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        128. On représente généralement le manifesté par un cercle, en
supposant qu'à l'extérieur se trouve le non-manifesté. Un tel symbole est
conditionnel, car la ligne délimitant le non-manifesté est extrêmement
sinueuse. Il pénètre partout où la résistance s'affaiblit.

        129. Il est futile de croire que le chaos se situe quelque part au loin :
l'humanité lui ouvre la porte lors de toute pensée désordonnée. Seule une
conscience ferme protège du chaos. Les plus infimes événements
extérieurs résulteront parfois des admissions les plus profondes. Une
réaction n'est pas toujours causée par la seule malveillance, elle peut être
due à l'action destructurante du chaos ; il menace gravement toute
coopération.

        130. "La Fraternité est impossible sur terre", s'exclament les égoïstes.
"La Fraternité est impossible sur terre" disent les sombres destructeurs.
"La Fraternité est impossible sur terre" murmurent ceux à la faible volonté.
De nombreuses voix essaient ainsi de rejeter les éléments fondamentaux de
l'Etre. Mais tant d'authentiques Fraternités ont existé, à diverses époques,
et rien n'a pu interrompre leur existence ! Si les hommes ne voient pas une
chose, alors pour eux elle n'existe pas. Rien ne peut contraindre à voir
celui qui ne le veut pas. Il est temps de comprendre, enfin, que le visible
n'est pas seul à exister, le monde est empli de réalités invisibles.

        131. Par quel moyen les Frères sont-ils en contact ? Si c'est par le
corps physique, ce lien sera fugitif. Si c'est par le corps subtil, leur unité
risque également d'être fragile. Seuls les corps de Lumière peuvent
s'affirmer mutuellement. Ce n'est que sous le rayon unique du point focal
qu'une compréhension réciproque est possible. Ne considérons donc pas à
la légère le concept de Fraternité, car il resterait prisonnier des limites
terrestres et, donc, sans effet. L'aimant directeur ne se trouve pas dans les
corps terrestres, ni dans le subtil, mais dans la semence de l'esprit, dans la
Lumière donnée qui surpasse l'imagination. Celui qui ne comprend pas le
mystère supérieur de la Fraternité devrait s'abstenir de le rabaisser ! Qu'il
plonge à nouveau dans le Monde Subtil pour découvrir la radiance du
Monde Supérieur. Dans sa nouvelle ascension, peut-être le voyageur
ramènera-t-il une étincelle de Lumière.
Veillons avec soin sur le concept de Fraternité.

        132. Une surface calme donne un reflet net. Toute agitation en
perturbe la netteté. L'énergie primordiale, elle aussi, doit être calme pour
refléter la Vérité Ne supposez pas que ce calme soit marasme ou
affaiblissement. Seule une agitation désordonnée peut fausser le miroir de
l'énergie.
On parle beaucoup de la tranquillité des sages ; en réalité il s'agit d'une
grande tension, si grande que la surface de l'énergie devient semblable à un
miroir. Ne confondons donc pas calme et inaction.

        133. Etre diffamé par les forces noires est un honneur. Voyez
comment les Djinns ont aidé à construire des temples. Ils étaient loin de
soupçonner quelle part importante de leur travail était ainsi utilisable. On
pourrait écrire un livre entier sur les travaux des Djinns.

        134. Les personnes qui portent en elles l'élément de la coopération
fraternelle sont remarquables dès leur prime enfance Elles se distinguent,
en général, nettement de tous ceux qui les entourent. Leur pouvoir
d'observation est grand et leur sensibilité vive. Elles ne se contentent pas
de la médiocrité et se tiennent à l'écart, renonçant aux plaisirs communs.
Une mission intérieure paraît les guider. Elles voient beaucoup de choses
et l'enregistrent dans leur conscience. Elles sont généralement promptes à
la compassion, comme si elles se souvenaient de la valeur de cette qualité
Elles s'indigneront d'une conduite grossière, comme si elles en réalisaient
toute la bassesse. Elles se concentrent sur leurs sujets favoris et demeurent
incomprises et étrangères à leur entourage, qui ressent à leur égard envie et
malveillance. Il n'est guère facile de vivre avec une conscience élevée qui
ne saurait s'accommoder du rejet général de tout ce qui conduit à la
Lumière.
Rares sont ces êtres choisis. Ils passent souvent inaperçus. La source
de leur rêve est lointaine et paraîtra parfois aux autres proches de la folie.
L'expression de "folie sacrée", d'ailleurs, remonte à l'antiquité On parle
fréquemment de la sagesse comme d'une folie. Ainsi qualifie-t-on une
conscience exaltée. Ne considérons pas ceci comme des axiomes
généralement connus, car ils demeurent négligés durant des périodes
entières.
Le concept de Fraternité pénètre difficilement dans la conscience.

        135. Le crépuscule de l'esprit a son origine en l'homme. L'héritage du
Monde Subtil ne garde guère plus de réalité qu'un rêve. Il essuie même
l'hostilité de la raison, celle-ci n'accepte pas les manifestations du Monde
Supérieur. Elle supporte difficilement la radiance ardente.

        136. Savoir s'adapter au niveau de conscience des gens est une
éminente faculté. N'oubliez pas, que la majorité des malheurs provient d'un
manque de cette comesure. Les meilleures propositions deviennent inutiles
si elles dépassent la conscience de ceux à qui elles s'adressent. Il est peu
judicieux de parler d'harmonie ou de combinaisons vibratoires à qui n'y est
pas préparé. En effet, qui peut prévoir ce que cette personne mettra
derrière ces mots ? Mais elle comprendra si on lui dit de prendre soin de
son environnement. Au sujet de la sollicitude, la notion la plus simple
fournira une base solide pour asseoir toute coopération fraternelle. Il est
souhaitable que toute collaboration soit une école de prévenance. En elle
s'expriment attention, sollicitude, compassion et même amour. Que de
force à elle seule permet-elle d'économiser ! Tant de réactions cosmiques
de l'esprit peuvent se régler sur la mise en pratique de la prévenance la plus
élémentaire. On ne saurait s'imaginer à quel point l'aura d'un foyer se
fortifie lorsque l'on maintient avec constance un climat de sollicitude.
Chez beaucoup, la compréhension de la Hiérarchie s'est totalement
obscurcie mais, même dans ce cas, la sollicitude aidera à remédier à cette
situation simplement en étant attentif l'un à l'autre ! Ce n'est pas là une
obligation pesante, pourtant, elle est telle une pierre d'angle.

        137. Les hommes parlent beaucoup de Culture mais il ne faut pas
rendre cette fondation compliquée. Comprenez avec plus de simplicité
l'amélioration de la vie et l'élévation des mœurs. Celui qui perçoit une vie
meilleure considèrera avec soin tout ce qui est beau. Développez le bien.

        138. Etre attentif aide à prendre note de nombreuses influences
extérieures, mais même cet effort se développe par une longue expérience.

        139. Comparons la quantité d'accomplissements sur le plan mental
avec ceux de l'action concrète. Il est surprenant de comparer le nombre de
solutions mentales avec le peu d'actions réalisées. Toute pensée orientée
vers le bien possède, certes, une valeur indiscutable. Cependant, il est
instructif de noter avec quelle difficulté la pensée s'est transmise dans
l'action terrestre. La raison pour laquelle les pensées restent si éloignées de
l'action est réellement étonnante !
Une pensée assez forte n'a nul besoin de soutien, cependant à côté de
ces penseurs solitaires, un grand nombre de pensées sont bonnes mais pas
assez puissantes pour réagir mentalement, elles ne parviennent donc pas à
l'action terrestre. Comme toujours une telle demi-mesure est inerte. Elle
entrave la progression globale de l'homme.
Aussi, avec beaucoup de sollicitude, aidons à ce que tout germe de
bien se traduise en action.

        140. Toute ascension est symbolisée par l'action mais il n'est guère
facile d'évaluer quelle action est conforme à la pensée. De nombreuses
questions d'intérêt secondaire y feront obstacle en donnant leur couleur
propre aux tentatives d'actions. Il faut une très grande patience et une
faculté d'observation aiguë pour s'y retrouver dans la jungle des
contradictions qu'engendre le chaos. Aimons notre travail pour y trouver
repos et justification.

        141. La question peut se poser : "Le nombre des médecins diminuerat-
il à cause des médicaments brevetés ?" Ce serait un désastre. On a grand
besoin de médecins, si par "médecin", on entend un ami de l'humanité
hautement éduqué. Les remèdes préparés de manière conventionnelle
peuvent provoquer des maladies qui, pour chaque cas, seront à traiter
individuellement par le praticien. Une combinaison subtile de suggestion
et de médicaments sera nécessaire. Nous ne parlons pas de la chirurgie, car
ce domaine ne donne pas matière à discussion, si elle reste dans ses
propres limites. Mais une opération pratiquée sans nécessité s'apparente
souvent à un meurtre. Ce domaine requiert donc également une véritable
connaissance directe.
Le médecin se trouve confronté à un problème encore plus ardu
lorsqu'une maladie se complique de plusieurs autres ; ce qui est de plus en
plus fréquent. Il peut arriver ainsi, qu'en traitant une maladie, il en aggrave
une autre. Même de nos jours, de nombreuses localités manquent d'un
service médical adéquat. Il en résulte une baisse générale de la vitalité. La
dégénérescence n'est pas imaginaire : partout s'en observent les signes.
Cette calamité ne se limite pas à frapper la génération présente, elle
corrompt aussi l'humanité à venir. Cet avis n'est pas nouveau, s'écriera-ton
! Mais alors, pourquoi ne l'a-t-on pas suivi avant d'en arriver là ?
La Fraternité ne peut fleurir que dans de véritables conditions de
santé.

        142. N'emmenez pas d'irrésolus sur les planètes lointaines, leur
ignorance les ferait trébucher. Qu'ils commencent par fortifier leur
conscience par des leçons sur terre. Qu'ils apprennent la coopération, la
confiance et la discipline. Un objectif utile peut être assigné aux hommes :
l'amélioration de la vie. Ne les arrêtons pas dans l'accomplissement de leur
tâche, cela les jetterait dans une nouvelle confusion. Ce ne sont pas les
exceptions qu'il faut prendre en considération, mais les multitudes.
Assignons donc d'abord le travail le plus urgent. Sans fondations, quelle
sorte de Fraternité pourrait exister ?

        143. Les haillons compliquent les fondements de l'Etre. Trouvons le
lien entre les Mondes terrestre et Subtil. C'est dans le cœur, et non sur le
papier, qu'il faut savoir exactement ce dont les hommes ont besoin. Soucis
et tourments dénotent de nombreuses erreurs. Elles viennent du fait qu'un
responsable avait en tête un groupe particulier et non le peuple tout entier.
Celui-ci a besoin de conseils salutaires.

        144. Le paysan prépare et améliore son champ ; il l'ensemence le
temps venu. Il l'entoure d'une barrière pour que les animaux ne piétinent
pas les jeunes pousses. Il attend patiemment la germination et la moisson.
Chaque paysan connaît les causes et les effets. Mais il n'en va pas de
même dans les relations humaines : les hommes ne veulent connaître ni les
causes ni les effets. Ils négligent les jeunes pousses et veulent que tout
s'accomplisse selon la voie qu'ils ont arbitrairement prescrite. En dépit de
tous les exemples, les hommes doutent de la loi cosmique. Ils sèment
volontiers les causes, sans songer que de mauvaises herbes seront la seule
récolte.
Il serait bon que les programmes scolaires incluent ce thème de la
causalité. Que l'enseignant propose une cause et que les élèves en
déduisent les effets. Cet exercice a l'avantage de mettre en lumière les
qualités des étudiants. Il est possible d'imaginer maintes conséquences à
partir d'une cause. Seule une conscience élargie saisira quels effets
correspondront à un ensemble de circonstances données. Ne vous consolez
pas parce qu'un simple fermier sait évaluer à l'avance une récolte. La
manifestation des courants cosmiques et des conflits mentaux est bien plus
complexe. Habituons donc les jeunes, dès l'enfance, à prendre en compte
cette complexité des effets et à se référer aux pensées spatiales. Ne croyez
pas que les enfants aient besoin d'ériger une barrière de protection contre
leur pensée.

        145. Les hommes en savent plus qu'ils ne le pensent. Ils entendent
parler de la vie sur les mondes lointains. Ils possèdent quelque
connaissance sur les énergies et les courants. Ils sont en contact avec de
nombreuses manifestations de la nature. La question est simplement de
savoir s'ils assimilent bien toute cette information. En une période où
l'accumulation des découvertes va s'accélérant, il devient urgent de purifier
la conscience. Les fondations morales éthiques deviennent, devraient
devenir plutôt, un attribut de la connaissance ; sinon, le fossé entre
connaissance et mœurs s'élargira dangereusement.

        146. Nombre de semailles germeront d'ici un an. L'Armageddon, dans
son essence, ne consiste pas seulement à liquider d'anciennes causes, mais
aussi à en créer de nouvelles. Il est juste de se remémorer ce qui a été
indiqué, il y a dix ans. Les causes ont commencé à produire les effets.
Quelqu'un prononça peut-être quelque parole inconsidérée mais décisive
et, en dix ans, elle a produit une flamme ou de l'eau. C'est ainsi que
fonctionne la pensée.

        147. Impossible d'effacer de l'arc-en-ciel une seule nuance. Impossible
d'écarter un seul maillon de l'Enseignement de Vie. L'arc-en-ciel manifeste
tout le spectre, l'Enseignement de vie donne l'équipement nécessaire pour
parcourir tous les sentiers. Le voyageur se préoccupe autant du manteau
que de la coiffure ou des chaussures. Personne ne dira qu'il préfère le
chapeau aux chaussures ou vice-versa. Quiconque a une préférence pour
une partie de l'Enseignement agit comme un voyageur qui aurait oublié ses
chaussures.
Il se peut qu'à un moment donné certains objets semblent superflus
alors qu'ils faciliteront le trajet du lendemain. Trouvons les personnes pour
qui la parole la plus simple s'avère la meilleure clé.
Impossible de se représenter la diversité des consciences humaines.
Mieux vaut que ceux qui savent s'ennuient un moment que de voir un autre
repoussé à jamais. De nouvelles approches du perfectionnement sont
inattendues et de nouveaux collaborateurs ne se reconnaissent pas
aisément.

        148. Les hommes recherchent vainement de nouveaux remèdes et
médicaments sans utiliser les anciens. Même le lait et le miel se voient trop
négligés. Pourtant, que peut-il y avoir de plus bénéfique que des produits
végétaux transformés par une évolution réussie ? On peut obtenir une
infinie variété de laits et de miels ; lorsqu'ils sont utilisés d'une manière
scientifique et rationnelle, ils constituent la meilleure des prophylaxies.
Boire du lait ou manger du miel ne suffit cependant pas : tout d'abord, il
faut considérer leur qualité et leur provenance. Il est juste de supposer que
le meilleur miel proviendra d'endroits où abondent les herbes curatives.
Comprenez que les abeilles ne combinent pas les sucs par hasard. La
connaissance naturelle des abeilles est importante car elle dirige l'attention
vers la qualité particulière du miel.
Un grand nombre de végétaux demanderaient, eux aussi, à être
étudiés. Les hommes considèrent les choses d'une manière si primaire
qu'ils se contentent d'expressions comme "bon ou mauvais", "fraîche ou
pourrie" ; d'ailleurs la grande taille d'un produit les fait s'extasier, ils
oublient simplement qu'une augmentation artificielle du volume diminue la
valeur qualitative. Autant de considérations élémentaires qui sont perdues
de vue. Pour développer la vitalité, puisez-en l'essence dans tous les règnes
de la nature.

        149. La continuité est une des qualités fondamentales des plus subtiles
énergies. Les hommes peuvent prendre exemple des mondes Supérieurs
pour leur existence terrestre. S'il est difficile de maintenir la continuité
dans le travail, elle peut pleinement se réaliser dans les efforts spirituels.
Nous, les voyageurs de la terre, pouvons former en esprit un lien avec les
mondes supérieurs ; ce lien nous permettra de rester en étroite union avec
les mondes invisibles. Semblable unité nous enseignera aussi ce qu'est
l'unité sur terre. Commençant par le supérieur, affirmons-nous dans
l'inférieur. Il est difficile de maintenir l'unité terrestre. Maintes
circonstances insignifiantes feront intrusion et effaceront les bonnes
intentions. Ce n'est qu'en mettant ses forces à l'épreuve, en les appliquant à
un niveau plus élevé que l'on parvient à créer une interaction continue avec
le Monde Supérieur. Même durant le sommeil, il est possible de maintenir
le lien avec la source de connaissance. Ainsi, même dans l'aspect terrestre,
il est possible de se conformer à une qualité du Monde Supérieur : la
continuité.
Impossible de déterminer les structures des forces spatiales ; en grand
nombre, les courants interceptés emplissent l'Infini, mais pas un ne sortira
du tissu de la Mère du Monde. L'éveil de l'effort vers les Mondes
Supérieurs transforme toute la vie. Tout le monde ne peut comprendre
comment s'opère une transformation aussi radicale. Ayons sans cesse à
l'esprit la continuité et tissons chaque jour une partie du tissu.

        150. L'homme ne sait pas rechercher le plus beau. Il oublie les
meilleurs moments d'illumination. Ces instants sont donnés à tous,
indépendamment des conditions de vie. Un moment d'illumination
resplendit comme un diamant. Il est extrêmement bref, pourtant cette
brièveté établit un contact avec le monde Sur-terrestre [ce qui dépasse le
terrestre, tout en étant aussi sur terre]. Pareils contacts sont inoubliables !
Ce sont des torches sur terre qui dépassent la raison. Préservons avec
sollicitude les étincelles Sur-terrestres.

        151. Exercer une contrainte sur la pensée constitue une offense grave.
C'est injustifiable. Cela ne sert qu'à provoquer de nouvelles violations, et
où s'arrêtera cet outrage ? C'est une erreur de supposer que ce qui est créé
au nom de la haine peut demeurer ferme. Seule la construction, et non la
subversion, peut rassembler de la puissance pour une pensée libre.
Protégeons la pensée. Aimons-en le processus.

        152. On appelle sagesse endormie la stratification des observations
qui, au fil des incarnations, se sont déposées dans les profondeurs de la
conscience. Il serait possible d'effectuer des expériences remarquables en
étudiant le moment où la personne vient puiser à cette réserve de
connaissance. Cette sagesse est comparable à l'atavisme qui se manifeste
sur plusieurs générations. Ainsi se révèlent des traits raciaux héréditaires.
Au cours de ses voyages spirituels, l'homme enrichit son bagage qu'il
dépose dans la conscience. Il est instructif d'observer les acquisitions de
connaissance et les inclinations qui se manifestent dès l'enfance et qui ne
peuvent s'expliquer autrement que par des accumulations antérieures.
Raison de plus pour observer ces penchants individuels ; ils indiquent
souvent des talents qu'une mauvaise éducation risquerait, plus tard, de
gâcher. La haute antiquité connaissait cette sagesse latente et avait une
profonde compréhension des questions d'incarnation spirituelle. Le progrès
intellectuel a produit une perte et entravé le développement des forces
cachées de l'homme.

        153. On a traité de cadavres ambulants ceux chez qui l'énergie
primordiale a cessé de circuler. On peut rappeler que bon nombre de
personnes continuent à faire montre de fonctions physiques, mais leur
énergie est déjà moribonde. Ces individus laissent la même impression que
des cadavres car, au fond, ce sont des cadavres ; ils n'appartiennent plus à
la terre. Ils se meuvent encore, dorment et profèrent des sons ; mais le
corps astral, la coque, bouge également et peut même être visible ! Les
êtres hautement développés peuvent percevoir ces cadavres oubliés sur
terre. Cette observation repose sur une faculté habituellement acquise par
ceux qui ont été maintes fois dans les différents mondes.

        154. Le monde se hâte – ici, sous le signe de la guerre, là sous un
masque d'insouciance ; ici, poussé par la haine, là en réponse à la parole
d'un chef d'Etat. Chacun ploie sous sa propre accélération, oubliant le sort
qui attend le cheval éreinté ! Ne croyez pas possible de stratifier l'énergie
indéfiniment quand elle est sous tension.

        155. Le sacrifice de soi est l'un des vrais sentiers vers la Fraternité.
Alors, pourquoi enjoindre de préserver ses forces ? Il n'y a en cela aucune
contradiction. Le Sentier d'Or, le sentier d'alliance, affirme les deux
qualités : accomplissement et prudence. Sans quoi tous finiraient par se
suicider. L'accomplissement se crée en pleine conscience et responsabilité.
Là encore, on peut soupçonner une contradiction, mais un dévouement
supérieur, un amour qui conquiert tout, apprendront à allier les qualités
supérieures. La folie ne conduit pas à l'accomplissement. Un cœur
pusillanime ne saurait inspirer de véritable prudence. La réalisation
consciente du devoir suggère la juste utilisation de l'énergie. Méditons sur
l'alliance des qualités.
Folie et pusillanimité ne conviennent pas sur le Sentier.

        156. Il y a beaucoup de discussion sur le fait que les planètes soient
habitables ou non ; mais rares sont ceux qui perçoivent ces conditions
lointaines. La nature terrestre des gens n'admet pas de tels sujets.
L'existence subtile elle-même n'inclut pas l'idée de compagnons lointains.
Seule la conscience ardente, commune à tous les mondes, peut connaître
ces vies éloignées et en témoigner. L'essence ardente est donc la seule
qualifiée pour traiter de ces sujets.
Inutile, par conséquent, de vouloir se faire une opinion sur cette
question en l'absence d'un corps subtil développé et d'une conscience de
feu exaltée.

        157. Même sous hypnose, les hommes parlent rarement du Monde
Subtil. Une volonté terrestre ne peut contraindre quiconque à en parler.
Quelle en est la raison ? Elle est à chercher dans la Hiérarchie, qui protège
de la divulgation inutile de l'information. Une croyance populaire suppose
que, dans le Monde Subtil, prédomine le principe individuel, alors qu'en
réalité, plus la sphère est élevée, plus le principe de la Hiérarchie se
manifeste. La maîtrise par la pensée ne devient possible qu'une fois écartés
les obstacles corporels trop importants Ainsi, quand Je parle de la
Hiérarchie, Je vous prépare simplement à accepter consciemment les
progrès futurs.
Il est deux genres d'individus : l'un peut réaliser tout le principe
constructif de la Hiérarchie ; l'autre lutte d'une manière effrénée contre
toutes ses approches. Notez comme ce dernier en rejette tous les conseils.
Seules des épreuves subies dans le Monde Subtil sont à même de modifier
ce degré de développement ou, plutôt, d'ignorance. Car c'est dans ce
monde, seulement, que peuvent être pressenties la pensée spatiale et
l'immuabilité de l'Infinité hiérarchique.
Donc inutile d'insister là où est rejetée la Hiérarchie. Celui qui a
suffisamment d'expérience réagira immédiatement au moindre mot La
concernant. Mais le non-développé ne la saisira pas.

        158. Malgré tout, des informations sur le Monde Subtil atteignent la
terre. Ces émissions sont acceptées autant qu'il est possible sans plonger
dans la confusion les consciences obscurcies. Les hommes ne prêtent pas
attention aux enfants, qui se souviennent non seulement d'incarnations
précédentes mais aussi de certains détails du Monde Subtil. Peu importe si
ces informations sont fragmentaires : le savant observateur les recueillera
et en fera un collier de perles. L'essentiel est de ne pas nier platement ce
qui, à un moment donné, semble extraordinaire.

        159. Vraiment, le chemin de la contrainte ressemble à celui des
narcotiques. Celui qui a pris des drogues doit en augmenter la dose. De la
même manière, la contrainte doit constamment s'accroître jusqu'à la folie.
Son interruption apporte la menace de la domination par les forces noires.
Elle est donc sans valeur pour l'évolution. Une vigilance consciente
s'oppose à la contrainte. Mais le manque de vigilance ruine toute la
structure.

        160. Ne soyez pas surprise que les exemples les plus simples s'avèrent
souvent les plus expressifs. En prenant la route pour un long voyage, on
cherche à apercevoir des choses attrayantes ; si cela ne se produit pas, les
voyageurs prennent le voyage en aversion. De même, nous devrions
apprendre à aimer l'idée du Monde Subtil et des mondes lointains. Ceux-ci
peuvent inspirer une telle peur qu'un simple mouvement vers eux semblera
inadmissible. L'homme a d'ordinaire un état d'esprit si morne envers tout
élément qui n'appartient pas à son univers qu'il ressemble à un voyageur
désespéré par la perte de ses bagages. Qu'il se suggère donc qu'il a les plus
grandes chances de réussir dans son long périple. Il pénétrera ainsi dans la
région de la pensée. Qui pense avec beauté ne peut souffrir. Il entrera dans
la Maison du Père en pressentant tous les trésors bénis. Ainsi faut-il
comprendre le sentier vers la Fraternité.

        161. Les hommes aiment les preuves au moyen des exemples les plus
pratiques. Même si la signification intérieure ne coïncide pas toujours
exactement, le fait est toujours estimé. Le flot d'une rivière, par exemple,
ne ressemble que de loin à celui de la vie, pourtant cette comparaison est
utilisée depuis longtemps. De même, une flèche ne correspond pas
pleinement à une pensée, mais l'analogie est couramment employée dans la
vie. Veillons à ne pas surcharger la conscience des néophytes : que leur
charge n'excède pas ce qu'ils peuvent porter sur le sentier.

        162. La philosophie antique conseillait de penser aux mondes lointains
comme si l'on prenait part à leur vie. Ces indications ont été données de
manières diverses. Où se trouve leur rôle essentiel ? Elles ne peuvent être
une abstraction. Leur insistance sur une telle participation montre la
grande importance de la pensée envers les mondes lointains. Les planètes
émettent de puissants rayons, qui exercent une influence sur l'humanité. Or
la pensée assimile les courants puissants et, grâce au processus de pensée,
l'humanité peut accepter avec profit les mondes lointains. Bien sûr, pour
percevoir ces mondes, il faut les imaginer à portée de main. La pensée crée
autour d'elle une atmosphère particulière ; les courants planétaires peuvent
s'y transmuer pour agir de manière bénéfique. Alors que les mêmes
courants, s'ils sont reçus avec une pensée négative, auront de graves
conséquences. Inutile de croire qu'il faut penser sans cesse aux mondes
lointains. L'important est de diriger vers eux une pensée de base ; elle
s'écoulera naturellement dans une direction définie. La pensée est de deux
sortes : centrifuge et centripète. La pensée centrifuge est enregistrable par
un appareil ; la pensée centripète est presque indiscernable, même si elle
montre couleur et chimisme.
Que la pensée sur les mondes lointains soit simple et débarrassée du
doute : le doute ressemble à un gaz brun. Nous constatons ainsi que la
philosophie antique contient des indications extrêmement utiles.

        163. Les idiosyncrasies sont des attirances et répulsions inexplicables,
elles semblent de solides preuves de la réincarnation. Nul ne peut, sinon,
expliquer ces sentiments irrésistibles. Il est vain de tenter de les attribuer à
un atavisme, car elles ne dépendent pas d'habitudes ancestrales, c'est
vérifiable. La force particulière de ces attirances montre qu'elles sont
profondément implantées dans un individu donné Elles sont si fermement
enracinées dans la conscience que même l'hypnose ne peut en venir à bout.
Dans des cas individuels, l'examen des changements de vies montrerait
que l'attraction ou la répulsion est l'effet naturel de ce qui s'est produit
auparavant. Il est donc particulièrement important d'observer ces
symptômes innés. Ils révèlent à la fois les capacités de la personne et le
type d'environnement qui lui est le plus favorable. N'oublions pas que
chaque plante requiert sa propre terre ; dans la vie de l'homme, les
circonstances qui lui sont naturelles et spécifiques lui sont également
indispensables.
Que les gouvernants apprennent à aménager le jardin humain.

        164. Surmontez l'impression de vide. Derrière cette illusion grouillent
nombre de choses nuisibles ; l'irresponsabilité apparaît, dont il résulte la
maya de plonger dans un vide dans lequel on finit par se dissoudre. Dans
ce cas, qu'en est-il des semences indissolubles ? C'est en les réalisant que
se bâtira la compréhension de la plénitude de l'espace. C'est la base de la
responsabilité. Commençons donc avec la semence de l'esprit, élargissons
la pensée pour embrasser tout l'espace.

        165. Ne vous étonnez pas si l'on tait certains noms. Il est ainsi possible
de comprendre la distinction entre pensée et parole dans les sphères
inférieures. Une pensée n'y est pas perçue et seule la sonorité d'un nom
peut divulguer une chose tenue secrète. Faites donc preuve de
discernement en énonçant les noms et en les écrivant car les écrits peuvent
être vus.

        166. Affirmons une fois de plus, la différence entre coopération et
Fraternité. Je remarque une confusion comme si les deux concepts étaient
identiques. L'une et l'autre, en fait, constituent deux étapes différentes. La
coopération s'exprime nettement dans l'action extérieure, mais la Fraternité
se conçoit dans les profondeurs de la conscience. Des collaborateurs
peuvent avoir des degrés de conscience différents, tandis que des êtres se
perçoivent frères en fonction, précisément, de leur conscience. Des frères
peuvent ne pas travailler ensemble extérieurement, ils seront unis par un
fort lien de pensée. Ils s'unissent librement ; leur unité ne sera pas un joug
pesant ou une servitude. Précisément, ces frères comprendront l'unité
comme une puissante force motrice pour le bien du monde. Impossible de
fixer des limites à semblable unité, car elle se fonde sur l'amour. Ainsi, la
coopération préparera à réaliser la Fraternité.
Les gens sont souvent incapables de percevoir la frontière entre la fin
des actions extérieures et le début des fondements invincibles. Ne croyez
pas superflu d'affirmer les fondations de la Fraternité. Difficile de
concevoir quelles chimères surgissent dans un débat sur la Fraternité Ceux
qui n'y sont pas prêts la tiennent pour une légende et pensent que chacun
est libre de construire à sa guise des leurs fantomatiques. Pour eux, des
témoignages non vérifiés ne peuvent persuader la raison. Mais personne ne
va chercher à les convaincre. De même, nul n'oblige à collaborer. Ce sont
les hommes eux-mêmes qui parviennent à coopérer. Ils parviendront de la
même manière à la réalité de la Fraternité.

        167. On trouve rarement une conscience prête, une conscience que ne
limitent ni peur ni doute, ni malveillance ni hypocrisie. On voit que ces
limitations nocives ne proviennent pas seulement de l'extérieur : elles
grouillent tout d'abord dans les recoins de la conscience.

        168. Il est rare, en entendant un appel au secours, de passer outre sans
un tressaillement du cœur. Un cœur brutalisé ne tendra peut-être pas la
main, il en sera néanmoins touché Un appel au secours peut s'exprimer en
longues phrases ou en un simple cri ; sa signification déchirant le cœur
sera la même. Les lamentations de l'espace peuvent, elles aussi, être
fragmentaires et insignifiantes selon le sens des mots, alors que leur sens
intérieur est d'importance. Inutile de croire que l'écho des pensées
lointaines a perdu son sens ; même des appels d'une syllabe ont un effet.
Parfois une série de visages défile ; ils peuvent n'être pas familiers,
pourtant différents états d'esprit sont ressentis. Avec de telles impressions,
peut s'édifier la perception de pays entiers. Elles font comprendre où les
gens discutent, où ils sont plongés dans le chagrin, où ils se réjouissent –
de tels réseaux enseignent la vigilance : ce ne sont pas seulement des
reflets complexes d'événements qui permettent de percevoir des humeurs
collectives, mais parfois une exclamation solitaire suffit. Tout comme, sur
les instruments à cordes, la tonalité de tout un morceau musical est fixée
par un seul accord, dans l'espace chaque accord a un sens. Sur le champ de
bataille, un appel de trompette décide du sort d'une armée entière. Aussi,
personne ne dit de ne pas prêter l'oreille aux signaux lointains. Une
multitude de trompettes sonnent sur terre.

        169. Est-il possible de savoir dans quelle mesure les envois mentaux
sont interceptés ? Difficile d'imaginer dans quels canaux latéraux l'énergie
peut se diriger. Il peut exister des récepteurs accidentels, mais des entités
mauvaises peuvent aussi s'en approcher. Ces intercepteurs peuvent
recevoir des messages partiels et l'on imagine l'effroyable confusion des
réseaux qui en découle. Armons-nous donc pour faire face à toute
éventualité.

        170. Un guide expérimenté ne montre la source au voyageur assoiffé
ni trop tôt ni trop tard. Il sait prescrire le repos en fonction de la force du
voyageur.

        171. Recevez cordialement les invités, mais il est inadmissible de les
faire entrer de force chez soi – tout maître de maison le sait. Il en est
exactement de même dans l'application de l'énergie psychique : ne la
forcez pas mais accueillez sa manifestation avec dignité. Laissez l'ignorant
ergoter qu'il n'est pas désirable de l'appliquer. Lorsque l'énergie est déjà à
l'œuvre, impossible de la nier et il ne reste plus qu'à lui trouver son
application naturelle. Que les savants nous instruisent de ce qui se
passerait si l'électricité spatiale s'intensifiait sans limite Qu'ils disent à quoi
aboutirait cette tension excessive. Il ne fait aucun doute qu'à ce jour les
courants spatiaux se sont spécialement intensifiés Il n'est plus temps de les
rejeter ; il faut se hâter de les appliquer. Le danger du psychisme inférieur
a été indiqué plus d'une fois. Par conséquent, réfléchissez à l'énergie
supérieure, qui se comprend comme spiritualité.

        172. Face à la maladie, les médecins débutants essaient d'en supprimer
les symptômes dangereux, ils la refoulent à l'intérieur de l'organisme et
favorisent ainsi la formation de foyers infectieux. Mais les médecins
expérimentés essaient d'en extirper le germe pour l'éliminer en temps
opportun. La même méthode doit s'appliquer pour toute maladie. Mieux
vaut traverser une crise plutôt que d'être atteint d'un effondrement
destructeur de l'organisme tout entier. Il est possible de surmonter une
crise et un tel choc peut faire naître de nouvelles forces. Alors que
désintégration et pourriture ne font qu'infecter l'environnement.
Comprenons cela de quarante manières.

        173. Quiconque diffame ce qui est sublime témoigne de sa propre
dissolution. L'horrible négateur empeste la corruption. Il ne pense pas à sa
désintégration inévitable. Les hommes ne veulent pas remarquer ce qu'ils
préparent pour eux-mêmes. Tout assassin rêve de rester impuni. Mais où
trouvera t-il cette immunité ?

        174. Même les jours de forte tension, pensez à la construction. C'est
une erreur que de mener une lutte intense vers un but limité : que la
construction procède d'un effort vers le Très-Haut. L'ombre de la vallée ne
devrait pas cacher les sommets. Ne vous enfermez pas dans un cercle
artificiel. Car alors, à quoi servirait l'Infini ?

        175. Le Grand Service a partout suscité beaucoup d'incompréhension.
Il paraît généralement inaccessible. Les hommes espèrent échapper à la
responsabilité d'un tel Service. Considérons quelques Grands Serviteurs.
Voyons s'ils étaient des surhommes inabordables. Pythagore, Platon,
Boehme, Paracelse et Thomas Vaughan étaient des hommes qui portaient
leur lampe au milieu de leurs compagnons de vie sous une grêle
d'incompréhension et d'insulte. N'importe qui pouvait les approcher, mais
seul un petit nombre était en mesure de discerner le rayonnement Surterrestre
[ce qui dépasse le terrestre, tout en étant aussi sur terre] derrière le
visage terrestre. Il est possible de nommer de Grands Serviteurs d'Orient et
d'Occident, du Nord et du Sud. Il est possible d'étudier attentivement leurs
biographies ; partout nous percevons que la radiance Sur-terrestre apparaît
rarement au cours des siècles. Apprenons à partir de la réalité.
Ne nous joignons pas aux détracteurs de Platon ni aux persécuteurs de
Confucius. Ces deux hommes furent opprimés par des citoyens que l'on
tenait pour l'orgueil de leur pays. C'est ainsi que le monde leva la main
contre les Grands Serviteurs. Soyez sûrs que la Fraternité formée par
Pythagore paraissait dangereuse aux yeux des gardiens de la cité.
Paracelse était la cible de moqueries et de méchancetés. Thomas
Vaughan semblait être un paria et peu souhaitaient le rencontrer Ainsi se
manifestait le règne des ténèbres. Naturellement, elles ont aussi leurs
propres lois. Les Forces noires épient attentivement un "dangereux" Grand
Service.
Appliquons les exemples du passé à la vie de tous les jours.

        176. Comprenez que les forces des ténèbres sont constamment en lutte
contre la Fraternité. Tout rappel, même minime, sera violemment attaqué.
Tout ce qui peut conduire à la Fraternité sera condamné et diffamé Soyons
donc sur nos gardes.

        177. Dans les exemples les plus simples, peuvent se discerner des
indications concernant les fondements oubliés. Les envies inexplicables
des femmes enceintes évoqueront la réincarnation, particulièrement quand
s'y esquisse le caractère de l'enfant. De même, la médecine la plus récente
utilise le concept d'énergie primordiale et signale l'origine nerveuse d'un
grand nombre de maladies. L'immunité est considérée comme liée à l'état
du système nerveux, mettant ainsi en avant l'importance de l'énergie
primordiale. Comment ne pas la reconnaître, lorsque la science lui porte
une attention particulière ? Peut-on nier la base de l'immunité ? Les
hommes se soucient particulièrement de leur santé, en même temps ils
perdent pourtant de vue le facteur le plus précieux. Comment se créeront
des pensées sur la Fraternité si les fondements de la vie restent négligés ?

        178. Vraiment, le nombre de personnes souffrant de troubles mentaux
est monstrueux. Non seulement il faut les soigner, mais aussi rechercher
les causes de cette augmentation. La débilité d'esprit, elle aussi, a besoin
de surveillance. La folie est contagieuse. Cette faiblesse, lorsqu'elle se
manifeste dès l'enfance, durera toute la vie. Les hommes reconnaissent que
les conditions de vie sont insalubres ; malgré cela, tout conseil pour les
améliorer rencontrera de l'hostilité. Il s'agit là de la peur de l'ébranlement
des fondations.
Il est consternant de voir que le plus précieux est en danger Montronsnous
prudents dans tous les domaines de la vie. Quand Je vous avertis du
besoin d'unité, J'anticipe la possibilité d'explosions. Au milieu des
explosions ardentes, avancez comme sur une corde raide.

        179. Même pour l'oreille physique, il faut écouter pour détecter des
sons Pour l'oreille interne, il faut plus de concentration pour entendre les
ondes de l'espace. Ne croyez pas que les émissions mentales atteindront
leur destination si elles ne sont pas acceptées. L'exercice du sens subtil
demande également de profondes perceptions. A ceux qui, trop confiants,
supposent que tous les oiseaux magnifiques voleront vers eux sans qu'ils
leur aient préparé des graines, disons que pour récolter, il faut semer.

        180. Avec regret, référons-nous à l'idée généralement admise de
confort et de sécurité. Elle renferme torpeur et vacuité. Nous apprenons à
accueillir tous les embryons de pensée et Nous apprécions toujours la
pression d'un effort tendu en avant. Une multitude d'exemples en physique
et en mécanique montrent abondamment que la pression est une force
motrice. Beaucoup auront du mal à admettre que la pression n'est que le
seuil du progrès. Mais si l'humanité reconnaît cette vérité, elle comprendra
aussi le sens du progrès. De ce point de connaissance, il n'y a pas loin à la
Fraternité.

        181. Un voyageur ne peut prévoir toutes les rencontres mais trouve le
temps de suivre quiconque va jusqu'à la croisée des chemins. Et s'il se
retrouve seul à un moment ou à un autre, il ne devrait pas se désoler pour
autant. Certains sentiers sont difficiles à suivre en compagnie. Une
attention soutenue sur le but conduit à de nouveaux compagnons de
voyages. Sur le sentier, tenez-vous-en fermement au but.

        182. L'épée se trempe par le feu et l'eau froide l'esprit se fortifiera
dans le feu de l'exaltation et sous le froid de la diffamation et de
l'ingratitude. Nul besoin de s'étonner que l'accomplissement soit
habituellement dénigré Le service est reçu avec ingratitude. Ce trempage
est connu depuis la nuit des temps, mais on comprend trop peu l'antithèse
de l'eau et du feu.

        183. Un artiste reçut un jour la commande de dessiner une
représentation symbolique de la foi. Il peignit une figure humaine
dégageant une grande impression d'inflexibilité. Le visage était levé vers le
ciel en un effort irrésistible, et du regard émanait un rayonnement de feu.
Tout était sublime, mais sous les plis du vêtement un petit serpent noir
semblait se tortiller. Lorsqu'on lui demanda ce que signifiait ce sombre
ajout qui jurait avec la splendeur du tableau, l'artiste répondit : "C'est la
petite queue de l'incrédulité."
Cela veut dire que, même au sein d'une foi intense, peut ramper une
petite queue noire d'incrédulité. Qu'elle nous rappelle un serpent
venimeux. Une grande quantité de venin est projeté par ces petits serpents.
La foi la plus rayonnante devient inopérante avec une goutte de poison. On
a beaucoup parlé du grand pouvoir de la foi, mais ce doit être une foi
complète sans aucune trace de poison.

        184. L'incrédulité ou manque de confiance est la cristallisation du
doute. Distinguons-les cependant. Le doute, en tant que forme d'instabilité,
peut être traité par l'énergie psychique ; mais le manque de confiance dans
les faits est presque incurable. L'incrédule plonge dans un abîme obscur où
il reste frissonnant jusqu'à ce qu'il reçoive un choc purificateur.
Ne croyez pas possible de fouler le sentier de la Fraternité dans
l'incrédulité.

        185. Vous voyez comme Notre Parole est diffamée même par ceux qui
devraient être capables de discerner la Vérité. C'est pourquoi Nous
indiquons de nouveaux venus, non contaminés par l'incrédulité. En vérité,
celle-ci sévit sous de nombreuses formes. Elle se dissimule sous les dehors
les plus divers. D'où la nécessité de débusquer les petits serpents mortels.

        186. Les hommes entendent souvent des voix qui semblent les
appeler. Ces appels sont parfois si forts qu'ils obligent celui qui les perçoit
à partir à leur recherche, bien qu'ils soient inaudibles à leur entourage.
N'est ce pas là la preuve indubitable de l'existence d'envois spatiaux ?
Il est plus difficile de comprendre pourquoi une pensée, qui, selon un
accord préalable, doit être reçue à un moment désigné, est si rarement
perçue. Tout d'abord, les hommes ne savent pas se mettre dans un état
d'esprit défini. Fréquemment, au lieu de recevoir une pensée, ils la
rejettent. Par conséquent, d'autres pensées, qui s'accordent davantage au
rythme de l'humeur du moment, arrivent le plus souvent et non celles sur
lesquelles on s'était mis d'accord. Plus souvent encore, sont captées des
pensées émanant du Monde Subtil car elles s'harmonisent plus facilement
avec l'énergie des hommes. Mais ils prêtent trop peu d'attention à celles-ci.
Une des raisons en est que la transmutation du langage n'est accomplie que
par les esprits forts et élevés. Sur terre, les malentendus sont fréquents, il
est encore plus difficile de s'adapter aux envois de l'espace ! Mais que cela
ne vous décourage pas, car toute attention portée à la pensée raffine la
conscience.

        187. L'énergie primordiale, comme le sang, a parfois besoin de jaillir.
Elle est particulièrement comprimée en période de tension ardente. Elle est
également attirée vers les personnes qui en ont besoin. Sachez distinguer
entre les personnes qui en ont réellement besoin et les vampires qui la
dévorent.

        188. L'Enseignement Sacré ne peut se figer en une seule phase La
Vérité est une, mais chaque siècle, voire chaque décennie, entre en contact
avec elle à sa manière. De nouveaux parchemins sont déroulés et la
conscience humaine porte un regard neuf sur les manifestations de
l'Univers. La science, même dans ses errances, découvre de nouvelles
combinaisons. Sur ces découvertes, s'affirment les fondements
précédemment proclamés. Chaque transmission de la Grande Sagesse est
indiscutable, mais elle aura ses propres disciples. Ceux qui révèrent la
Hiérarchie honorent aussi Ses Messagers. Le monde vit du mouvement et
c'est son progrès qui évoque la délivrance de l'Enseignement Sacré. Les
êtres médiocres appellent cette avancée une violation des fondements ;
mais les penseurs savent que la vie est en mouvement.
Déjà la connaissance des langues augmente le flot des nouvelles
découvertes, à quel point la pensée libérée apportera davantage ! Chaque
décennie révèle une nouvelle approche de l'Enseignement Sacré Les
lecteurs, d'il y a un demi-siècle, en faisaient une lecture complètement
différente. En comparaison avec les lecteurs actuels, ils mettaient l'accent
sur de tout autres pensées. Il n'existe pas d'Enseignements nouveaux
puisque la Vérité est Une ! De nouvelles données, une nouvelle perception
de celles-ci constitueront seulement la continuité de la connaissance. Faire
obstacle à ce progrès, c'est accomplir une transgression envers l'humanité
Les disciples de l'Enseignement Sacré ne feront pas obstacle sur le chemin
de l'apprentissage. Sectarisme et fanatisme n'ont pas leur place sur les
sentiers du savoir. Qui freine la connaissance n'est pas disciple de la
Vérité. L'âge de la mutation des peuples doit préserver avec soin chaque
domaine scientifique. L'âge où s'approchent de grandes énergies doit
rencontrer ouvertement ces sentiers lumineux. L'âge de pénétrer dans les
Mondes Supérieurs doit être digne d'une telle tâche. Querelles et différends
sont le lot des semeurs de désordre.

        189. Comprenez à quel point la médisance est inadmissible aux abords
de l'Enseignement Sacré. Désunion et dissolution sont le lot du mal. Sur
les marches de la Fraternité, la médisance a-t-elle sa place ?

        190. Les sots sont capables d'affirmer que Nos Frères sèment la
sédition et les soulèvements, alors qu'en réalité, Ils emploient tous leurs
efforts à apaiser les peuples entre eux. Ils sont prêts à se charger du lourd
service de prévenir à temps ceux dont dépend le destin d'une nation. Se
hâtant de porter les nouvelles, ils n'épargnent pas leurs forces. Avec des
méthodes jugées indésirables, ils portent la Lumière, que s'efforcent
d'éteindre les forces des ténèbres. Cependant, les graines de bien, une fois
semées, ne se dessècheront pas et fleuriront aux jours prescrits. Mais
comment nommer les ennemis du bien ? Ils peuvent non seulement
s'opposer au Conseil, mais également présenter comme un échec les
conséquences les plus naturelles. Selon quels critères le sot évalue-t-il les
effets ? Pourquoi se donnent-ils le droit de juger du succès ou de l'échec
d'une entreprise ? Que se passerait-il sans l'assistance de la Fraternité ?
Difficile d'imaginer à quelle mauvaise interprétation donne lieu tout Grand
Service !

        191. Sans raison, des médecins présentent maintes maladies comme
des manifestations purement physiques. Le catarrhe, la tuberculose, les
refroidissements de la tête et de la gorge et nombre d'autres affections sont,
au premier chef, d'origine nerveuse. Un état d'exaltation renforcera les
défenses immunitaires, alors qu'un choc nerveux les neutralisera. Cette
simple vérité n'est pas prise en considération. Mais le temps est proche où
l'on traitera les maux les plus divers en provoquant des réactions nerveuses
Le traitement doit suivre les mêmes chemins que ceux par lesquels est
produite la conscience. D'un autre côté, si l'on n'accorde pas une attention
suffisante aux forces nerveuses, la moindre indisposition risque de prendre
de dangereuses proportions.

        192. Les ennemis de l'humanité inventèrent non seulement des balles
hautement perforantes, mais tiennent aussi en réserve de nouveaux
poisons. Rien ne peut arrêter le flot d'une mauvaise volonté. Seuls des
rappels désintéressés et constants du bien peuvent mettre fin à la vague
d'influence pernicieuse. Ne croyez pas qu'il y avait moins de cruauté
auparavant qu'aujourd'hui ; simplement, de nos jours on la justifie avec
l'hypocrisie la plus cynique.

        193. Il n'est pas toujours possible de parvenir à l'harmonie, même si
elle est proclamée haut et fort. C'est une erreur répandue de croire que
l'harmonie peut s'établir par la raison. Rares sont ceux qui réalisent que le
cœur est le Temple de l'harmonie. Les hommes parlent sans cesse d'unité,
mais avec un cœur rempli de flèches acérées. Ils rabâchent des dictons,
puisés à diverses époques, sur le pouvoir de l'unité, sans faire l'effort de la
mettre en pratique. Ils reprochent au monde entier ses dissensions tout en
semant la désunion. En vérité, impossible de vivre sans cœur ! Le manque
de cœur ne peut trouver une demeure harmonieuse. Les semeurs de
discorde ne se font pas seulement du tort à eux-mêmes, ils infectent aussi
l'espace ; et qui peut prévoir jusqu'où pénétrera ce poison ?
Ne croyez pas qu'il a été assez parlé d'unité et d'harmonie créatrice. A
chaque page, revenez à cette chose même ; dans chaque lettre mentionnez
l'unité et l'harmonie. Gardez à l'esprit que tout rappel sur l'unité sera une
antitoxine qui détruira le poison spatial. Réfléchissons donc au bien de
l'unité.

        194. Examinons de quelle façon les Fraternités se sont déplacées. Les
chemins qu'elles ont suivis peuvent nous apprendre le mouvement de
l'évolution. Ne pensez pas qu'elles se soient retirées en hâte dans des
retraites inexpugnables. Elles ont simplement concentré leurs forces en une
seule place forte, à la fois géographiquement et spirituellement.
On peut rappeler qu'existèrent des foyers de Fraternité dans plusieurs
pays, mais à l'approche de certaines dates, ces foyers se sont rassemblés en
une seule Forteresse.

        195. Il est utile de conseiller aux amis de s'envoyer mutuellement de
bonnes pensées à un moment convenu. Une telle action renforcera le
climat de bienveillance et désinfectera l'espace, ce qui est de la plus haute
nécessité. Les émanations empoisonnées infectent non seulement l'homme,
mais se précipitent aussi sur les objets qui l'entourent. Ces dépôts
s'éliminent très difficilement. Ils peuvent même accompagner ces objets
sur de longues distances. Avec le temps, les hommes discerneront l'aura de
ces objets infectés. Déjà, les individus sensitifs perçoivent la réaction de
ces stratifications sur eux-mêmes. De bonnes pensées constitueront le
meilleur des désinfectants pour l'environnement. Les affirmations
d'émissions de bien sont plus efficaces que l'encens. Mais il faut s'entraîner
à ces envois. Nul besoin de formules définies ; un bon courant de pensée
dirigé suffit. Tout en vaquant à ses tâches quotidiennes, il est possible de
créer beaucoup de bien. Chaque envoi de cette sorte est comme un éclair
purificateur.

        196. Faites attention au centre de la gorge : point central de synthèse,
il est, à ce titre, ouvert aux influences spatiales. Puisque les ondes
radiophoniques agissent parfois sur les muqueuses, de nombreuses autres
réactions peuvent aussi surcharger les centres.

        197. En vérité, l'Enseignement de Vie est la pierre de touche. Nul n'y
passe sans montrer sa nature profonde. Certains se réjouissent, certains
sont terrifiés, certains s'indignent, chacun doit révéler ce qui se cache dans
le tréfonds de sa conscience. Ne vous étonnez pas que les réactions à
l'Enseignement soient si variées et si frappantes. Narada fit jaillir toutes
sortes d'étincelles en frappant les consciences humaines. Si quelqu'un ne
peut maîtriser les bases de la justice et de la moralité, qu'il révèle son
indignité. Bref, que tombent autant de masques hypocrites que possible.
Que la sauvagerie se démasque, car elle ne saurait se cacher longtemps
sous un déguisement. Mais qu'exulte le jeune cœur : il peut se manifester
en une joyeuse ascension. Que la balance de l'Enseignement révèle la ligne
de partage de l'humanité. Discerner le bien et le mal est nécessaire, mais ce
discernement ne s'accomplit pas aisément.

        198. Parmi les signes extérieurs d'aptitude, faites spécialement
attention aux vagabonds. Quelque chose les pousse en avant et leur interdit
tout repos. Plus facilement que d'autres, ils réalisent la fragilité de la
propriété Ils n'ont pas peur des distances ; ils apprennent beaucoup. Parmi
eux, peuvent se trouver des messagers.

        199. On peut être sauvé et se croire perdu. On peut être en train de
périr et se croire victorieux. Dans le monde entier, fourmille ce manque de
compréhension. En réalité, les hommes sont entourés de fantômes. Des
nations entières sont frappées de folie. L'Enseignement peut ouvrir bien
des yeux et rappeler le caractère inviolable des fondations.

        200. Qui appelle à plus de qualité, est déjà sur le sentier.

        201. Les meilleurs produits curatifs sont souvent négligés. On
considère le lait et le miel, par exemple, comme des aliments d'une grande
valeur nutritive, tout en oubliant que ce sont aussi des régulateurs du
système nerveux. A l'état pur, ils contiennent la précieuse énergie
primordiale ; c'est précisément cette qualité qu'il faut préserver et que
suppriment la stérilisation du lait et le traitement spécial que le miel subit.
Reste alors leur richesse nutritive car leur valeur essentielle disparaît.
Il est indispensable que les produits soient pris à l'état pur. Les
animaux et les abeilles doivent donc être gardés dans des conditions
salubres, mais toutes les purifications artificielles détruisent leur utilité
directe.
La connaissance de l'antiquité protégeait les vaches comme animaux
sacrés, d'ailleurs elle tissa une charmante légende au sujet des abeilles.
Mais avec le temps, les hommes perdirent ce respect conscient pour les
remèdes qui leur sont offerts en premier lieu. Les anciens manuels de soin
considéraient chaque médicament du double point de vue de son utilité et
de sa nocivité. Des substances aussi précieuses que le lait, le miel et le
musc n'infligent aucun dommage, lorsqu'elles sont pures. Il est possible
d'indiquer maints remèdes utiles extraits du règne végétal, mais la plupart
sont meilleurs à l'état pur – lorsque leur énergie de base (sans compter les
vitamines) n'a pas été perdue. Le jus de carottes, de radis ou de fraises est
meilleur, pris tels quels. On comprend pourquoi les anciens Rishis ne se
nourrissaient que de ces produits complets.

        202. L'esprit de ressource et la vivacité d'esprit se développent par un
exercice constant. La première condition est de réfléchir à ces qualités,
plus tard il est utile de garder la pensée centrée intérieurement, afin qu'elle
reste vivante au cours des diverses occupations.

        203. Le sismographe indique un tremblement continu du sol ; les
organismes sensibles le perçoivent aussi mais ils remarquent bien d'autres
phénomènes, car le Feu se manifeste de façons très diverses. De plus,
l'organisme capte des signes à peine perceptibles souvent pris pour des
influences spatiales. L'organisme humain enregistre bien plus de
phénomènes qu'on ne le pense habituellement. Il perçoit tout ce qui
appartient particulièrement au Feu. Cette affinité reçoit des explications
très sommaires : les gens parlent de fatigue, d'indisposition, d'une certaine
tournure d'esprit, mais ne mentionnent pas l'élément Feu. En fait, les
hommes n'imaginent pas que le Feu les environne et qu'il agit sur leur
énergie primordiale. Il est nécessaire de reconnaître la valeur de tout ce qui
la renforce. Il y a longtemps, il a été dit que le Feu éteignait l'égoïsme.
Tant que les hommes ne réaliseront pas le baptême du Feu, ils ne
penseront qu'à eux ; tant que l'élément le plus puissant ne sera pas compris,
l'idée même de Fraternité restera un squelette stérile.

        204. Progressivement, l'on s'apercevra que la légende est l'histoire
véritable ; alors, des documents seront découverts. Chaque révélation
confirme le fait que la vérité demeure et doit être perçue. Puisque les
mythes persistent, l'histoire de la Fraternité finira, elle aussi, par être
authentifiée. Vous remarquerez que toute information la concernant éveille
la suspicion. On accepte sans peine une foule de choses, mais l'existence
de la Fraternité est particulièrement choquante. Les gens sont tout disposés
à rencontrer un ermite inconnu mais, pour quelque obscure raison, ils ont
du mal à imaginer une société formée de tels ermites. Il existe un ordre de
vérités qui se heurte à une opposition spécifique. Il est facile de
comprendre qui s'oppose au concept de Fraternité. Ces créatures
connaissent parfaitement son existence, mais tremblent à l'idée que les
hommes parviennent à l'apprendre. Pourtant tout s'accomplit à l'heure
fixée. S'ils l'ignorent encore, ils commencent cependant à la pressentir.

        205. Certains messagers remplissent une mission, sachant déjà d'où ils
viennent, où ils vont, pourquoi et comment ils reviendront. D'autres
connaissent seulement l'Indication dans leur for intérieur et foulent le
sentier terrestre comme des citoyens ordinaires. Ne cherchons pas à juger
lequel d'entre eux accomplit son œuvre avec le plus d'altruisme les gens
reconnaissent qu'il existe de nombreux degrés chez les grands Travailleurs
Spirituels. Le principal est de comprendre le résultat et le motif. Il ne nous
appartient pas de juger quelle bonne action est la plus élevée, car chaque
action résulte d'une multitude de causes qui échappent à l'œil humain.
Mais sachons apprécier la valeur du bien qui nous est fait et escortons
amicalement le messager. La clé du succès se trouve précisément dans
cette amitié.

        206. Apprenons aussi à discerner les signes les plus infimes. Ils sont
multiples et sont autant d'étincelles, mais ne versons pas dans la bigoterie
ou même dans la suspicion. Celle-ci n'a rien à voir avec l'acuité. Il a été dit
que l'une est droite, l'autre tortueuse. D'ailleurs le soupçonneux n'est ni pur
ni libre. N'obscurcissons pas la connaissance par la violence, extérieure ou
intérieure. Les gens déplorent souvent la cruauté, tout en étant cruels
envers eux-mêmes. Ce genre de cruauté est la pire de toutes. Discernez le
juste milieu entre d'apparentes contradictions.

        207. Notez par quels moyens inhabituels se façonnent les événements.
Ils traduisent en fait la réaction de nouvelles combinaisons d'énergies. A
ces moments-là, ne faites pas de prédictions en vous fondant sur d'anciens
critères. Des malaises inattendus peuvent également survenir. J'affirme que
le courant des événements ne peut être détourné par des mesures
ordinaires. Soyons donc attentifs.

        208. Les hommes ne considèrent pas la sensibilité de l'organisme
comme un atout. Des esprits dits éclairés redoutent souvent ce raffinement.
En vérité, il faut une conscience élargie pour comprendre à quel point le
progrès exige de développer cette sensibilité. Les conditions actuelles de
vie sur terre rendent inévitables diverses douleurs qui proviennent, non pas
de la sensibilité, mais du caractère anormal de l'existence actuelle. Si
l'atmosphère n'était pas aussi infectée, cette sensibilité serait considérée
comme un véritable bien ; mais les gens préfèrent polluer la planète, ne
serait-ce que pour demeurer à l'état sauvage. Et parler de sauvagerie n'a
rien d'exagéré, sachez-le bien. On peut porter des vêtements chers et
demeurer un sauvage. D'autant plus grand est le délit de ceux qui, ayant
déjà entendu parler de l'état de la planète, n'exercent pas tous leurs efforts
à servir le Bien Commun.

        209. Exhortez les hommes à ne pas diffamer les Forces Supérieures.
Ils ne comprennent pas que leurs pensées négatives se réfractent contre de
puissants rayons qui les frappent en retour. S'ils ne tombent pas morts surle-
champ, cela ne veut pas dire que leur organisme n'ait pas pris le chemin
de la dissolution. Leur propre flèche touche un ulcère en germe et le fait
apparaître.

        210. La dissolution de l'organisme ne se limite pas à une seule vie
terrestre. N'accusons donc pas nos parents, mais recherchons la part qui
incombe à notre atavisme personnel. Des parents en parfaite santé ont plus
d'une fois donné le jour à des enfants maladifs. L'intellect terrestre essaiera
d'en découvrir l'origine chez de lointains ascendants, mais celui qui connaît
les séquences de vie en recherchera les causes dans la personne elle-même.
Dans ses sphères inférieures et médianes, le Monde Subtil conserve de
nombreuses conditions corporelles.
Il est bénéfique de chercher à s'élever.

        211. La transition dans le Monde Subtil doit, pour l'essentiel,
s'effectuer sans douleur. Parvenus au terme du sentier terrestre, les
hommes doivent entrer tout naturellement dans l'étape suivante. Mais ils
compliquent ce changement solennel d'existence. Ils ont propagé des
maladies et les ont transmises à leurs proches. Ils se mettent à infecter
l'espace, alors que seul leur effort leur permet d'entrer sur le chemin de la
purification. Imposer des mesures préventives n'est pas fondamentalement
utile : il faut la coopération consciente de tous. La contrainte ne sauverait
guère qu'une petite partie des centaines de milliers de malades. C'est
l'humanité entière qui a la responsabilité de rendre la santé à la planète.
Tout d'abord, comprenons que l'homme améliore non seulement sa santé
mais également celle de tout son environnement. Une telle prise de
conscience révèle la véritable qualité d'humanité. Ce sentiment ne se
commande pas. Il doit jaillir spontanément des profondeurs du cœur.
Que les fous ne s'étonnent pas que Nous Nous préoccupions autant de
l'amélioration de la santé. Il est inadmissible d'être égoïste et ne penser
qu'à soi ! Tant par la pensée que par l'action, nous devons implanter le
souci d'améliorer les conditions de vie sur terre. Ne nous cachons pas dans
les plis de nos manteaux quand il faut apporter tout notre zèle et toute
notre bonne volonté à servir l'humanité.

        212. On parle beaucoup de sacrifice de soi et d'efforts pour atteindre le
ciel, mais de sublimes exemples d'abnégation se trouvent ici sur Terre.
Toutes les mères, dans les conditions les plus diverses, font preuve à leur
manière d'abnégation. Soyons attentifs, sachons discerner les marques les
mieux cachées de ce grand sentiment, car il est si profond qu'il évite de
s'afficher. Parmi ces fleurs magnifiques, se découvrira également le moyen
d'améliorer sa santé Trouvons les meilleurs termes pour empêcher
l'homme de trébucher. Ainsi, la compréhension de la Fraternité pourra-telle
entrer dans la vie.

        213. Ne rejetons pas le bien d'où qu'il vienne. L'étape dans l'évolution
doit s'accompagner de maîtrise de soi. Le bien, lui aussi, ne doit pas se
teinter d'égoïsme. Un si bas degré doit être élevé à un degré supérieur.
Quelle joie de se réjouir du bien de son voisin. Que de ténèbres, par contre,
dans l'appropriation personnelle du Bien Général ! Que les personnes sans
cœur réfléchissent à ce qui vient d'être dit.

        214. J'affirme qu'il y a aujourd'hui nombre de manifestations
significatives, mais l'aveuglement des hommes est si marqué qu'ils ne
voient pas le pain déjà préparé. Ils ne veulent pas reconnaître ce qui, déjà,
s'approche dans toute sa puissance. Que les voyageurs chantent aux
carrefours la Fraternité prédestinée.

        215. La connaissance avance le long de deux lignes, celles de la
généralisation et de la différenciation. Certains scientifiques, dès leurs
premiers pas dans l'acquisition des connaissances, suivent la première,
tandis que d'autres ne parviennent pas à sortir des limites inhérentes à la
seconde. Tôt ou tard pourtant, ils devront eux aussi adopter la méthode de
la généralisation. Il faut parvenir à aimer ce mode de pensée car il
renferme le secret de la créativité. La différentiation en sera un stade
préparatoire. Comprendre la distinction entre ces deux voies est fort utile.
En fait, nombre de chercheurs diligents se contentent actuellement de la
deuxième méthode. Elle est pourtant de peu de secours quand chaque
progrès débouche sur une synthèse englobant maintes autres branches
scientifiques. Ce qui requiert une grande mobilité d'esprit, car il faut être
capable de trouver des points de comparaison et de confirmation dans les
domaines les plus imprévus du savoir. La capacité à combiner des preuves
convaincantes est déjà la marque d'un degré élevé de conscience. On a
beaucoup perdu du fait de classifications inutiles. Une sorte d'hostilité
entre les différents domaines scientifiques se remarque aussi. Les sciences
humaines et les sciences exactes ne sont-elles pas des branches du même
arbre de Vérité ?

        216. Ne condamnons pas l'étude la plus fouillée aussi longtemps
qu'elle ne nourrit pas une hostilité calculée contre les champs
d'investigation voisins. Que les scientifiques prennent la résolution de ne
pas écarter sommairement ce que, sur le moment, ils ne comprennent pas.

        217. Les gens diront que le repos est impossible dans les jours de
grande confusion. Répliquez : "c'est jouer sur les mots" ! Le repos, comme
le Nirvana, est une effervescence qui ne s'évapore pas. Mais que celui qui
n'a pas la force requise pour accepter ce concept, se préoccupe de clarifier
sa pensée. Qu'il reconnaisse que, même à l'heure de l'Armageddon, il est
nécessaire d'avoir une conscience claire. Si nous ne gardons pas la pensée
claire dans les batailles terrestres, comment espérer la conserver lors de
notre passage dans le Monde Subtil ? Tout impact terrestre n'est qu'une
pierre de touche pour notre conscience. Ne laissez jamais votre pensée
s'obscurcir, même sous le coup de l'indignation. L'expérience enseigne que
les courants spatiaux sont plus puissants que ceux de tout combat humain ;
pourtant, face à leurs attaques, gardez clairement à l'esprit le but de
l'existence.
Que les gens de peu de foi ne se plaignent pas d'avoir un repos
troublé. Ils comprennent de travers les meilleures indications et sombrent
dans le néant. Que peut-il y avoir de pire !

        218. Au cours d'un orage, il est conseillé de ne pas courir et de ne pas
faire de mouvements brusques. Une condition harmonieuse est également
conseillée lors des orages du monde. Ne nous agrippons pas à un coussin
pour nous cacher du tonnerre. Ne nous précipitons pas sur le plus petit
lorsque le grand frappe à la porte. Eprouvons-nous dans les situations les
plus diverses. Là se trouve le secret de la variété des incarnations. Mais les
hommes ne comprennent pas qu'un roi se transforme en cordonnier.

        219. A celui qui essaie de pratiquer l'occultisme, conseillons de
réfléchir au problème des incarnations, au mystère de la naissance et du
changement d'existence. Il est inadmissible d'éviter les manifestations de
grande importance. Car, visibles par tous, elles inspirent la pensée sur
l'essence de l'Etre. Impossible de négliger, par exemple, des phénomènes
aussi remarquables que la transmission et la réception de pensées. Ne vous
moquez pas des récits de petits enfants qui gardent des souvenirs de vies
antérieures et qui peuvent percevoir les pensées d'autrui.

        220. Chaque phase de l'Enseignement répond à un besoin particulier
de l'humanité. L'époque actuelle se caractérise par l'éclatement de la
moralité. L'aide que donne l'Enseignement doit donc se consacrer à
affirmer les fondements moraux. Les découvertes de la science
poursuivent un sentier différent de celui de la vie ; il en résulte une espèce
de sauvagerie qui se trouve en possession d'instruments scientifiques. Une
minorité de travailleurs hautement éclairés se dressent comme de rares
îlots dans un océan d'ignorance. L'instruction n'est en aucune façon
l'illumination ; il est donc conseillé de fortifier le cœur comme point focal
d'illumination. Des indications scientifiques et médicales sont données :
elles doivent aider à restaurer la santé corporelle et spirituelle. Plus ces
conseils sont directement acceptés, plus forte est leur action. L'embryon de
l'enthousiasme croît en une belle inspiration. Une goutte de bonté se
transforme en bien effectif. Une semence d'amour s'épanouit en un
magnifique jardin. Qui donc refoulerait le désir d'aider un proche ?

        221. Chaque livre de l'Enseignement remplit une tâche intérieure. Si la
vulgarité se moque de la Fraternité, ce sera la pire forme de sauvagerie.
Que les hommes trouvent la force de s'abstenir de la dérision. La moquerie
n'est pas acuité d'esprit. L'humour fait partie d'une attitude sage envers les
événements en cours, mais la bouche béante de l'esprit émoussé est une
disgrâce pour l'humanité. Est-ce donc un jeu lorsque l'humanité devient le
jouet de la folie ? Le succès accompagnera ceux qui élèvent le Calice avec
des mains pures.

        222. L'unité est également nécessaire là où l'Enseignement est lu. La
lecture n'est pas à elle seule un bouclier : il faut l'assimiler avec une joie
particulière. Dans la journée, chacun peut mettre en pratique une partie de
l'Enseignement ; alors, viendra la joie de l'unité.

        223. L'énergie primordiale cherche à pénétrer dans chaque nerf de
l'humanité. Elle est, elle existe. Des conditions cosmiques la mettent sous
tension. Il est inepte de demander s'il faut la développer. Il est impossible
de la développer, elle ne peut qu'être préservée des vagues du chaos. Le
trésor de l'évolution mérite une grande sollicitude. L'antiquité a beaucoup
parlé du temps où cette énergie commencerait à se manifester avec
intensité Les hommes ne doivent pas nier ce qui affirme impérativement
son dessein. Qui est assez arrogant pour nier les courants de l'époque ?
Seuls, les ignorants et ceux qui se targuent d'une fausse sagesse se mettront
à combattre l'évidence. Ne nous inquiétons pas de leurs tentatives. Elles ne
font que tresser une couronne autour de chaque conseil donné pour aider
l'humanité.

        224. Impossible de déterminer qui opprimera par la force des
observations approfondies. Ne couvrez pas la Lumière lorsqu'elle brille
depuis les profondeurs de la connaissance. Que la Lumière trouve les
sentiers ordonnés. Lorsque décline la moralité, les attaques contre la
Lumière sont inévitables.

        225. Le domaine des énergies les plus subtiles est inépuisable. Il est
possible de parler d'apprentissage, non d'expertise en ce domaine. Je ne dis
pas cela pour vous décevoir, mais pour vous encourager. Si nous
établissons une carte des explorations humaines dans le monde des
énergies lointaines, nous trouverons une ligne très irrégulière. Les hommes
se sont rués dans l'espace sans s'assurer du soutien de leurs compagnons et
des Forces Supérieures ; cette situation est comparable à celle d'un
plongeur qui serait déposé au fond de l'océan et qui devrait tout expliquer
de la vie sub-aquatique. Il faut observer toutes les manifestations possibles
et se référer à des recherches en laboratoire. Il a été dit si souvent qu'un
seul chercheur ne peut parvenir à observer tous les fils d'énergie !
Fréquemment, l'élan spontané d'un enfant suffirait à mettre sur la voie de
recherche appropriée. Ce n'est pas par hasard que Je parle des médecins et
des enseignants : ils ont autour d'eux un vaste champ d'observation. Ils
peuvent attirer l'attention de leur entourage sur les sujets les plus sublimes
et se rendre très utiles pour la science, un peu comme les stations
météorologiques. Les gens les plus simples peuvent entendre parler de
divers petits phénomènes ; mais qui peut dire ce qui est grand ou petit ? Il
ne manque souvent qu'un chaînon pour donner toute sa portée à une
observation.

        226. Il est difficile de se faire à l'idée que nos sensations dépendent
souvent de courants spatiaux.

        227. Il est difficile de s'habituer au fait qu'à chaque minute, les
pensées peuvent amener un changement d'humeur.

        228. Il est difficile de reconnaître que la solitude n'existe pas.

        229. Il est difficile de se sentir appartenir à deux mondes.

        230. Il est difficile de réaliser que la vie terrestre est une vision
passagère. Il n'est pas facile de comprendre tout cela, pourtant les gens
devraient le pressentir dès la naissance.

        231. A travers les âges, ont surgi maintes interprétations erronées dues
à la pauvreté des langues. Les hommes se sont tournés vers les chiffres, les
symboles et les images, vers des inscriptions et toute sorte de
hiéroglyphes, mais ces expédients ne furent que d'une utilité temporaire.
Seuls, les contemporains pouvaient connaître le sens de ces accessoires
conventionnels. Ils furent oubliés avec le temps et de nouvelles erreurs se
sont édifiées. L'humanité retient avec difficulté des informations sur un
millénaire ; que dire de périodes couvrant des dizaines de milliers
d'années, au cours desquelles les langues elles-mêmes se sont, à maintes
reprises, complètement transformées ! Les objets isolés qui parviennent
jusqu'à nous ne sauraient nous renseigner complètement sur les époques
qui les ont créés. Il faut étudier avec une circonspection particulière les
époques anciennes ; elles ne sont guère, pour nous, que des visions
confuses.
Le temps viendra où la clairvoyance, utilisée scientifiquement, aidera
à rassembler les fragments de vases brisés de l'ancienne connaissance. Que
la capacité de déchiffrer patiemment les signes effacés soit la marque
distinctive du vrai savant. Il comprendra également ce qu'est la maîtrise.

        232. On connaissait la télépathie bien avant la transmission de pensée.
L'émission de sentiments est plus accessible à l'homme que l'émission de
pensée. On remarque d'ailleurs que l'on parle plus volontiers de télépathie
que de transmission de pensée, qui en effraie plus d'un. Même dans les
hôpitaux psychiatriques, un médecin reconnaîtra volontiers l'existence d'un
phénomène télépathique ; mais il considérera le fait de pouvoir transmettre
une pensée précise comme le symptôme d'un état mental préoccupant. On
a condamné le mesmérisme tout en reconnaissant l'hypnotisme. Il y a
certes une grande injustice, mais la justice doit être rétablie.

        233. L'étude de la psychologie des prophètes montre deux phases de la
manifestation. D'une part, la solitude semble nécessaire, d'autre part le
prophète est parfois illuminé par une vision alors qu'il est plongé dans la
foule. Ces deux conditions ne sont pas aussi contradictoires qu'il y paraît :
il est possible de recevoir d'une foule une impulsion énergétique. Il n'est
pas de situation qui ne puisse servir de conducteur aux énergies les plus
subtiles.

        234. Je parle sans cesse de prudence, mais Je ne désire pas vous
rendre timorés pour autant. Un nuage pousse le jardinier à prendre des
mesures de protection, mais il ne s'effraie pas à chaque coup de vent.

        235. La haine de l'humanité s'efforce d'obtenir des méthodes radicales
de destruction, tels les gaz et les poisons. Que les scientifiques le
montrent : ces gaz, loin de disparaître immédiatement, se précipitent et
restent actifs sur de longues périodes. Que les inventeurs de ces gaz
s'installent dans une maison dont les murs sont enduits d'arsenic, d'un
sublimé corrosif ou de toute autre émanation empoisonnée. Faisant
l'expérience sur eux-mêmes, sur les yeux, la peau et les poumons, ils
verront combien de temps ces poisons restent actifs. Ajoutons que la seule
fabrication de beaucoup d'entre eux exerce des ravages sur de grandes
distances. Il faut être d'une criminelle stupidité pour croire que leur action
n'atteindra que l'ennemi.
Les gaz qui irritent les muqueuses ne sont pas moins toxiques. On ne
saurait laisser empoisonner un peuple ni le condamner à contracter des
maladies qui n'apparaîtront qu'au bout d'un certain temps. Des gouvernants
soi-disant éclairés infectent de grands espaces et se tranquillisent en se
persuadant que cet empoisonnement est inoffensif. Qu'ils essaient donc de
vivre dans une maison empoisonnée !
De toutes les découvertes scientifiques, les gaz et les poisons
demeureront une tache honteuse.

        236. Il faut trouver des moyens de permettre aux gens de comprendre
le sens de l'unité ; sans quoi, les assemblées populaires ressembleront à un
bouquet de ballons qui tirent de tous côtés. Certains assurent que seuls les
sourires extérieurs devraient exprimer l'unité, mais le sens d'un pouvoir
unifié leur reste étranger.

        237. Mérite le nom de voyageur non seulement celui qui se trouve
déjà en chemin, mais aussi celui qui s'y est préparé. Il en est ainsi d'un
événement mondial : il a déjà été formulé, il existe déjà avant que le navire
n'ait levé l'ancre. Distinguez entre le mouvement extérieur et la
disponibilité intérieure. Certains n'attachent aucune importance à la
préparation intérieure. Pour eux, ce qui ne bouge pas sous les yeux de tout
un chacun n'existe pas. Revenons en aux exemples médicaux. Nombre de
maladies se développent subrepticement, dont les symptômes apparaîtront
qu'au stade terminal quand tout traitement sera devenu inutile. Ne
considérons pas le processus uniquement en phase terminale. Il en va de
même des relations humaines.

        238. Nombre d'enseignements enjoignent de ne pas tuer. Ils ne parlent
cependant pas du problème posé par les infimes créatures invisibles. Ce
qu'ils entendaient naturellement, c'était le meurtre prémédité, conçu par la
volonté de nuire ; sinon, chaque respiration ferait de l'homme un assassin.
La conscience suggérera où se trouve la ligne de démarcation. Le cœur la
perçoit et empêche l'homme de tuer.
Si, par mégarde, l'on casse une branche, portons là au temple ; en
d'autres termes, soyons compatissants. Le même élan pousse à éviter de
tuer.

        239. Le feu est intense. Les astres lointains s'embrasent, ils sont
visibles dans le feu du cœur. En vérité, grande est la tension.

        240. Il est à remarquer que des bouleversements particulièrement
profonds sont parfois moins destructeurs pour l'organisme que ceux de
faible ampleur. La raison en est que l'énergie psychique modifie son action
de façon à assurer une puissante protection. Celle-ci est moindre lors de
petites agitations. Lorsque Je dis : "Charge moi davantage quand Je vais
dans le Jardin Magnifique", ce n'est pas seulement une figure poétique,
mais une indication pratique. Depuis longtemps les situations de crise
fortifient l'esprit et purifient la conscience. Dans ce processus, l'énergie
primordiale est le facteur principal. Donc, ne nous inquiétons pas si celleci
est mise en œuvre d'une manière particulière. La situation est bien pire
lorsqu'une mesquinerie mine en douceur l'organisme et que la force de
guérison reste inactive. Reconnaissez cette situation ; sinon les gens
tendront vers la petitesse et se contenteront du médiocre. Complétons notre
réserve d'énergie psychique. Sans pression, elle ne peut recevoir l'Aide
d'En Haut. Même la formule énigmatique "tant mieux si ça empire" n'est
pas sans fondement.
Il est frappant d'observer à quel point persécutions et oppression
multiplient les forces. On se demande avec émerveillement d'où les
hommes tirent la force d'endurer les mauvais traitements et d'y résister !
En fait, la même énergie salutaire qui purifie la conscience crée également
une armure. Apprenons à l'aimer et ne la rejetons pas avec insouciance.
Les gens disent des prières pour quémander protection mais détruisent le
don le plus précieux.

        241. Il est conseillé aux membres des fraternités d'éviter entre eux
toute moquerie et diffamation. Il n'est pas de situation, si compliquée soitelle,
qui ne comporte des facteurs positifs ; ces pierres rendront moins
dangereuse la traversée du courant. Les insultes, comme le chardon,
croissent rapidement et n'avancent à rien. Fréquemment, des mots sont
lancés qui produisent des émanations malsaines ! Chaque mot imprime son
glyphe sur l'aura. Que l'homme prenne la responsabilité de ce qu'il crée. La
saleté ne convient à aucune fraternité.

        242. Ne tirez pas de conclusions arbitraires sur les causes de
l'accélération ou du ralentissement des événements. Cela nécessiterait de
prendre en compte de nombreuses conditions dont les plus importantes
restent habituellement négligées. Je vous recommande donc d'aiguiser
l'attention pour ne pas rendre la situation encore plus compliquée. Les
hommes répugnent à reconnaître, volontairement ou non, qu'une seule
graine de dissension suffit souvent à ruiner les meilleures combinaisons.
L'homme est comparable à un aimant qui, placé dans un environnement
défavorable, peut se démagnétiser. Habituons-nous à veiller aux petites
graines. L'unité ne peut fleurir si du sable est répandu sous chaque roue.

        243. Coopérer s'accomplit difficilement. Assimiler ce fait requiert
parfois toute une série d'incarnations. Les hommes comprennent avec
difficulté l'alliance de l'individualité et du travail commun. La conscience
humaine, oubliant la synthèse, est ballottée comme un navire dans la
tempête.

        244. "L'amitié réside dans le silence", a dit un Chinois dans l'antiquité.
La réciproque est exacte. Dans cet état supérieur, la pensée remplace de
longs discours ; des hommes peuvent se comprendre en s'exprimant
mentalement en divers langages. Le mystère d'une telle transmission de
pensée demeure l'une des grandes manifestations de l'énergie primordiale.

        245. Si les hommes se faisaient davantage confiance, ils observeraient
des phénomènes autrement importants, de nature cosmique Par exemple,
s'ils n'éprouvaient pas une telle gêne à se confier leurs sensations, ils
pourraient détecter des ondes entières de courants transitoires. Ils
noteraient des sensations particulières dans la gorge, des douleurs aiguës
au niveau du cœur ou une tension des genoux et des coudes. Les courants
sont susceptibles de passer par tous les centres. Ce ne sera pas une
maladie, mais une indisposition particulière. Ces symptômes permettent de
percevoir par où passe la tension des courants. Mais il faut faire preuve au
moins d'un minimum de confiance et ne pas avoir peur du ridicule.

        246. La même peur empêche de reconnaître la Hiérarchie. Disons, en
toute justice, que Celle-ci est étrangère à toute forme de violence. Elle est
toute prête à aider et à envoyer des conseils, mais l'humanité a tendance à
suspecter toute bonne intention. Sans confiance, aucune coopération n'est
possible. N'oublions pas que la méfiance est un signe d'imperfection. Celui
qui est rongé par le doute commencera d'abord par ne pas croire son
prochain. N'appelons pas ces rappels des conseils moraux ; nommons-les
des lois physiques et mécaniques. Peu importent les noms que l'on donne
aux fondements de l'Existence, pourvu qu'ils soient respectés et observés.

        247. Nous ne conseillons jamais de feindre un sourire. De même que
toute déclaration injuste est répugnante, un masque hypocrite sera une
marque de fausseté et révélera une aura malade. Mais Nous vous
demandons d'avoir plus de bonté de cœur ; c'est le meilleur des baumes.

        248. Les hommes s'étonnent du nombre de crimes, mais oublient le
nombre incomparablement plus élevé d'actes mauvais qui passent
inaperçus. Il y a, en effet, de quoi être horrifié par les crimes mentaux
innombrables contre lesquels il n'existe pas de législation et qui, pourtant,
ravagent la vie des hommes et de toute la planète. Demandez-vous parfois
pourquoi la terre perd de sa fertilité, en dépit de toutes les mesures
artificielles prises régulièrement par les gouvernements. On peut planter un
bosquet d'arbres tout en empoisonnant et en détruisant des forêts entières.
Les hommes s'émerveillent des restes des géants de la forêt vierge, sans se
demander si ces géants pourraient encore pousser de nos jours. Ils
arrachent la couverture vierge de la planète et s'étonnent de l'avancée des
déserts de sable. En passant en revue toutes les espèces de la planète, on
sera surpris de voir à quel point elles se sont peu améliorées. Ne parlons
pas de certains croisements qui, comme l'hydropisie, gonflent la taille de
certains légumes. De telles expériences n'ont aucune influence sur la
condition générale de la Terre.

        249. Le cœur protège de nombreuses maladies. On a donc tort de ne
pas l'aider en priorité. Peut-être est-il calme en apparence, mais il a besoin
de recevoir une impulsion afin de renforcer son influence sur les autres
centres.

        250. Un déluge, peut-il balayer des régions entières ? Un séisme peutil
rayer des pays de la carte ? Une tornade peut-elle dévaster des villes de
la surface du globe ? Des météores gigantesques peuvent-ils tomber ? Oui,
tout cela est possible et l'oscillation du pendule peut augmenter. La qualité
de la pensée humaine est-elle sans importance ? Que les hommes
réfléchissent à l'essence des choses. Elle est très proche de la pensée, et
maintes pensées sont dirigées à partir d'autres mondes. Ne blâmons donc
pas les seules taches solaires. Une simple pensée sur la Fraternité est déjà
salutaire.

        251. Menace et violence ne sont pas de Notre ressort. Compassion et
avertissement seront le domaine de la Fraternité. Seule une nature cruelle y
verra des menaces. On juge d'après soi-même ; les hommes tentent
d'insérer leur propre signification dans chaque parole qu'ils entendent.
Donnez le même texte à commenter à un groupe de personnes très
diverses. Le contenu sera explicité de manière étonnamment différente.
Ces différences reflètent non seulement les principaux traits de caractère,
mais aussi les humeurs fortuites qui sont, en fait les principales
responsables des mauvaises interprétations. Ainsi se confirme que le mal
voit le mal et le bien, le bien. La même vérité s'applique dans tous les
domaines de la connaissance. Seuls des yeux perçants distinguent où est la
réalité et où est le mirage d'une humeur capricieuse. Quand l'homme rêve
de Fraternité, qu'il commence par ôter de ses yeux la couche de poussière
qui s'y est accumulée.

        252. Un bon nombre de gens tiennent la Fraternité pour une utopie. Il
se peut que, dans le calme de la nuit, étincellent parfois sous leur regard
des fragments de réminiscences, mais la lourdeur de leur intellect obscurcit
ces rêves. Ceux-ci flambent parfois dans leur conscience, par petits
fragments. Ils n'auront peut-être pas un contour très net, mais leur sens
étincelle comme une flèche en plein vol. Une image précise peut ne pas
surgir pour la bonne raison que l'homme n'a pas appris à penser en images.

        253. De même, l'homme n'a pas coutume de distinguer entre
coïncidences et manifestations régulières ; il n'apprend pas à suivre le
processus de la pensée, avec toutes les circonstances qui l'accompagnent.
Tant de disciplines sont à sa portée et ce, quelle que soit sa condition.
Nous apprécions cette accumulation naturelle.

        254. Nul n'exige, avant de le croire, qu'un coup de téléphone ou un
télégramme soit réitéré. Il en va autrement en ce qui concerne les
informations provenant du Monde Subtil. Pour quelque raison, les gens
exigent invariablement la répétition des manifestations, comme si c'était la
seule façon de les convaincre ; d'où un grand gaspillage d'énergie. Les
conditions se sont déjà modifiées, mais l'homme désire revenir en arrière.
Pareille régression crée beaucoup de difficultés.

        255. D'ailleurs, les hommes ne veulent pas observer en quoi le
processus de la pensée dépend de modifications dans l'environnement Ces
observations permettraient de déceler une foule de réactions physiques et
de révéler qu'à côté d'influences visibles, d'autres sont continuellement à
découvrir, invisibles mais extrêmement puissantes.
Qui est prêt au travail fraternel doit savoir s'observer.

        256. Les gens qui se souviennent de leurs vies antérieures
appartiennent aux niveaux les plus variés de la société, peut-on remarquer.
Cela illustre simplement que la loi de l'autre monde est bien plus complexe
qu'on ne le suppose sur Terre. Il importe donc d'autant plus de la respecter
et de l'étudier. De telles recherches seront inévitablement de nature
fragmentaire, mais cette information fragmentaire constituera une chaîne
de faits convaincants. Plus vite cette chronique terrestre commencera, plus
tôt se révélera la vérité Comprenez qu'il n'est pas dans Nos habitudes
d'exiger une foi aveugle. A quoi cela servirait-il, puisque observation et
attention donnent les meilleurs résultats ?
Il a été dit que la toile du Très-Haut est faite d'étincelles ; par
conséquent, discerner une seule étincelle sera déjà un grand
accomplissement. Mais dans ces expériences, seule la confiance mutuelle
assure la réussite. De précieuses informations peuvent être obtenues auprès
des enfants, des gens de la campagne et de divers travailleurs chez qui s'est
accrochée l'étincelle, peut-être la seule, avec laquelle ils sont entrés en
contact. Très souvent les gens préservent certains souvenirs, mais ils ont
honte d'en parler. Ces lieux cachés sont à approcher avec sollicitude et ne
se livrent pas à un enquêteur arrogant ou à un passant pressé De plus, la loi
terrestre interdit de toucher à ce qui est tenu pour sacré. Les médecins
traitent fréquemment de délires ces confessions. Nous avons déjà dit que
toutes les questions concernant la conscience intérieure doivent être
soumises à un examen rigoureux et que si, sur une centaine de
communications douteuses et obscures, une seule se révèle authentique, ce
sera déjà un succès. Donc, cherchons la Vérité.

        257. Que les recherches de la Vérité soient dépourvues d'amertume.
Un homme qui a perdu quelque objet chez lui en est aussitôt irrité. Qu'en
sera-t-il dans une quête menée à l'échelle mondiale ? En vérité, une
bienveillante coopération est indispensable.

        258. Des graines peuvent s'éparpiller sous un coup de vent, des
oiseaux peuvent les picorer, une averse les emporter, tant sont nombreuses
les causes et les effets. L'homme a le plus grand mal à accepter qu'il ne
peut prédéterminer le résultat de ses semailles. Qu'il ne distribue pas
arbitrairement pour autant les fruits de son labeur. Qu'il visualise
clairement le but de son travail, sans s'inquiéter des sentiers que suit le
mouvement, ni des nouveaux obstacles qu'il rencontre. Dans la pensée
terrestre, il est difficile de se faire à l'idée que les graines semées sont
susceptibles de germer en des endroits inattendus. Mais que l'homme
n'oublie pas que leur vitalité est grande. Semons donc, sans nous demander
où surgira et grandira le jardin magnifique. Un tel choisit de le placer dans
un endroit qu'il juge splendide, alors que le sol d'à côté s'avère être d'une
plus grande fertilité où fleurira même une graine portée par le vent.
Semons donc, sans douter de la vitalité des graines.
La base de la Fraternité est la confiance dans le travail.

        259. Il peut sembler parfois qu'une instruction n'a pas été donnée avec
une clarté suffisante. En est-il réellement ainsi ? Certaines de nos humeurs
passagères n'en ont-elles pas faussé l'interprétation ? Le temps venu,
l'humeur disparaîtra et l'indication apparaîtra sous son jour véritable. On
reconnaîtra alors que les instructions étaient inaltérables. Ainsi se forge
l'approche vers la Fraternité.

        260. Il n'y a rien d'étonnant si, après une date indiquée, la tension
augmente, pour ainsi dire. C'est un effet de ce qui a précédé, ne l'oublions
pas. Mais l'ensemencement des causes peut déjà avoir perdu de son
ampleur.

        261. Revêtant son enveloppe terrestre, l'homme doit créer le bien et se
perfectionner ; ainsi parle la sagesse depuis des temps immémoriaux. Audessus
des Portails de la Fraternité brille perpétuellement cette Alliance.
Elle ne sera pas contradictoire pour ceux qui comprennent le mal nonmanifesté
et sans fin que recèle l'imperfection. Bien que celle-ci soit
inévitable, il existe des types d'activité qui incarnent le bien dans toute sa
plénitude. Le travail du laboureur n'est-il pas bien ? La créativité, pleine de
beauté, n'est-elle pas bien ? L'artisanat de haute qualité n'est-il pas bien ?
La connaissance n'est-elle pas le bien ? Le service de l'humanité n'est-il
pas le bien ? Affirmons que l'essence de la vie est le bien ; pourtant
l'homme, par sa répugnance à se perfectionner, préfère rester dans
l'ignorance, c'est-à-dire, dans le mal.

        262. Le feu est nécessaire pour tremper les meilleures lames. Sans feu,
les centres de l'organisme ne peuvent s'affiner. L'inflammation des centres
est inévitable, il faut seulement être très prudent durant ces périodes : une
lame chauffée au rouge se brise au moindre choc, un filament incandescent
se tord facilement. Soyons donc très prudents ; pareille circonspection
indique que l'on connaît ce genre de situation.

        263. Imaginez une maison pleine de gens qui connaissent tous quelque
important événement, sauf l'un d'eux qui en ignore tout. Leurs
comportements seront très différents du sien. Même d'après les
apparences, on peut se forger une opinion sur la différence évidente. Celui
qui n'est pas au courant commencera à se sentir gêné, regardera
furtivement çà et là, tendra l'oreille. Puis il deviendra soupçonneux et
jettera autour de lui des regards hostiles. Plus il ressentira d'irritation, plus
il s'éloignera de la solution de l'énigme. Des exemples aussi simples
permettent d'observer les réactions de la pensée et les causes qui
empêchent de les percevoir. Pour saisir une pensée, l'irritation n'est
d'aucun secours. Il peut y avoir tout d'abord excitation ou tranquillité, mais
absolument aucune colère ou irritation.
Que ceux qui proposent d'observer la transmission de pensée gardent à
l'esprit qu'il peut exister des obstacles apparemment insurmontables, mais
l'homme les écarte aisément. Apaiser l'irritation n'est difficile qu'en
apparence. N'oublions pas de contempler un pilier qui représente l'espace,
où l'irritation pourrait-elle s'y graver ? Nous ne trouverons aucune place, il
en est de même de l'égoïsme face à l'Infini.

        264. Comparer le petit au grand permet de trouver l'équilibre Sur un
sentier difficile, même une pierre lisse servira d'appui pour le pied ; mais
une surface lisse est l'œuvre d'un grand passage de courants. Que le
voyageur ne se croie donc pas le seul à connaître des difficultés.

        265. "Qui pense à la mort l'appelle", dit un ancien adage. Les
médecins, eux aussi, ont remarqué que penser à la mort la rapproche. Une
grande partie de la sagesse populaire contient une parcelle de vérité Mais il
faut tout d'abord réfléchir : est-il possible d'occuper sa pensée avec ce qui
n'a pas d'existence ? Il est grand temps de reconnaître que la vie est
ininterrompue. Cela modifiera radicalement l'attitude envers l'existence
terrestre. Une évolution correcte exige d'affirmer rapidement le juste point
de vue envers la continuité de la vie. La science doit contribuer à dissiper
ces mornes erreurs. Que l'homme ne pense pas à la tombe, mais à des ailes
et à la beauté prédestinée. Plus clairement il instillera dans sa conscience la
beauté des mondes, plus il lui sera facile d'être réceptif aux nouvelles
conditions.

        266. L'Enseignement de Vie doit tout d'abord affirmer que la vie
dépasse les limites de l'enveloppe terrestre. Sinon à quoi servirait le
concept de Fraternité si ce qu'il y a de plus précieux ne se développait que
pour quelques décennies ? Ce n'est pas pour demain qu'il faut amasser la
connaissance, c'est pour des sentiers éternels débouchant sur l'Infini.
Répétons cette vérité à la lumière du jour et de la nuit.

        267. La coopération peut avoir un début et une fin mais, une fois
établie, la Fraternité demeure inviolable. Estimons donc à sa juste valeur
ce concept enraciné dans la fondation. Durant toutes les existences, les
Frères se retrouveront et affirmeront leur travail en commun. Réjouissezvous
d'une pareille possibilité, qui ne s'épuisera pas au cours des âges.

        268. Lorsque les gens commencent à distinguer les causes des effets,
la perception s'accroît, mais jusqu'à présent, les hommes ne reconnaissent
guère que les effets, et encore les plus grossiers. Nul ne veut comprendre
qu'un certain temps doit s'écouler entre la cause et l'effet. Lorsqu'une
conscience subtile discerne les causes, on la tourne habituellement en
ridicule. Un œil grossier ne voit pas ce qui a eu lieu et l'ignorant déclare
que rien ne s'est produit. Il est donc temps d'orienter la pensée vers la
racine du sujet. Mais ce n'est guère facile, car la confiance a été étouffée,
et l'énergie de perception s'est ainsi paralysée. On pourrait citer maints
exemples où la connaissance pouvait prévoir dans les causes le
commencement des effets ; mais le moindre doute balaie toutes les
possibilités.

        269. Le chaos est jaloux et enragé. Il triomphe à la moindre hésitation.
Il ne perd aucune occasion de briser une barrière fragile. Vous
remarquerez que les trahisons ont lieu à la veille des actions les plus utiles.
Il n'y a pas eu un seul cas de traîtrise perpétrée en dehors de périodes
particulières où les voies de la progression avaient déjà été modelées. En
réalité, les ténèbres et le chaos ne tolèrent rien de constructif. Ils
surveillent les chemins et se tiennent à l'affût de quiconque peut les aider.
Ce ne sont pas les exemples qui manquent, mais d'un autre côté, il existe
une foule d'actions montrant que l'unité des cœurs a triomphé des ténèbres.
C'est pourquoi il est si important de préserver le concept de Fraternité.

        270. Les douleurs sacrées n'entrent dans aucune classe de maladie. Un
état aussi inhabituel surpasse toutes les maladies connues. La tension est
telle que le moindre choc risque de rompre les cordes tendues. Comme il a
déjà été dit, cet état se trouve fortement aggravé par la condition dénaturée
de la planète. La maladie de la planète engendre une dangereuse pression
pour le cœur. Depuis des temps immémoriaux, on prend le plus grand soin
des organismes sensibles pour une raison profonde : le terme "douleurs
sacrées" devrait diriger l'attention vers le cœur qui est entré en contact
avec les énergies les plus fines. Ces cœurs doivent être protégés comme
des conduits de la tension supérieure. Il faut les préserver, tant à la maison
que dans tous les domaines de la vie. Si les médecins montraient moins de
suffisance, ils essaieraient d'observer des manifestations aussi rares.
Malheureusement, tous les symptômes qui sortent de l'ordinaire répugnent
aux observateurs indolents. Alors que, parallèlement à la mécanisation de
la vie, l'étude des énergies supérieures doit se poursuivre.

        271. Approcher les énergies supérieures avec des méthodes grossières
produit parfois des effets contraires. Prenons, par exemple, les lunettes
conçues pour observer les auras. Le principe est intéressant, mais les
moyens sont grossiers et affectent fâcheusement la vue. Alors que
l'affinement des sens ne perturbe pas l'état naturel de l'organisme. Ainsi,
l'utilisation du radium s'est avérée désastreuse tandis que le rayonnement,
dans son principe, est curatif. Egalement, l'alcool, utilisé sans
discernement, de remède médicinal devient un narcotique destructeur. Les
exemples abondent. La cause principale se trouve dans le refus de
reconnaître le lien qui unit l'organisme aux énergies subtiles.
Fraternité et coopération devraient aider à raffiner la pensée. Le
raffinement de pensée débouche sur celui de la vie. Le raffinement est
aussi élévation et croissance.

        272. Rien d'étonnant à ce qu'une personne, même d'apparence banale,
voit des radiations ; les raisons en sont nombreuses. Ce peut être quelqu'un
hors du commun du fait de ses vies antérieures ; ou bien, peut s'exprimer
en lui cette capacité particulière parmi d'autres moins prononcées. De tels
cas, pour isolés qu'ils soient, ne sont pourtant pas rares. On peut constater
que même des personnes illettrées peuvent avoir des perceptions
extraordinaires. Elles ignorent d'où leur vient semblable connaissance,
puisqu'elles sont sans artifice. Bien que spectaculaires, ces dons sont
généralement sans rapport avec les accumulations des vies passées. Tant
de réactions chimiques sont susceptibles d'éveiller des facultés
individuelles qui surgissent et peuvent disparaître temporairement. Seule la
prise en compte des courants spatiaux modifiés permet d'expliquer les
changements qui ont lieu dans l'organisme. Vous savez que la vue, l'ouïe,
ainsi que toutes les sensations, varient sous l'influence de ces courants. On
peut être sûr que ces fluctuations surviennent à des dates précises, mais
aussi qu'elles échappent au raisonnement humain. En réalité, seules des
conditions extérieures peuvent créer ces manifestations inexplicables.

        273. Un sage philosophe que l'on venait de vendre comme esclave,
s'écria : "Merci. Voilà l'occasion de rembourser quelques vieilles dettes."
Un empereur, surnommé le Doré, vivait dans la terreur : "Le luxe me
poursuit, disait-il. Quand donc pourrai-je m'acquitter de mes dettes ?"
Ainsi les sages ont-ils pensé à régler le plus rapidement possible ce qu'ils
doivent. Ils comprenaient que leurs vies précédentes se sont certainement
terminées sur un solde négatif. Celui qui a des revenus importants doit se
hâter de régler ses comptes.

        274. Si quelqu'un vous assure qu'il n'est ni pour ni contre, considérezle
comme un opposant. Il y a bien moins d'opposition parmi ceux qui
protestent que parmi ces muets. Ils espèrent cacher leur réticence sous un
masque hypocrite. Il est donc particulièrement appréciable d'avoir le
courage d'exprimer son opinion. Cependant, pour l'exactitude de
l'appréciation, il faut réaliser que la Fraternité est le levier du monde. On
ne saurait se borner à reconnaître sa propre personnalité, car l'isolement
n'existe pas, et se couper du reste, c'est tomber dans les couches inférieures
et se faire du tort.

        275. Il est exact que les gens devraient avoir une égale maîtrise sur
chacun des organes doubles ; mais cette maîtrise ne peut débuter que dans
l'enfance. Un enfant se sert avec une égale facilité de ses deux mains mais,
dans les exemples qui l'entourent, il remarque une préférence pour la main
droite. A l'école, il est déjà trop tard pour restaurer l'égalité Ce n'est que
dans les premiers flashs de conscience que l'enfant est encore à l'abri des
préjugés des adultes. La curiosité des enfants attire trop peu l'attention. La
vivacité avec laquelle ils remarquent leur environnement peut beaucoup
apprendre.

        276. L'enfant assimile très vite l'Enseignement pour peu que l'on
tienne compte de ses particularités.
Pour une bonne part, il se souvient de ce qu'il a acquis très tôt et il est
particulièrement utile de l'aider à mieux se remémorer ce qui est déjà
implanté en lui, plutôt que de lui prodiguer de nouvelles connaissances. De
cette manière, il acquerra plus facilement de nouveaux sujets mais, pour
cela, il faut être observateur.


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