130. Ainsi, qui devrait-on traiter avec une austérité toute particulière ?
Soi-même assurément. Comment devrait-on porter l'Enseignement ? En
soi-même uniquement. Comment naviguer entre l'hypocrisie et
l'insolence ? Non entre les rangs des témoins, mais uniquement en se
jugeant soi-même ! Chacun respecte sa propre dignité, chacun évalue la
perle de sa conscience. C'est cette perle qui apprécie l'Enseignement de
vie. Serions-nous capables de rejeter le trésor de l'existence ? On doit
savoir porter l'Enseignement comme l'ultime feu, l'ultime nourriture,
l'ultime eau. On doit faire preuve d'amour et de parcimonie comme si
c'était la dernière possibilité et la dernière goutte d'eau. L'action intérieure
donne la mesure de la dévotion. Il faut savoir créer, pour sa propre
conscience, tout un monde de responsabilité personnelle ; alors la critique
se transformera en juste évaluation.131. Sur la qualité des conseils. Souvent un conseil ne remplit pas son
but, pour la simple raison qu'il est donné comme pour soi-même. La
condition de son frère n'est pas prise en considération, et le conseilleur se
met à la place du conseillé. Alors sympathie, pitié, sollicitude entourent le
conseiller lui-même. De tels conseils, il faut attendre, bien sûr, des
résultats nuisibles non seulement pour la situation elle-même, mais aussi
pour la victime. Sa conscience est transpercée par une pensée étrangère,
comme par des pointes. Ces blessures guérissent difficilement, car de tels
conseils peuvent être mis en pratique ; pourtant leur exécution exige une
aura tout à fait différente.
Comme vous vous en souvenez, la qualité du résultat dépend de la
corrélation des auras avec la substance spatiale. Précisément, ce n'est pas
la taille, mais la couleur qui détermine une approche particulière de
l'action. De la taille de l'aura dépendra l'intensité de l'action, le
cheminement, lui, sera déterminé par la couleur. Il est ainsi impossible de
placer certains modes d'action spécifiques, sous une association de
couleurs qui leur est étrangère. Une prédétermination fortuite provoque un
mélange des rayons et paralyse la volonté. L'infirmité de bien des
travailleurs s'explique par le mélange de groupes de couleur hétérogènes.
Ici, un appareil physique simple, qui déterminerait les rayonnements
fondamentaux, serait très utile. Pensez quel soulagement ce serait pour les
travailleurs, et quel surcroît d'intensité une véritable économie ! En plus
du gain de productivité, il faut se rendre compte que la corrélation des
couleurs affectera le bien-être des travailleurs. Une grande partie de la
malveillance et des malentendus disparaîtra, sans menace ni interdiction.
Constructeurs de la vie ! N'oubliez pas comme il est facile, avec un
équipement technique simple, d'établir des conditions confortables pour les
travailleurs. Ce n'est pas une philosophie brumeuse, ni des réflexions
paresseuses, mais bien quelques appareils physiques simples qui
apporteront une aide réelle.
Déjà, en Amérique, en Allemagne et en Angleterre, la radiation
fondamentale est en vole de détermination. Même cette étape
d'investigation sommaire facilitera les groupements primaires et, ainsi plus
tard, vous pourrez approcher les méthodes des Laboratoires Orientaux.
Tout d'abord, chassez toute ignorance, et sans grandiloquence augmentez
simplement vos connaissances ! Guider les masses oblige à élargir la
conscience.
De même, élargissez la perspective des écoles primaires. Ceci est Mon
Conseil pour application immédiate !132. Ne vous laissez pas étouffer par le verbiage. Dans celui-ci, se
perdent initiative et souplesse. Le verbiage creuse un sillon, comme une
vis et rien de neuf ne peut passer à travers cet orifice. Toutes sortes de
balles sont fondues dans l'usine, mais elle ne produit pas de nouvelles
bannières. Une communauté sans souplesse et sans initiative devient très
ennuyeuse. Comment voulez-vous que chacun trouve sa propre balle, si
toutes doivent s'adapter à un seul et même rainurage ? Voici un enfant,
voici une jeune fille, un guerrier, un vieillard : on ne devrait pas donner à
tous le même conseil, sinon nos hôtes prendront la fuite.
Bien sûr, vous direz : "Nous savons parfaitement bien comment agir".
Je serai obligé de répondre : "C'est encore pire si vous savez et n'agissez
pas. Il faut beaucoup de courage pour écouter vos propos fabriqués
d'avance". Il est impératif d'apprendre à parler avec plus de brièveté et de
concision, sinon l'ennui aura raison de la communauté. L'ennui est une
bête dangereuse. Seules souplesse et initiative préservent la fraîcheur de
l'arbre de la liberté.133. La communauté, étant avant tout une fraternité, pose deux
décisions conscientes comme conditions d'admission : travailler sans
limite, et accepter les tâches sans en refuser aucune.
Il est possible d'éliminer l'irrésolution par une organisation double. Le
labeur illimité peut élargir la conscience. Mais bien des gens, corrects par
ailleurs, ne prévoient pas les résultats, effrayés par le travail incessant et
les tâches énormes. Et pourtant, ils ont fondamentalement accepté l'idée de
communauté. Inclure dans la communauté ces personnes encore faibles,
causerait du tort ; mais pour ne pas éteindre leur effort, on ne devrait pas
les rejeter. Pour cela, une deuxième association est utile : les amis de la
communauté. Dans celle-ci, sans renoncer au mode de vie habituel, ces
nouveaux venus pourraient prendre plus profondément conscience de la
communauté. Une telle organisation double permet de maintenir une
sincérité beaucoup plus concentrée dans le travail. Si cependant, l'on
accorde une admission formelle dans la communauté elle-même, on sera
obligé d'éjecter périodiquement les inadaptés. En d'autres termes, la
communauté cessera complètement d'exister. Elle ne sera qu'une
institution munie d'une étiquette fallacieuse, auprès de laquelle le
Sanhédrin des Pharisiens serait un établissement hautement vertueux.
Les amis de la communauté fournissent la possibilité d'avoir une
réserve, sans le danger de trahir les bases de l'Enseignement. Les amis de
la communauté ne cachent pas leurs faiblesses, et cela permet de les
soutenir avec succès. En vérité, Nous utilisons le mot "amis", car pour
l'Occident, ce terme est plus compréhensible. Entre Nous, Nous les
appelons disciples d'un certain degré, mais l'Occident maîtrise mal Notre
concept de discipulat. Par conséquent, maintenons la désignation mieux
connue d'amis de la communauté.
Il est absurde que l'Occident refuse Nos propositions simples,
fortifiées par une longue expérience.
Nos communautés sont anciennes ! Les meilleurs êtres n'ont-ils pas
compris la communauté, sans proposer aucune autre forme ? De la
Communauté aux mondes lointains !134. Certains signes révèlent l'acceptation des missions de la
Communauté. Examinons la sincérité et la pitié. La sincérité n'est pas autre
chose que l'accomplissement le plus rapide. En vain, des personnes
sentimentales chargent-elles la sincérité de haillons romantiques. La
sincérité est un concept réel, invinciblement aigu. Que la sincérité
ressemble au jet bien dirigé d'une lance, et qu'elle ne soit pas une bonté
diffuse, se démontre par l'exemple. Chaque doute amoindrit le pouvoir du
coup. C'est pourquoi, pour Nous, la sincérité est l'accomplissement le plus
rapide. Avec la pitié, il en est tout autrement. La pitié est une flaque où
peut glisser le pied fidèle. Celui qui a pitié descend au niveau de celui qui
fait pitié. Sa force se dissout dans les brumes de ce qui suscite sa pitié un
résultat des plus lamentables.
Il ne faut pas confondre pitié et compassion. Dans la compassion, rien
ne se dissout, les cristaux de l'action croissent. La compassion ne pleure
pas, elle aide.
Considérons l'accusation et la manifestation. L'accusation est utile à
l'accusé. Ou bien elle est méritée et la formulation étrangère est
instructive, parce qu'elle diffère toujours de votre propre compréhension ;
ou, ce qui est le plus souvent le cas, l'accusation est imméritée et vous
pouvez alors calmement observer comment votre action s'est réfractée
dans la malveillance de l'ignorance.
Il faut comprendre la manifestation, non dans le sens d'une
importunité, mais comme apparentée à l'invisibilité. Le rêve des peuples, à
propos d'une coiffe d'invisibilité, peut se concrétiser dans la vie, sans
sorcellerie. Il est possible de détourner l'attention de soi-même, mais c'est
beaucoup plus difficile que de l'attirer. Il est ainsi nécessaire de savoir
interpréter l'impulsion des observateurs. Lorsqu'on exécute des missions, il
est important de savoir se rendre invisible.
Prenons la communion et l'effort. Pendant la communion, il faut
maintenir la perception de nos besoins. Ne demandez pas de conseils ;
laissez-les vous être donnés. Que votre effort ne se transforme pas en fuite
en avant ; sinon les badauds et les gardes se précipiteront après vous. Ainsi
prenez conscience du poids des missions.
J'ai parlé, il y a bien longtemps, de la peur et de la trahison.135. Rien n'est fini, rien n'est fixe ; par conséquent, préoccupons-nous
du prévisible. Lorsque Je parviens à prévoir des actions nécessaires, Je ne
considère pas ceci comme définitif. D'une part, vous-mêmes et un grand
nombre de circonstances karmiques pouvez perturber le niveau de ce qui a
été prévu ; d'autre part, Nous et un nouveau karma pouvons améliorer la
corrélation des parties constituantes.
En vérité, lorsque quelque chose peut être simplifié et embelli, c'est
notre devoir de le faire. L'attachement aveugle à ce qui est emporté par le
courant ressemblerait à un naufrage. Il faut comprendre la signification du
courant. La mobilité indiquée n'est qu'une préparation au grand Courant.
Comme une spirale infaillible nourrie par les forces de la matière, le
courant éternel se rue en avant. La pensée peut rattraper la lumière qui suit
le courant.
Après les détails de la routine journalière, tournez-vous vers les
manifestations du grand Mouvement. Envolez-vous, et ainsi, arrachezvous
à la terre. Mettez sur votre établi, la réalisation du grand courant, et
donnez des ailes à votre labeur. Sinon, comment imprégnerez-vous votre
métier d'une technique parfaite ? La saturation et le frémissement des
possibilités donneront du rythme au travail. De chaque semence qui se
manifeste consciemment s'élève un fil d'argent vers les mondes lointains.
La pensée perce les couches de l'atmosphère et tisse le réseau.
Comment expliquer que, sans l'unité des mondes, la vie sur l'écorce
terrestre est une absurdité ! Se rendre compte de la petitesse et de
l'imperfection de la terre aide à graviter vers les mondes lointains.
N'oublions pas que nous sommes des micro-organismes habitant les
replis de l'écorce de la planète. Il faut apprendre à penser. Aucun discours
ne peut l'enseigner. La qualité de la pensée se forme dans la solitude par un
effort rationnel. En vérité, la pensée fait jaillir de la substance l'étincelle de
vie.136. Avez-vous remarqué la différence entre une action qui répond à
un ordre extérieur, et celle qui résulte d'une impulsion ? Si J'ordonne
d'apporter de l'eau, l'eau sera peut-être obtenue. Mais si celui qui puise
l'eau comprend pleinement la nécessité d'agir ainsi, alors plus de la moitié
des obstacles présents disparaîtront. C'est pourquoi Nous évitons les ordres
extérieurs et préférons guider la volonté pour que la conscience réalise la
nécessité de l'action. Mise à part les conséquences évidentes, le karma créé
par un ordre extérieur est important.
Prenez garde à ce que les ordres soient préparés à l'avance, de sorte
qu'ils puissent pénétrer la conscience des petits exécutants. Sans
coopération, un ordre est comme le vol d'une flèche contre le vent. Même
le caractère inattendu d'un ordre doit être prévu. L'inattendu se transforme
ainsi en tension persistante.
Sachez évoquer la coopération, non seulement dans les actes, mais
aussi dans la pensée. C'est alors seulement qu'il est possible d'envoyer un
collaborateur vers une destination lointaine. Le lait d'avoir reçu une
mission oblige à des actions indépendantes. Le courant portera ceux qui
luttent.137. Un récit cosmogonique hindou raconte : "Il y a de cela bien
longtemps, vivait un monstre terrible qui dévorait les gens. Un jour, le
monstre poursuivait sa future victime quand l'homme, cherchant le salut,
plongea dans un lac. Le monstre sauta après lui, mais le nageur se jeta sur
le dos du monstre et en saisit fermement la crête hérissée. Le monstre ne
pouvait se retourner sur le dos, car son ventre n'était pas protégé. Il se rua
en une course furieuse, attendant que l'homme se fatigue. Mais l'homme
pensa qu'en se maintenant dans cet état désespéré, il sauvait l'humanité et,
avec cette pensée pan-humanitaire, sa force devint illimitée et inépuisable.
Cependant le monstre augmenta sa vitesse, si bien que des étincelles lui
firent un sillage ardent. Parmi les flammes, le monstre commença à
s'élever au-dessus de la terre. La pensée universelle de l'homme avait
soulevé même l'ennemi.
Lorsque les gens aperçoivent une comète, ils envoient leur gratitude à
l'homme valeureux qui lutte éternellement, et leurs pensées s'éloignent à
toute vitesse, et donnent de nouvelles forces au cavalier du monstre. Les
hommes de race blanche, jaune, rouge et noire, dirigent leurs pensées vers
celui qui, il y a bien longtemps, s'embrasa.
Efforcez-vous de cultiver l'idée directrice de l'aide à apporter à
l'humanité. Pensez clairement que vous exécutez, non un acte personnel, ni
un acte de groupe, mais un acte vraiment utile. Ce que vous réalisez, hors
des limitations du temps et de l'espace, devient un labeur pour unifier les
mondes. Cultivez cette ardente pensée conductrice.
Lorsqu'on est quotidiennement guidé, il se peut que l'on n'ait plus
conscience de la pensée conductrice. Des esprits faibles pensent ne pas
avoir de lien avec le guide les détails de la routine quotidienne les
réduisent à la banalité. Mais, dans la routine de tous les jours, il est en
vérité possible de développer une pensée enflammée. De même qu'un
métal se forge avec un marteau ordinaire, et qu'une semence, emplie de la
grande substance de la vie, se récolte avec une faucille ordinaire, cherchez
dans les faits ordinaires le fil de la Grandeur.138. A propos d'élever l'ennemi. L'Enseignement de la Communauté
envisage avec sollicitude d'élever les ennemis. Pour ce faire, ne les
harcelons pas de propositions directes. L'aspiration personnelle à des
tâches mondiales peut atteindre une telle tension qu'inévitablement
l'ennemi sera entraîné dans la même direction. Nous ne devons pas oublier
que, par son inimitié même, l'ennemi est déjà en relation avec nous. C'est
en ce lien que réside sa faiblesse. En nous détestant, il commence à remplir
son être de notre image, enchaîne à nous sa conscience, et finit souvent par
n'être qu'un simple imitateur, lait qu'il n'admettra d'ailleurs jamais.
L'ennemi imitera d'abord en apparence, ensuite, lorsque sa haine l'aura
conduit jusque là, la grandeur cosmique de la tâche pourra le tenter
intimement.
Lorsque nous savons que l'ennemi nous est attaché, nous pouvons le
considérer comme un membre insensé de la famille. Ainsi, pénétrez la
nature essentielle des ennemis, et vous trouverez une place pour eux. Ils
peuvent magnifiquement servir de pieds à votre établi. Par l'obstination de
l'ignorance, ils intensifient leurs forces pour s'attacher à vous. Vous n'avez
rien à cacher puisque vous travaillez pour l'humanité, et l'ennemi doit, ou
devenir un imitateur, ou périr. Toutefois, la mort ne vient pas de votre
main, mais d'une étincelle de l'appareil mondial. C'est pourquoi J'insiste
sur la lutte ardente.139. Expulsons tous les mots de négation. Celui qui nie est pauvre ;
celui qui affirme est riche. Celui qui nie est immobile ; celui qui affirme
est propulsé. Celui qui nie a constamment tort ; celui qui affirme a toujours
raison. Celui qui affirme peut avoir relativement raison dans le temps et
l'espace ; celui qui nie est absolu dans la fatalité. L'ignorance est mère de
négation. Expulsant la négation, l'Enseignement n'asservit personne. Le
négateur est déjà un esclavagiste, car il ne souhaite pas libérer son
interlocuteur de son cercle. L'Enseignement de la Communauté se doit
d'ouvrir tous les sentiers.140. Si votre interlocuteur exprime une obstination et une ignorance
extrêmes, demandez-lui s'il a beaucoup voyagé. Vous recevrez, sans doute,
la réponse que ses voyages ne l'ont pas conduit plus loin que le vol d'un
moineau. De plus, lorsqu'il arrive dans de nouveaux lieux, il retombe dans
les anciennes conditions, faute de connaître la langue, et par manque
général de connaissance. Un tel homme argumentera, ergotera, sans avoir
honte de son ignorance. En vérité, l'expérience apportée par les voyages
fournit la meilleure clé pour réaliser les vies cosmiques. Le véritable
voyageur réfléchit lucidement au chemin déjà parcouru, et exprime
clairement la direction souhaitée. Il évaluera les circonstances antérieures
et prévoira les meilleures possibilités.
Voyageur, imaginez-vous le chemin qui dépasse les limites de l'écorce
terrestre ? Tarit de forces ont été dépensées pour définir la vie au-delà !
Les hommes croient qu'ils tomberont immédiatement dans un état dénué
de sens. Cette pusillanimité provient d'une observation sous-développée.
Voyageur expérimenté, vous savez que, sur terre, toutes les
possibilités s'expriment en germe. Vous connaissez l'imperfection du passé
et percevez les futures combinaisons embryonnaires. L'imperfection du
chemin accompli rendra présent à l'esprit la vie rudimentaire des mondes
de moindre conscience. Des aperçus sur les solutions contenues dans les
nouvelles combinaisons vous attireront, voyageurs, vers des chemins
préordonnés dans toute leur réalité supra-stellaire. Des signes mystiques ne
vous sont pas nécessaires ; vous suivez le chemin visible, et chaque brin
d'herbe ouvre, devant vous, le livre des forces de la nature. Les fantômes
sont pour qui reste assis au coin du poêle, et pour vous les ondes de
matière lumineuse. Des sceaux d'interdits pour qui reste assis dans le
poulailler, pour vous, les formes véritables des rayons. Pour eux la magie
et les miracles, pour vous, le pouvoir créateur des pures couches de la
matière.
Voyageur, Je Me réjouis de vous rencontrer. Je Me réjouis de voir
avec quelle fermeté vous avancez. Voyageur, vous savez ce que vous
cherchez ; de l'aide peut vous être donnée.141. Nous approuvons la tendance à simplifier le langage. De
nouvelles définitions sont souhaitables. Un tel langage nouveau libère de
la fixité du discours. Adorer des mots morts n'offre aucun intérêt. Il est
beaucoup plus joyeux de voir comment le sens d'un effet sonore pénètre et
convainc. Chacun comprend que ce ne sont pas les mots qui convainquent,
mais les émissions du centre du cerveau. Un discours mièvre atteint son
but, à cause de l'impression qu'il produit sur l'auditeur. On a plus de chance
de convaincre d'un geste silencieux que par la froide rhétorique.
Lorsque les gens disent : "C'est la langue de mon père", demandezleur
: "Les souliers usés de votre père sont-ils encore utilisables ?"
Chaque science a besoin de nouvelles formules. De même, certaines
périodes de vie amènent de nouvelles expressions. Réjouissons-nous de
chaque expression nouvelle. Rien n'est pire que l'étreinte d'un cadavre ! De
fait, vous êtes attachés à bien assez d'objets morts. L'enterrement de
chaque lettre morte s'accompagne de lamentations, comme s'il n'existait
pas d'actions progressistes de très grande signification ! Certaines
personnes sont illettrées, couvertes de puanteur et de vilains insectes.
Duquel des vieux préjugés périmés, faut-il porter le deuil ? Il faut
brûler le coffre plein d'insectes ; ce ne sera pas une destruction mais un
renouvellement.
Cherchez le renouvellement en tout aspect de la vie.142. On a observé à juste titre qu'il fallait protéger et préserver la
progéniture des animaux. La maternité a pour eux la même signification
que pour l'humanité.
Lorsque les animaux sont épargnés, ils nous le rendent en lait, laine et
travail. La question des animaux qui vivent près de l'homme est très
importante. On peut noter comment l'atmosphère se modifie lorsqu'il y a
des amis autour de l'habitation. Questionnez l'arabe à propos du cheval, ou
le nordique au sujet des rennes ils n'en parleront pas comme des
animaux, mais comme des membres de leur famille.
Passons des animaux aux plantes. Vous savez déjà qu'il est bénéfique
de dormir sur des racines de cèdre. Vous savez quels collecteurs
d'électricité sont les aiguilles de pin. Non seulement les plantes ont un effet
salutaire par leurs extraits, mais leurs émanations influencent puissamment
l'environnement.
Observons combien une plate-bande de fleurs savamment combinée
aide l'homme. Elles sont absurdes, ces plates-bandes de fleurs mélangées,
dont les réactions mutuelles détruisent les bons effets. Assorties ou
homogènes, elles peuvent répondre aux besoins de notre organisme. Que
de combinaisons utiles il y a dans les champs couverts de plantes
sauvages ! Les combinaisons de plantes qui se côtoient naturellement
doivent être étudiées comme les instruments d'un orchestre. Ils ont raison,
ces savants qui considèrent les plantes comme des organismes subtilement
sensibles. La prochaine étape sera l'étude des réactions des groupes de
plantes, tant les uns sur les autres, que sur l'homme.
La sensibilité et l'action réciproque des plantes et de l'environnement
sont réellement étonnantes. Les plantes se manifestent, pourrait-on dire,
comme une substance unificatrice pour la planète, elles agissent sur un
réseau d'imperceptibles réactions. C'est vrai, la valeur des plantes a été
reconnue il y a bien longtemps, mais les actions réciproques de groupes
n'ont pas été étudiés. Jusqu'à présent, les hommes n'ont pas compris les
capacités vitales des organismes végétaux, et ont stupidement coupé des
bouquets de fleurs hétérogènes, sans se soucier de ce qu'ils faisaient. Un
homme avec un bouquet est comme un enfant avec le feu. Les
exterminateurs de la végétation de l'écorce de la planète sont comparables
à des criminels contre l'état.
Rappelez-vous, Nous n'aimons pas les fleurs coupées.143. Vous avez commencé à faire bien des choses correctement. Vous
abolissez les poignées de main, et ainsi reconnaissez la puissance du
contact. Vous évitez d'écrire à la main, et ainsi reconnaissez la
stratification de l'énergie vivante. Vous abrégez le langage, et ainsi
reconnaissez le besoin des économies cosmiques. Vous établissez des
associations d'entraide, et ainsi reconnaissez la communauté. Vous
commencez à ré-estimer les valeurs transitoires, et ainsi reconnaissez
l'évolution. Vous abolissez l'usage de la contrainte, et ainsi reconnaissez
l'Instructeur. Vous abolissez le langage grossier, et ainsi reconnaissez la
valeur du son. Vous abolissez la danse vulgaire, et ainsi reconnaissez la
signification du rythme. Vous abolissez les spectacles vulgaires, et ainsi
reconnaissez l'importance de la couleur. Vous abolissez l'indolence, et
ainsi reconnaissez le pouvoir de l'énergie. Vous abolissez la nonchalance,
et ainsi reconnaissez la volonté. Si la signification scientifique de vos actes
ne vous est pas toujours claire, pourtant, en manifestant le caractère
inévitable de l'évolution, vous agissez correctement.
Vous voyez comme Nous sommes d'accord avec vous seule une
personne à la compréhension particulièrement lente, peut penser à une
contradiction dans les manières d'agir.
Comme des fleurs curatives, s'élèvent les jeunes plants de la
conscience des peuples ! Le flux de l'effort humain emporte l'humanité
vers une connaissance nouvelle. Vous pouvez exprimer cette affirmation
dans une métaphore poétique, ou par une formule sèche, mais la
signification du courant populaire demeure immuable. On peut souhaiter
suivre le chemin difficile ou saisir l'utilité de la coopération, mais la
direction de l'évolution reste inaltérable.
Ainsi fleuriront régénération du monde, coopération, aide mutuelle et
communauté.144. Nous dirons à celui qui craint tout changement : "En vous, la
dissolution est évidente". Ce processus débute bien avant les maladies
physiques. A quoi reconnaît-on les premiers signes de désintégration ?
Uniquement dans l'immobilité des admissions. Comment déterminer à quel
moment la désintégration met en danger l'ordre social ? Lorsque la
conscience indolente considère la communauté comme un non sens
nuisible, il vaut mieux contourner de tels cadavres ambulants. Certaines
personnes ne peuvent pas intégrer la communauté, mais tous ceux qui se
classent parmi les attaquants, doivent être rejetés avec indignation de toute
relation sociale. Il faut comprendre que même le plus bref contact avec ces
organismes est nuisible. Il ne peut être question, ici, de parenté. On honore
la vieillesse dans un corps à la conscience claire ; car, en essence, la
vieillesse n'existe pas. Mais une décrépitude prématurée s'entoure d'une
puanteur intolérable.
Lorsque le Bouddha qualifiait un homme de malodorant, Il pensait
avant tout à la conscience spirituelle. Cette gangrène est incurable. Dans
Nos structures, évitez de telles relations. Leur accorder du temps équivaut
à priver un homme affamé d'une bouchée de nourriture.
Avec quelle impatience est attendu chaque mot relatif au Monde
Nouveau ! Les efforts des nouvelles consciences produiront des
combinaisons nouvelles. Nous attendons ceux qui espèrent le jour nouveau
qui considèrent le meilleur des jours passés, pire que chacun des jours à
venir. Ils ont raison ; chaque Jour nouveau est vêtu du prana de la nouvelle
évolution. L'air, réellement transformé par la désintégration des mondes, se
renouvelle. Comme est nécessaire l'étude de l'atmosphère au moyen des
appareils les plus sensibles ! La composition de l'air est une partie
essentielle de la biologie. Jusqu'à présent, nous avons évoqué l'air d'une
manière approximative et oublié sa réaction psychique.145. A propos du développement des possibilités par l'action.
Lorsqu'une action déterminée se réalise, elle ressemble au mouvement d'un
bateau. L'atmosphère fissurée projette des éclaboussures de matière
intensifiée. Elles se retrouvent toutes dans la sphère magnétique de
l'action, et lui sont temporairement assujetties. Les couches intersectées de
l'atmosphère sont très divergentes, et l'utilité des particules stimulées est
tout à fait inattendue. En vérité, a maîtrisé l'action celui qui peut tenir
compte des particules activées de matière, et, les connaissant, les
comprime en une unité.
Il y a longtemps, Je vous ai parlé de la concentration sur l'action. En
vérité, un effort inébranlable doit imprégner chaque action. Et pourtant,
celui qui dispersera les étincelles provoquées par un coup, aura tort ce
sont des détails bénéfiques. Le fermier connaît la quantité de ses semences,
et le pêcheur ne laisse aucun poisson s'échapper du filet. Les feux de
l'inattendu apportent de la lumière sur le chemin.
Des profondeurs de la matière, invoquez des messagers lumineux. Il
faut évaluer les nombreuses possibilités qui entrent dans la spirale induite.
Il est inexcusable de laisser s'échapper ces possibilités pertinentes. Je ne
dis pas qu'il faut se tourmenter gravement de la portée de l'action. On doit,
d'une vision aiguë, balayer le cercle de réaction, et les possibilités
tomberont comme des fruits mûrs. Il faudrait étudier la qualité de
l'atmosphère. Il faudrait étudier la qualité de l'action. Les actions peuvent
devenir absurdes, et l'atmosphère souffrir d'un excès d'ondes de différentes
longueurs. Il est ainsi possible de se protéger contre la folie.146. Le duel est folie. Il n'existe pas de situation où une rixe puisse
résoudre une querelle. Plus le sujet est élevé, moins la bagarre est
appropriée. Il est possible de montrer la nécessité de détruire un ennemi,
mais une telle destruction ne sera pas le résultat d'un affront. Rien ne peut
offenser le combattant conscient.147. On appelle héros, l'homme qui agit avec désintéressement, mais
cette définition est incomplète. Est un héros celui qui agit avec abnégation,
demeure inébranlable, conscient, et qui, agissant au nom du Bien
Commun, rapproche ainsi le courant de l'évolution cosmique.
On peut rencontrer des héros dans la vie contemporaine. On ne devrait
pas considérer cette conception comme utopique. Si nous avons peur
d'introduire un tel concept, nous nous éloignons du sentier qui mène au
pays de la vérité. On devrait reconnaître l'héroïsme dans la vie ;
reconnaître courageusement la présence des ennemis ; se rappeler que
l'épée est le bâton de marche du héros. Savoir faire de l'épée son bâton de
pèlerin doit trouver une place dans le labeur quotidien.
Comme toutes les formules magiques s'étiolent devant le saut
irrésistible par-dessus de l'abîme, vers le soleil dispensateur de vie ! Seuls
ceux qui connaissent la réalité peuvent évoquer le soleil sans
sentimentalité superficielle.
Nous souhaitons vous voir conquérir fermement. Chaque victoire
enseigne la prudence, mais cette restriction palpite d'essors. N'ayez pas
peur des grandes définitions, mais, en vous mettant en route pour un
accomplissement, prévoyez de la nourriture pour le lendemain. Celui qui
chemine vers l'accomplissement doit avancer comme s'il était appelé par la
sonnerie du travail. Pour l'aspirant, la surface la plus ténue est suffisante.
Aspirez !148. Les hommes ne mangent pas de cadavres, pourtant ils mangent
les animaux abattus. On doit demander : "Où se trouve la différence ? Un
animal abattu n'est-il pas un cadavre ?" Nous conseillons de ne pas
consommer de viande pour des raisons de simple conformité au but. En
effet, chacun comprend qu'il est nocif d'absorber des cellules en
décomposition. A quel moment cette décomposition débute-t-elle ? Au
moment de l'arrêt des fonctions vitales, le corps perd sa radiation
protectrice, et la décomposition commence immédiatement. La sagesse
terrestre de ne pas manger de cadavre est hypocrite. Nous recommandons
les aliments farineux, les produits laitiers et les légumes, dont la
décomposition est moindre.
Les processus vitaux des plantes ressemblent, il est vrai, à ceux des
animaux, mais on constate que la décomposition des plantes commence
bien plus tard. Il est préférable de consommer des légumes frais, ou séchés
à chaleur vive. Il est préférable de manger du pain sans levain, pétri sans
matière grasse. Il y en a suffisamment dans le beurre et l'huile végétale.
Votre terme "végétarisme" est malencontreux, il met l'accent sur une
question de principe, plutôt que d'aller à l'essentiel.
Dans la communauté, la nourriture doit être végétale, car ses membres
recherchent une conformité optimale.
Sur le sentier, ne soyons pas pointilleux. N'oublions pas l'utilité de la
résine sous toutes ses formes. En chemin, rappelons-nous que manger deux
fois par jour suffit. Ne restons pas assis à table trop longtemps.149. Maintenez corrélées expansion et affermissement. Souvenezvous
: non seulement bondir, mais aussi conserver le nouveau terrain. On
peut citer bien des exemples, où l'expansion n'aboutit à aucune possibilité
Naturellement, il s'agit d'une expansion en conscience. Si une victoire n'est
pas techniquement affermie, au lieu de devenir une lumière égale, la
conscience se remplira d'étincelles vives, douloureuses. Comme pour tout
ce qui vit, il faut comprendre le moment d'assimilation. L'homme vivant
pleinement commence à remarquer ce que l'on pourrait appeler un rythme
dans ses expériences. Ce rythme se produit indépendamment de la quantité
d'ouvrage, indépendamment des impulsions extérieures. Il est nécessaire
de sauvegarder ce rythme intérieurement, et de ne pas l'attribuer à du
surmenage ou à un effet accidentel. Dans ces moments-là, la conscience
s'accoutume à quelque nouvelle acquisition. Par inexpérience, les gens se
mettent souvent à s'inquiéter d'un silence temporaire de la conscience,
mais un tel affermissement conduit au bond suivant. Pendant une telle
période d'assimilation, ne la dérangez pas avec des soucis. Le papillon
apprête de nouvelles ailes multicolores, ne faites pas de mal au cocon.
Pour observer les mouvements de conscience, il faudrait
photographier les radiations physiques. Ces photographies doivent être très
précises. Vous avez entendu parler des symptômes visibles des maladies,
de leur réflexion sur les épreuves photographiques. A côté de ces
perturbations, on peut observer ce qu'on pourrait appeler des taches bleues
flottant dans le champ de radiations. On peut être sûr que la conscience, à
ces moments-là, est concentrée. Puis une photographie peut montrer
quelque chose ressemblant à des flots ardents, qui fait disparaître les
condensations bleutées, ce qui signifie que le héros est prêt pour un nouvel
accomplissement spirituel. Une importante compréhension populaire des
qualités cachées de l'organisme humain pourrait résulter de la
photographie exacte de ces radiations.
On pourrait même établir un institut totalement scientifique, comme
on dit, où chaque passant pourrait entrer, flairer l'écran et la plaque,
inspecter les manches et les poches de l'opérateur. Nulle part, il n'y aurait
de supercherie ; en vérité, il serait comme on souhaiterait qu'il soit clair,
gratuit et autorisé par le gouvernement, et sans exiger de bain préliminaire.
Mais ce dernier point n'est pas facile, parce que la photographie exige que
l'on frotte vigoureusement le corps à l'alcool pour enlever la transpiration.
Il est nécessaire de fortifier la conscience !150. Ce ne sont pas les paroles prononcées qui accélèrent la
compréhension mutuelle, mais les centres du cerveau, dans la mesure où
ils sont stimulés. Voici une expérience remarquable : un orateur établit un
courant de compréhension, puis, subitement, change de langue en
choisissant une inconnue de son interlocuteur, et le phénomène de
compréhension se poursuit. En vérité, vous connaissez et avez reçu des
suggestions silencieuses lorsque la pensée spatiale se communique à la
vitesse de l'éclair. Elle est interprétée dans la langue la plus proche de celui
qui la reçoit, mais il se peut que la langue dans laquelle elle fut émise ait
été tout autre.
La transmission de pensée n'en est plus au stade expérimental, mais la
qualité de l'émission, celle de la réception, n'ont pas été suffisamment
étudiées. Ce qui a été le moins observé, c'est le moment précis où s'établit
le circuit de compréhension, après lequel les mots explicites deviennent
superflus. La stabilité de ce courant dépend, moins que tout, d'une tension
des tissus cérébraux. Les humains se rompraient les vaisseaux sanguins par
une tension excessive, plutôt que de s'ouvrir à une compréhension
nouvelle.
Vous connaissez, depuis longtemps, un son dissolvant qui agit, non
par la tension, mais par la qualité. La compréhension est semblable à ce
son. On disait dans l'antiquité : "Ouvrez les portes de la compréhension,
sinon la foudre réduira en cendres votre serrure". Vraiment, l'éclair de la
pensée cette création originelle de tout être perce toutes les serrures.
Il vient un moment où les yeux de celui qui écoute s'assombrissent, de
part et d'autre de sa radiation physique courent des étincelles d'une couleur
qui ne lui est pas apparentée, cette couleur appartient à la radiation de
l'émetteur. Réellement, la lumière a réussi à jaillir avec une rapidité
extrême et à affecter la lumière de la conscience du récepteur. Cela signifie
que le champ a été investi, et qu'il est prêt pour une réception ultérieure.
Pendant les expériences de pensée, il est important d'interroger la région
entière, pour déterminer comment se propage le champ efficace de l'envoi.
Il est ainsi possible d'établir que le mouvement s'effectue en spirale. On
peut en déduire que les émissions dans l'espace ne porteront pas effet à une
date bien définie. Si on visualise un but immédiat, on aura intérêt à inclure,
autour de lui, un espace plus large dans toutes les directions.
Terminons par un sourire : N'imaginez-vous pas le tonnerre des
pensées dans l'espace ? Un disciple demandait : "Si la pensée est
pondérable, l'espace n'est-il pas surchargé de pensées, et la gravitation n'en
est-elle pas perturbée ?" Qu'en pensez-vous ?151. Autre expérience instructive. Un homme est placé au milieu
d'une chambre obscure et spacieuse. Le long des murs, se déplacent
silencieusement plusieurs interlocuteurs qui lui posent de brèves et
soudaines questions. Dans l'obscurité, il est presque impossible de
déterminer la direction d'où provient la voix ; mais fait également
remarquable lorsque la question est projetée dans l'espace, et que la
personne qui se tient au centre est intérieurement ignorée, la voix semble
souvent venir de la direction opposée. On peut constater de cette manière
que ce n'est pas l'organe extérieur, mais l'émission intérieure qui a la plus
grande importance.
Vraiment, c'est une étincelle de lumière qui atteint la cible en premier.
L'art d'influencer la foule ne tient pas à l'éloquence, mais à la
compréhension des nuds de la foule, et au fait d'y envoyer
opportunément une pensée porteuse de lumière. Le manque de
compréhension de la façon de s'adresser à l'espace d'une part, et la
focalisation sur un seul auditeur d'autre part, sont également nuisibles.
Nous conseillons également de se servir du phonographe pour la
communication d'informations scientifiques. Mais on ne peut espérer
susciter des émotions par un mode de transmission mécanique.
L'électrisation de personnes au sein de la foule est utile en ce que les
points allumés deviennent des résonateurs, pour ainsi dire, et qu'ils
énergétisent autour d'eux une périphérie considérable. Alors, comment
découvrir les nuds de la foule, les plus efficaces et les plus résonants ? Et
bien, entre l'orateur et la foule, volent des sphères de lumière, et les centres
d'énergies flamboient clairement, si l'orateur n'est pas un bavard, mais un
guide pour le Bien Commun.
Faites l'effort de comparer les radiations physiques d'un bavard et
celles d'un guide pour le Bien Commun. Comme scintille la radiation d'un
guide, quelles flèches directes jaillissent de ses épaules, quelles ondes
pourpres s'écoulent vers l'extérieur comme des remparts, engendrant une
nouvelle puissance ! Alors que les radiations d'un bavard sont sillonnées
de zigzags, dont les extrémités se retournent vers l'intérieur.
On donnera bientôt, comme cadeau aux enfants, des appareils à
photographier le rayonnement physique, et les pédants les mettront à
nouveau en garde contre une occupation dangereuse : "On peut très bien
traverser la vie sans se connaître soi-même".152. Nous condamnons tout retard. Se libérer des retards dans la vie,
s'obtient grâce à deux qualités extérieures particulières : la précision dans
le travail, et la vigilance. Chaque travailleur doit cultiver la précision dans
son travail.
Un transfert d'attention, immédiat et complet, permet de rendre
cristallin chaque moment de labeur. Par la discipline, il est possible de
parvenir à isoler précisément chaque pensée. Des lapins bouffis l'ont des
bonds inefficaces. Aux côtés de la précision se tient la vigilance éternelle.
Ce n'est pas le froid conseil de prétentieux décadents : "Ne vous étonnez
de rien !" mais l'appel ardent : "Ayez des yeux d'aigle !" Une telle intensité
n'est pas un câble tendu prêt à se rompre, mais l'arc-en-ciel de la
prévoyance.
Il ne faut pas croire que la vigilance rend un homme froid et distant.
Un guerrier montant la garde est empli de la lumière des possibilités. Vrai,
il ne s'étonne de rien, car il prévoit la naissance de nouvelles possibilités.
Lorsque vous proclamez "Toujours prêt !", vous êtes, pour ainsi dire,
en train de suivre Notre appel. Celui qui est toujours prêt peut éprouver
toute la tension de la fournaise.
Jour et nuit, Nos collaborateurs se préparent au scintillement tout
entier du Cosmos. Dans leur disponibilité, ils seront invisibles le jour, et ils
trouveront, la nuit, le chemin rayonnant. Rien ne peut vous alarmer lorsque
vous êtes constamment en alerte. De par son caractère, le chercheur ne
permet pas au navire d'être pris dans les glaces.
Nous condamnons le retard.153. Quelqu'un dira : "La vigilance, la comesure, la mobilité, la
dévotion, est-ce difficile ? Tenez, je sens que je peux remplir toutes ces
conditions ; ne voulez-vous pas m'emmener dans le voyage lointain vers la
Communauté ?". Ce voyageur pressé a-t-il pensé à certaine condition
requise pour démontrer les qualités qu'il a mentionnées ? La persévérance
a été oubliée. De petits feux, ne clignotant qu'un instant, contiennent toutes
les qualités de la flamme, mais l'obscurité les engloutit aussi rapidement
qu'un brasier le fait d'un flocon de neige. On ne peut faire confiance à un
instant de maîtrise isolé ; seule, la constance trempée par la peine et les
obstacles, produit une maîtrise digne de confiance.
Un vrai musicien n'a pas besoin de penser à chacun de ses doigts pour
produire un son ; seul l'élève réfléchit aux doigts qu'il faut employer. Le
vrai collaborateur ne pense pas à l'application voulue des qualités
nécessaires au travail. La musique des sphères se mélange au chant de
l'avancement du travail.
Pensez à quel point la persévérance est une échelle ardente.154. Quelqu'un décide : "Je traverserai sur l'échelle ardente". Va, le
chemin est ouvert à tous. Mais rappelle-toi, si la peur survient, les échelons
fondent en flammes liquides. Où iras-tu, si tu n'imprègnes pas ton travail
de qualité ? Lorsque Nous disons qu'il vaut mieux dormir sur des racines
de cèdre, le néophyte peut aisément suivre le conseil. Il est facile de
dormir, spécialement lorsque c'est recommandé. Mais lorsque Nous disons
de monter constamment la garde, les échelons deviennent brûlants. Une
chose doit être répétée : l'échelle n'est pas facile.
Piètre est le guide qui dissimule un danger réel. Celui-ci ne peut être
surmonté qu'à l'aide d'une totale connaissance.
Je vois approcher une autre personne déraisonnable celle-ci est
encore plus imparfaite. Elle critique : "A quoi peut servir une prophétie
solennelle ?" Nous dirons : La solennité d'un avertissement est fonction de
la dégradation de tes cris devant le danger. O toi, bipède, que de fois, tu as
perdu la face à la première difficulté ! Nous t'avons vu plus noir que le
charbon, et ton reniement t'a empli de puanteur. Mal t'en prend, ayant brûlé
les échelons, de demander maintenant que l'abîme te fasse des aumônes.
Un autre questionneur : "Comment concilier Enseignement et
science ?". Si la science enseigne une connaissance authentique, alors
l'Enseignement est science. Quel dessein peut servir la science, lorsqu'elle
est bourrée de préjugés ? Celui que gêne la solennité des affirmations
considère la science depuis son antre de vulgarité. Celui qui pense à la
communauté n'est pas blessé par les reptiles rampants.
Je vous dis que Je connais toute la complexité de la construction. Je ne
dissimule, ni la distance à laquelle il faut porter les pierres, ni l'étendue de
l'aridité. Ce sont justement cette prise de conscience, justement la
multitude des étoiles qui affirment les échelons ardents.155. L'intensité convient à la communauté. On petit constater combien
l'intensité aide en diverses occasions. Même une simple tension du corps
renforce des manifestations élémentaires. Non seulement la surcharge des
centres nerveux, mais également les contractions musculaires créent une
émanation renforcée des sensations. Ce n'est pas en s'asseyant dans un
calme confort, mais par l'extension des membres dans le travail que se
produira une saturation d'énergie. Mais, réellement, la tension corporelle
n'est valable que pour les manifestations élémentaires ; la tension des
centres cérébraux est nécessaire. Une intensité permanente sera la
meilleure.
Laissez Nous vous présenter une illustration de Notre Communauté.
Nos ressources s'intensifient pour le Bien Commun. Chacun travaille en
pleine disponibilité. Notre communication sans fil a apporté un appel
urgent une action personnelle est nécessaire. Le Conseil Elu désigne un
agent exécutif. Quelquefois, l'agent connaît tout le processus de la tâche,
mais parfois il ne lui est confié qu'une action intermédiaire. Souvent, le
temps ne suffit qu'à choisir les vêtements nécessaires, et, peut-être qu'un
livre qui vient d'être commencé retourne à la bibliothèque sans avoir été lu.
Souvent, la durée de la mission est indéterminée. Souvent les résultats de
la démarche ne sont pas visibles. Qu'est ce qui pousse alors le messager
choisi à se mettre joyeusement en route ? Qu'est-ce qui l'aide à se hâter
dans le froid, et par-dessus les blocs de glace ? Quel genre d'ordre peut
provoquer ce labeur ardu ? Cette disponibilité joyeuse provient de la
vigilance devenue seconde nature.
Lorsque Je vous conseille de développer intensité et vigilance, Je ne
parle pas dans l'intention de vous imposer un fardeau. Mes conseils
prévoient que l'exultation en sera le résultat final. Ceux qui ont peur d'un
travail intense craignent les formes et les lois de l'énergie. Qu'ils
poursuivent leur chemin sans forme vers les lunes en décomposition.
Qu'ils augmentent de leur propre dissolution ce qui est sujet à une reformation
fondamentale.
Sachez prévoir l'allégresse !156. Constatons que le chemin de ceux qui ont une mission n'est pas
de tout repos. Les gens croient à une procession d'une sorte de magiciens,
presque comme s'ils portaient la coiffe de l'invisibilité.
Mais la Communauté Mondiale se construit par des pieds et des mains
humaines, et en cela réside la beauté de la construction. Pourtant, dans les
cités, le messager de la Communauté est rarement bien accueilli. L'âme
même de la cité gronde contre lui. En vérité, l'existence même de la
Communauté est niée dans la ville. L'atmosphère ne permet pas au
messager de prendre un quelconque repos.
Ici, lui, le solitaire, traverse, nage, s'élance à travers les espaces
prescrits, déjà il communique et transmet son message. Qui l'a accueilli ?
La méfiance, premièrement la Communauté existe-t-elle ?
Deuxièmement, la Communauté peut-elle prendre une part active à des
choses éloignées ? Troisièmement l'apparition du messager et la
nécessité de l'action indiquée ne sont-elles pas une simple coïncidence ? Je
me souviens qu'un de ces messagers, indigné de la médiocrité de cette
dernière remarque, répliqua : "Vous qui parlez de coïncidence, n'oubliez
pas que vous êtes, vous-même, une coïncidence de particules de matière.
Si votre coïncidence n'a pas été un succès, les lois de la matière en
fournissent la raison." Cependant, lorsque l'on commence à s'occuper de
questions monétaires, ou de la transmission des objets, les pensées
commencent à coïncider favorablement. Rapports et avertissements sont
écoutés avec attention. Le citadin ne répugne pas à extorquer un
renseignement utile, même s'il provient de la Communauté. Ainsi, mis à
part quelques collaborateurs, le messager rencontre autour de lui un
gouffre d'avidité. Donnez de l'argent, donnez des conseils pour le
lendemain, écartez l'ennemi puis disparaissez rapidement, ne dérangez
pas notre digestion avec des idées de fraternité mondiale.
En vérité, la réalisation de la coopération et de la communauté
continue, mais la pensée du citoyen moyen a sombré dans la stagnation.
Nous appelons ces collaborateurs qui connaissent les difficultés. Nous
appelons ceux qui ne retourneront pas en arrière. Nous appelons ceux qui
savent que la joie est une sagesse particulière.
Nous pouvons donner les directives les plus ardues, mais Nos conseils
suscitent l'allégresse !157. Lorsque Nous dépêchons un messager, Nous lui souhaitons de
réussir dans son combat avec le dragon. Certes, ce n'est pas un dragon
inoffensif de l'époque pré-glaciaire, muni d'une queue, mais le cruel
égoïsme humain, atteignant de dangereux paroxysmes appelés terreur ou
frénésie de l'égoïsme. Où ces dragons se nichent-ils ? Il est manifeste que
les plus malfaisants repaires se trouveront dans des palais luxueux, derrière
les comptoirs d'agents de change, ou dans les boutiques des commerçants.
Mais Je trouverai plus facilement un agent de change inoffensif, et un
commerçant honnête, que Je ne percerai l'armure de la négation et de
l'inadmissibilité. Le négateur se prépare non seulement à défendre sa
propre ignorance, mais il rêve d'entourer toute l'humanité d'une muraille de
terreur.
Où est la cause initiale de la frénésie de l'égoïsme ? L'homme, semant
la terreur, est lui-même craintif sans raison. Dans ce négateur se trouve
non seulement l'ignorance, mais aussi une peur vile. Décrivez aux enfants
les symptômes auxquels se reconnaît le nid de l'égoïsme. Ils doivent
comprendre que la marque de l'égoïsme est de ne rien admettre, alors que
le chercheur du Bien Commun se fixe comme tâche première, d'absorber
les possibilités.
Il suffit que Notre messager proclame quelque vérité élémentaire pour
être soupçonné d'une sorte de machination de la part de la Communauté. Il
peut dire : "Energie et Lumière", le plus simple des concepts
apparemment, mais le citadin a déjà le sentiment d'une atteinte à son
confort. Il a tellement l'habitude de se considérer comme quelque chose de
dense et de sombre, qu'il n'admet pas qu'il puisse être une source de
lumière physique. Pourtant, même les enfants ne s'étonnent pas lorsqu'une
étincelle électrique émane d'eux.
Il est important d'examiner les programmes scolaires, et de renforcer
la voie de la connaissance authentique. La superstition pousse les humains
dans les crevasses de la terreur. On doit s'occuper immédiatement de
redresser la pensée scolaire, si non une génération supplémentaire
d'écervelés déshonorera la planète. Il faut enseigner davantage de science
naturelle d'après le sens profond de ce terme. La biologie, l'astrophysique,
la chimie, attireront l'attention des plus jeunes cerveaux.
Donnez aux enfants l'occasion de penser !158. Magnétisme et formation des gaz, étant tous deux des facteurs
dynamiques, ne sont absolument pas étudiés. Le magnétisme attire
l'attention lorsqu'un cheval est incapable de soulever de terre son sabot.
Les gaz sont mentionnés lorsque gens et bêtes tombent morts. Les hommes
ne parlent que de ces manifestations grossières, alors que magnétisme et
gaz opèrent sur toute la surface de la planète. Aucun lieu n'est indifférent,
chaque localité s'accorde individuellement à des qualités d'une
signification profondément pratique.
On peut s'étonner de la naïveté des gens qui s'installent quelque part,
sans aucune compréhension des conditions locales. On peut en déduire le
nombre de possibilités qui périssent, et le nombre de calamités qui
pourraient être évitées.
Vous avez, vous-même, fait l'expérience de la branche de coudrier, et
vous avez été surpris de voir comment cet appareil des plus anciens, des
plus primitifs, se raidissait, tremblait, puis se mettait en mouvement,
réagissant aux eaux et aux minerais souterrains ! Certes, cette évidente
réaction ne provient pas de la branche, mais de l'appareil humain. Avec
quelle minutie et quelle ferveur, doit-on, en conséquence, étudier la
réaction de chaque localité sur l'homme et sur des peuplades entières !
Bien des régions sont pleines de sagas populaires sur les caractéristiques
particulières de leurs habitants : en certains endroits les gens souffrent de
goitres, en d'autres ils perdent leurs dents ; ailleurs c'est la lèpre qui fait
son apparition ; ailleurs encore c'est la rate qui est atteinte, ou bien le cur
se dilate, ou le caractère s'amollit ; en certains lieux règnent vigueur et
animation. Un grand nombre de caractéristiques semblables sautent aux
yeux. Remarquons que celles-ci sont indépendantes des conditions raciales
ou climatiques. Dans la structure même du sous-sol, se trouvent, peut-être,
les causes principales des différences entre les caractéristiques populaires.
Il y a là un vaste champ d'étude, s'il est abordé avec des yeux perçants,
sans préjugé.159. Non seulement, les hommes ne font pas attention aux émanations
de la terre, mais ils ne tiennent aucun compte de la qualité de l'eau utilisée,
bien qu'ils aient coutume de suivre des cures thermales. Pour se protéger,
ils ont imaginé de se servir d'eau bouillie, oubliant que certains organismes
aquatiques ne peuvent vivre dans l'eau bouillie. Il est vrai que bien des
microbes périssent à l'ébullition, mais d'un autre côté, en se refroidissant,
l'eau recueille, en fait, une grande quantité de particules mortes provenant
de l'atmosphère.
Si vous désirez réduire la réceptivité du cerveau, buvez de l'eau
bouillie refroidie, qui a été conservée longtemps elle communique à
l'organisme une paresse viciée.
Nous ne préconisons l'utilisation de l'eau bouillie que pour une
consommation immédiate, lorsqu'elle est encore très chaude.
Nous utilisons l'eau de source, la considérant purifiée par l'alun et la
pierre ponce. Le tuf, qui se trouve autour des geysers, est également utile
pour purifier l'eau. Non seulement l'eau pure, étanche la soif, elle ozonise
aussi toute l'atmosphère.
Nous traitons les blessures par immersion dans l'eau pure. Lumière et
eau sont nos remèdes. Nos efforts se dirigent vers les expédients les plus
simples. A la formation de nouvelles communautés, employez des
méthodes simples pour toutes choses. Il est nécessaire de commencer à
maîtriser les discours verbeux et aveugles. Menez le voyageur bavard au
bord d'une source de montagne et laissez-le avoir honte !
Ce matin, imperceptiblement, le chant du printemps dissipa la fatigue.
Cette émanation d'énergie vaut un puissant stimulant électrique.160. Nous évitons toute suggestion, sauf en cas de danger immédiat.
C'est tout autre chose lorsque l'on voit la conscience déjà formée, qui
attend une étincelle de l'extérieur, mais tout envahissement forcé est
condamnable. Ce principe doit être affirmé dans la communauté,
particulièrement parce que vous connaissez l'efficacité illimitée de la
volonté. Lorsque vous savez que, non seulement les humains et les
animaux, mais les objets eux-mêmes, sont mus par la volonté, vous savez
alors qu'une onde de volonté doit être dirigée avec précision et
circonspection.
Vous savez qu'il n'est pas exagéré de parler du déplacement d'objets
par la volonté. Il n'y a là aucune magie ; c'est plutôt un aimant qui vous
fournira une interprétation correcte. De même, des figurines en bois de
sureau, placées sous un courant électrique, vous procureront une
comparaison visuelle.
Nous étudions particulièrement la volonté, qui peut être plus aiguë
qu'une flèche. Impossible de se protéger de ces traits-là. On pourrait
brandir un bouclier si l'on connaissait leur direction précise. Mais qui peut
connaître cette direction ?161. Observez les courbes sismographiques. Leurs points ne se
disposent ni le long de l'équateur, ni le long du méridien, mais forment
leurs propres lignes. Parfois, une activité accrue de tremblements et de
déplacements coïncide avec l'intensité de ce que l'on appelle les taches
solaires, qui résultent d'une tension interne au système solaire. Nul besoin
d'être prophète, pour comprendre que l'activité intellectuelle aura une
orientation spécifique pendant ces périodes.
Les aspirations sociales ont, de même, leurs courbes d'expansion. Il
faudrait prendre garde à ne pas interrompre cette succession d'événements.
Les crevasses dues aux déplacements du sol ou des aspirations des peuples
se ressemblent.
Le Monde Nouveau doit manifester la sensibilité du meilleur
sismographe.
Quiconque complique le développement des peuples pourra recevoir
la couronne de l'ignorance. Son acte ne peut se justifier par l'ignorance des
lois, il est également mal venu pour un leader, de changer de direction et
de repartir en arrière. Nul ne doit être guidé par l'intérêt personnel ; en
comparant les valeurs au Bien Commun, il est possible de choisir le
chemin le plus rapide.
On ne doit laisser échapper aucune possibilité.
Il semble que l'on vienne d'énoncer là une vérité simple mais
ennuyeuse, pourtant personne ne l'applique ; le plan des actions est mis à
exécution dans une chambre noire et non sur la tour de garde.
Pour observer, il faut, non pas essayer de trouver ce que l'on désire,
mais rechercher la réalité.162. Quiconque parle de son dévouement envers le réel et
l'authentique, se doit de chercher tout particulièrement à discerner la
réalité. Pas de bégaiement hypocrite devant la méthode d'une autorité
reconnue, mais lutte et ardeur dans la quête de la réalité. Quête si
irrésistible, si immuable, dans une telle véhémence d'inspiration, que ni la
haute montagne, ni la petite colline ne cachent plus l'espace.
Nous apprenons le grand don de la patience dans les envols élevés.
Une rayonnante patience créatrice ne ressemble pas au sombre manteau de
la non-résistance au mal. Les non-résistants voûtés sont assis comme des
pêcheurs malchanceux. Leur ligne leur sert d'unité de longueur, elle ne
peut enrayer la danse des éléments. La patience créatrice détient la clé du
Monde Nouveau ; ainsi, la patience crée un pouvoir qui s'intensifie à
chaque heure de réalité.
La non-résistance ressemble à un flacon de parfum ouvert depuis
longtemps, mais la patience créatrice à du vieux vin bouché.
Observez l'intensité de la créativité dans chaque structure sociale. La
structure qui donne des ailes à la créativité est juste. S'il devient pénible de
créer, c'est un véritable signe d'erreur de structure. Ne laissez pas ces
erreurs faire leur nid. Convoquez les maçons, refaites les murailles jusqu'à
ce que le chant retentisse à nouveau librement.
Un jour, selon une vieille légende, un messager vint d'un monde
lointain pour donner à l'humanité égalité, fraternité et Joie, mais les
hommes avaient, depuis longtemps, oublié leurs chants. La haine les
écrasait. Le messager chassa les ténèbres et la promiscuité, stoppa
l'infection et institua la joie dans le travail. La haine fut apaisée et l'épée du
messager resta fichée au mur. Mais tous restaient silencieux, et ne savaient
chanter. Alors, le messager rassembla les petits enfants, les conduisit dans
les bois, et leur dit : "Voici vos fleurs, vos ruisseaux, vos arbres. Personne
ne nous a suivis. Je vais me reposer, vous allez pouvoir vous emplir de
joie". Sur ce, ils s'aventurèrent timidement dans la forêt. Enfin, le plus petit
d'entre eux parvint à une clairière, et aperçut un rayon de soleil. Puis un
loriot jaune fit entendre son appel. Le petit le suivit cil murmurant.
Bientôt, il chanta joyeusement : "Le soleil est à nous !" Un à un, les
enfants se rassemblèrent dans la clairière, un nouvel hymne à la lumière
retentit. Le messager dit : "L'homme s'est à nouveau mis à chanter. Le
moment est venu !"163. La créativité est le fondement de l'évolution. Comment
consolider l'action du pouvoir créateur ? Uniquement par la bonne humeur.
La joie est une sagesse particulière. La gaieté est une technique
particulière. Cette vigueur accrue surgit de la réalisation consciente de la
créativité des éléments. Vraiment, patience créatrice et bonne humeur sont
les deux ailes du travailleur.
Nous n'approuvons pas tout à fait le terme sentimental "d'Inspiration".
Lorsque la conscience est à l'uvre, elle ne va pas invoquer l'inspiration
comme le locataire du sous-sol qui se rend chez son bienfaiteur pour
solliciter des faveurs. Alors recommence la division en jours ouvrés et
jours de congés, et, une fois de plus, se célèbrent les anniversaires. Notre
Communauté ne célèbre qu'une fête permanente du labeur, au cours de
laquelle la bonne humeur sert de vin de joie.
Il est impossible de se satisfaire de la seule inspiration. On peut réussir
à retenir la conscience sur le seuil de la patience créatrice, à chanter
comme les oiseaux, pour qui le chant exprime leur être, mais il faut retirer
les épouvantails dressés contre lui. La qualité du chant égale celle du
travail. Il faut procéder vivement, comme dans l'ancienne comparaison du
vol de la flèche.
N'est-il pas étrange que Je parle si souvent de patience, d'obstacles, de
vigueur et du combat sans fin ? Précisément, à des moments variés et de
divers côtés, Je forge l'armure de l'intrépidité. Souvenez-vous, elle ne peut
être forgée en une heure. On trempe l'épée à différentes températures ;
même l'Illuminé affirmait qu'à l'heure la plus heureuse, on devrait se
souvenir du malheur, mais sans que la joie ne diminue.
La joie affermie ne connaît nulle crainte. La joie est une sagesse
particulière.164. Le médecin prévoit l'évolution de la maladie, et vous prenez les
mesures prescrites. L'astronome prévoit l'éclipse solaire, et vous vous
procurez les lunettes noires nécessaires. Le psychologue social prévoit le
cours des événements, et vous, de terreur, en criant au prophète, vous vous
cachez dans les plus sombres recoins. Vous faites ceci en respectant
ostensiblement les méthodes scientifiques, mais, en réalité, hypocrisie et
peur vous empêchent de chercher où se trouve la plus grande véritable
connaissance dans l'opinion à courte vue du médecin, qui ne juge que par
un toucher extérieur, ou dans la vue juste du prophète social, chez qui
l'expérience se double d'immuabilité.
Rappelez-vous vos prophètes sociaux qui, des centaines d'années à
l'avance, indiquèrent à l'humanité les événements à venir. Vous ne les
qualifiez ni de mystiques, ni d'hypocrites. Comme Nous, vous les appelez
des psychologues prévoyants. Nous serons d'accord avec vous pour cette
définition, et Nous passerons à l'analyse. D'ailleurs, rappelez-vous que le
terme critiqué "prophète" signifie "celui qui prédit". Les prophètes sociaux
ont prédit le cours des événements, ce qui signifie que ce concept n'est pas
moins réel que la médecine ou l'astronomie.
Un "Mahatma" dénote une grande âme qui inclut les manifestations du
Monde Nouveau. Mais ne soyons pas importuns ; la communauté blâme
cette singularité. L'entente s'obtient, non dans la bousculade, mais par un
murmure dans une oreille sensible. Comprenez qu'il existe une oreille
sensible en laquelle l'Infini se reflète dans les limites des possibilités
humaines. Celui qui peut tenir compte de tous les jugements de ses
adversaires, sans modifier le commencement ni la fin, voit juste. Pour cela,
il faut même dans une moindre mesure être un prophète, plus
exactement, un véritable prévoyant.165. Au cours de l'organisation des communautés, assurez-vous que,
sous un masque d'accomplissement des Directives, ne se cache pas la
cupidité. La destruction des conquêtes créatrices suit une sinistre cupidité.
Ce ver est par trop fermement ancré dans l'ignorance humaine. Il est donc
des plus nécessaires de connaître la cause de sa germination. La cause la
plus nuisible sera l'instauration de privilèges. De toutes ses forces, il faut
détruire ce malin fantôme. L'organisation de la communauté prévoit, avant
tout, l'égalité. Admettez une forme quelconque d'inégalité, elle vous
confronte immédiatement avec le pernicieux danger des privilèges. Le fait
de l'inégalité crée un mouvement de bascule la plus grande réussite de
l'un encourage une ascension encore plus grande de l'autre. La seule
manière d'éviter un déséquilibre des piliers est de maintenir l'égalité.
Il y aura des cyniques pour dire : "Qu'ils oscillent librement, il y aura
d'autant plus d'énergie dans l'espace". La remarque n'est pas dépourvue de
sens, mais le travail commun a tellement besoin de sollicitude, qu'il faut
vraiment économiser les forces. Le principe le plus économique est
l'égalité qui détruit les privilèges et la cupidité.166. La vraie fleur de feu est altruisme effectif ; cependant, celui-ci ne
doit pas seulement se révéler dans les actes, mais vivre dans la conscience.
Le comportement, tel des ombres mouvantes, est un reflet inexact, et le
tourbillon des conventions changeantes dissimule le sens profond de
l'action. Est-il possible de juger un comportement sans en connaître la
cause et l'effet ? Un sauveur ressemblera alors à un pécheur, et un donateur
aura l'apparence d'un avare. Il n'est pas facile d'instaurer l'altruisme dans la
conscience l'individualité est inévitable. L'altruisme ne s'incarne que par
une claire perception du futur. L'altruisme ne repose pas sur l'expérience
passée ; seule une véritable perception du futur peut façonner un jugement
intérieur sur les limites du possible. Quiconque pense, dans le calme de la
nuit, que le passé lui a enseigné le prix de l'altruisme, est un prisonnier.
Il faudrait chanter un hymne à l'altruisme dans les rayons du soleil,
comme le fait l'oiseau dans son propre mode d'expression ; il sait le jour
futur où la migration décidée doit commencer. Le concept de migration
aide à réaliser l'altruisme.
Le futur se comprend comme le passage de la nuit au jour. Les
dormeurs dormiront pendant ce temps, mais la communauté maintient sa
veille. Notre Garde ne considère pas insignifiante une patrouille solitaire.167. Il a souvent été dit : "Le repos peut se trouver, non dans le
sommeil, mais dans un changement de travail". En vérité, certains peuvent
s'arrêter de dormir, et obtenir de piètres résultats. Tout d'abord, il est
nécessaire d'entraîner les centres nerveux à travailler en groupes. Il faut
déconnecter le travail des centres, apprendre à unifier les groupes les plus
inattendus, puis changer rapidement leurs combinaisons. Ainsi, un
musicien des rues, qui joue simultanément de plusieurs instruments,
exécute un exercice des plus utiles. Dicter à plusieurs transcripteurs en
même temps est utile. Combiner lecture et dictée est utile. Un mouvement
contrasté des bras est utile. S'arrêter de respirer et penser est utile. On peut
énumérer un grand nombre d'exercices de volonté dont il serait approprié
de dire : "Les abeilles bâtissent leurs ruches avec patience".168. Exprimez vos désirs avec prudence. Chacun connaît bien des
paraboles et contes de fées qui décrivent les conséquences déplaisantes de
désirs inconsidérés. Souvenez-vous du rajah qui, désirant recevoir un
palais magnifique, le reçut, mais qui, en y pénétrant, pensa à un tigre à
l'attaque, lequel apparut alors et le mit en pièces. Sous les symboles des
allégories, se cachent beaucoup de vérités. Si les hommes se rendaient
compte de la puissance de la volonté, bien des choses trouveraient une
explication pratique. Certes, ce n'est pas une tension forcée de la volonté,
mais la dynamique concordance des centres qui effectue
l'accomplissement. Ainsi, un désir souvent renouvelé, comme une lame
émoussée, ne tend pas l'espace. Alors que la sonnerie d'une concordance
inattendue brise la surface la plus dense.
Des histoires de sorciers envoyant des maladies mortelles ne sont pas
fiction, mais il n'y a pas de sorcellerie en cela simplement un exercice de
volonté. Le plus faible hypnotiseur peut contraindre quelqu'un à éprouver
l'impression de se noyer. Il peut même commander à quelqu'un de mourir à
une date définie. De tels cas ont été enregistrés. Maintenant, imaginez que
la volonté soit éduquée dans de bonnes conditions, et vous accepterez
volontiers l'idée que le "mauvais il" de l'Orient a une base.
On ne peut douter de la puissance de la volonté, c'est autre chose de
déterminer son pouvoir dans la vie. Comment trouver et discerner les
conditions dans lesquelles un désir pénètre l'être identifié par notre
volonté ? Il faut particulièrement surveiller les étincelles de notre
conscience. Même dans un corps presque invisible, l'éclair de la pensée
jaillit pourtant, et, à la pointe de cet éclair, il y a la vie et la mort.
Un certain gouverneur dit, un jour, à quelques criminels : "Vous
n'avez plus qu'un jour à vivre", et, dans la nuit, on les retrouva sans vie. La
responsabilité de telles émissions est grande. A chaque heure, nous
envoyons des flèches dans toutes les directions.
Exprimez vos désirs avec prudence.169. Pendant le traitement des maladies par un ordre de volonté,
souvenez-vous qu'il ne faut pas essayer de combattre les maladies
infectieuses par suggestion. Une erreur coutumière est de ne pas savoir
comment discerner le cercle des effets possibles. De plus, le traitement de
maladies infectieuses par suggestion peut causer un mal irréparable. Il est
préférable de ne pas toucher au chien qui garde le portail ; si l'on
commence à le fouetter, sa rage se démultipliera. De même avec les
microbes ; on peut les vaincre par des rayons ou en leur opposant les
forces de l'organisme, mais le fouet de la volonté affaiblit de nombreux
centres, et le feu envahira de nouveaux domaines. Les rayons coupent les
racines de l'infection, tandis que la volonté l'entraîne dans une nouvelle
activité.
Il est certes difficile de diagnostiquer une maladie à ses débuts. Seuls
l'examen des sécrétions et une radiographie donneront des résultats
déterminants. Si les sécrétions peuvent parfois induire en erreur quant à la
cause véritable, les hiéroglyphes des radiations révéleront la base de la
maladie. Chaque particularité de l'action de l'organisme produit une
couleur et un signe sur le graphique. Des observations peuvent être faites
dans chaque hôpital.170. Nous avons parlé de conditions et de distinctions. Naturellement,
la question se pose : qu'est-ce qui est ordinaire, qu'est-ce qui est
exceptionnel ? Nous considérons que tout est ordinaire. Pour un homme à
la conscience limitée, bien des choses sont extraordinaires. L'habituel et
l'inhabituel ne se distinguent que par le niveau de conscience. Il est plus
logique de dire : intégré et non intégré, réalisé et non réalisé. Pour Nous,
l'exceptionnel se conçoit différemment. Chaque type de conscience a ses
formes habituelles d'interrelation des centres, exactement comme vous
distinguez pensée mathématique et pensée philosophique.
Dans ces cercles de conscience, apparaît souvent une association de
centres qui n'est naturelle à aucun d'entre eux. Ces connexions de
conscience sont vraiment exceptionnelles : bien sûr, elles donnent à qui les
possède, bien des possibilités, mais peu de bonheur terrestre. Et leur
possesseur ne peut que rarement donner lui-même les indices de ces
connexions. Ce trait inhabituel se noie dans la routine de la conscience.
Même un psychologue expérimenté détectera difficilement ces fleurs
inattendues.
Alors que la maladie se reflète clairement sur la radiation, il est
difficile de se prononcer sur les connexions inhabituelles de conscience. Il
est vrai que la radiation fournit un portrait complet de l'être humain, mais
tout ce qui est psychiquement non réalisé donne une esquisse floue,
difficile à fixer. Nous sommes ici dans le domaine de l'exceptionnel pour
un certain type de conscience, et de telles fleurs parmi les pierres sont
particulièrement précieuses.
Réfléchissez aux psychoses, réfléchissez à la criminalité, réfléchissez
au déséquilibre !171. Il peut sembler à certains que ce qui a été dit ici, est bien connu,
pour une grande part. Il est nécessaire d'affirmer des concepts d'un ordre
différent ; c'est seulement ainsi que la conscience assimile. Imaginons une
conversation entre deux personnes de développement approximativement
égal, et qui, pourtant ne se comprennent pas l'une l'autre. Peut-être que
seuls, manquent quelques petits maillons entre leurs consciences, pourtant
cette différence force les roues dentées de la pensée à tourner
différemment, et induit la mise en marche de leviers complètement
différents. Mais de parler vraiment à fond de quelque chose ne fera de mal
à personne. Après tout, Nous ne faisons pas de révélations, et Nous ne
prêchons pas non plus. Nous définissons seulement les conditions où la
conscience peut assimiler le travail en commun. De cette manière, il entre
dans le champ de vision divers détails déjà pesés par quelqu'un, et qui,
pour renforcer la chaîne, doivent être repris dans leur état actuel.
Il est nécessaire de purifier la chaîne de pensée. On devrait faire appel
à toute la sollicitude pour réussir à coopérer. Il n'y a pas réellement
d'offense dans la conscience commune, mais par des pensées inopportunes,
il est possible d'enflammer ses compagnons de telle sorte que le travail en
souffre ; aussi Nous surveillons la croissance progressive de la conscience.
Notre tâche ne vise pas simplement à en gonfler les dimensions. Seuls le
développement organique et la diversité de ce qui vient l'alimenter,
déterminent la capacité effective du trésor.
Assis au bord du ruisseau, représentez-vous et rappelez-vous Nos
paroles. Pas un seul de ses remous ne peut se répéter, et pourtant, à l'il,
ils se ressemblent tous.172. Quelqu'un peut douter qu'il soit possible de concilier assimilation
de conscience et échange de pensées connu sous le nom de discussion La
discussion est-elle nécessaire ? Une discussion ne manifeste-t-elle pas une
dissemblance ? Pour Nous, une discussion, cri tant que telle, n'existe pas ;
elle s'exprime en mutuel enrichissement de conscience. Précisément, une
assimilation prolongée permet de transformer la contradiction en
enrichissement de réserves de connaissance. Les contradictions ne sont
habituellement que des aspects différents d'une seule et même
manifestation. Bien sûr, lorsque les contradictions proviennent de
l'ignorance, la discussion se transforme en fosse à ordures.
Que la conscience illumine le cellier de la pensée, et les grotesques
discussions se transformeront en échanges de vues rationnels, amenant
profit et joie.173. Il est bien connu que certaines personnes apportent le succès avec
elles, si l'on peut dire. La superstition les appelle des porte-bonheur, la
science attribue leur succès à leur force de volonté. Nous ajouterons que,
généralement, ces personnes ont une conscience intégrée. Elles deviennent
représentatives de la collectivité, et attirent, par conséquent, une force
intensifiée par un grand nombre de participants qui, à ce moment-là, ne
soupçonnent même pas la circulation de l'énergie. Cela n'exige en rien que
les membres du collectif se connaissent entre eux. A travers les nuds de
communication, une vague d'énergie se transmet instantanément ; c'est
pourquoi la collectivité internationale est indispensable pour l'action.
Ainsi, un élan vers l'extension mondiale est nécessaire, car la diversité des
dynamiques produira alors une tension accrue.
Bien des nationalités et diverses particularités sont présentes dans
Notre Communauté ; ceci est pratique pour condenser les ondes de
volonté. Il est possible de préserver tout le potentiel de l'individualité et
d'unifier harmonieusement les consciences. Nous Nous opposons à une
spécialisation exclusive ; cette attitude sert à mieux construire la
collectivité.
Vous parliez, il v a quelque temps, de l'importance des rayons dans la
transmission sans fil. Les rayons contribuent, en effet, à unifier la
collectivité sur de longues distances. Ces rayons, qui étaient niés jusqu'à
ces derniers temps, tissent véritablement une nouvelle couverture pour la
planète. Ils prédominent sur d'autres ondes en ce qu'ils se propagent plus
aisément, sans troubler la gravité ni l'atmosphère. Le son, en effet, attira
très tôt, l'attention de l'humanité. Lumière et couleur n'ont pas été autant
étudiées, mais, comme le son n'est qu'une réaction de la lumière, la
connaissance intensifiée se dirigera vers la signification de la lumière, et
vers l'énergie suprême la matière lumineuse. La "Materia Lucida" a attiré
les meilleurs esprits, et même s'ils n'ont pas découvert son application
consciente, ils en ont pourtant reconnu l'importance inévitable pour
l'évolution future.
Rayons et ondes lumineuses détiennent la clé de la prochaine
évolution.174. L'extériorisation de la sensibilité est connue depuis longtemps.
Elle a été obtenue soit mécaniquement, soit sous l'effet de la volonté, et a
servi de motif des plus valables pour brûler sur le bûcher. Même
actuellement, des inquisiteurs contemporains, cherchant à découvrir un
reste de nécromancie, mènent secrètement une vigoureuse enquête.
De grands esprits ont perçu avec sollicitude les développements de la
connaissance. Un membre de la communauté doit s'ouvrir à toutes les
possibilités nouvelles.
Si le principe d'une manifestation a été établi, ses dimensions
dépendent de la technique. Ainsi, le transfert de sensibilité peut prendre les
dimensions les plus variées. Supposons qu'une nouvelle communauté
doive être fondée en un certain lieu. Il se peut que l'endroit ait toutes les
indications nécessaires, mais que les conditions environnantes constituent,
momentanément, un grave danger. Choisissons alors un autre endroit, et
transférons-y les possibilités du premier. Nous n'avons pas rompu, dans
notre conscience, avec les possibilités du premier projet, et nous
expérimentons les effets de la première décision en posant les bases de la
nouvelle structure. Qu'une réalisation se lasse sur le cinquantième
parallèle, ou vingt degrés plus au sud, il est essentiel de préserver
l'illumination de la construction.
Le conte d'une cité invisible aux cloches qui tintent, évoque l'homme
qui n'avait pas conscience d'une importante sensation, ce qui résulte d'un
transfert de sensibilité. Mon exemple n'est peut-être pas encore clair pour
vous, mais le principe du transfert de sensibilité peut s'amplifier jusqu'à
englober des nations entières. Par ce principe, on peut éviter bien des
dangers. Si l'on admet que l'organisme humain est un appareil psychique
des plus puissants, il est alors impossible d'attribuer le même pouvoir à
l'appareil physique. Celui-ci est subordonné à cette énergie supérieure que
nous appelons psychisme. Energie qui ne peut se comparer qualitativement
qu'à la lumière.
Nous venons de parler du pouvoir des rayons et de leur application
nouvelle ; il est impossible de négliger les possibilités de l'organisme
humain. Comment étudier les mondes lointains si nous ne prêtons pas
attention à nos propres fonctions ? Vous découvrez avec difficulté les
rayons, mais étudiez-vous leur action sur le cerveau et les autres centres ?175. Vous connaissez bien des expériences de lecture de pensée. Les
occidentaux, lorsqu'on leur en parle, n'ont aucune idée de la façon dont
cette qualité psychologique est inhérente à l'Orient. Dans leur ignorance,
ils la taxent même de superstition. Alors que, si la pensée est une création
organique, elle est accessible. Même de médiocres appareils physiques
peuvent saisir l'intensité de la pensée. Un thermomètre et des instruments
électriques réagissent à l'envol de la pensée. La pensée modifie même la
température du corps. Le psychique domine le physique à un point tel qu'il
est juste de considérer le psychique comme faisant partie du physique. Il
existe un instrument qui enregistre le cours des pensées ; ce courant se
reflète également dans le rayonnement, et peut être détaillé selon la
méthode comparative. Ce système plaît à la pensée occidentale.
Peu de tentatives ont été effectuées pour relier mécanique et
psychique. Alors que vous savez combien une attitude scientifique à
l'égard des phénomènes psychiques, allège et transforme toute existence.
J'ai dit que la communauté est inconcevable sans technique : dans ce
concept sont incluses les techniques, tant physiques que psychiques, car
autrement, les membres de la communauté se mettraient à ressembler à des
jouets mécaniques.
Je répète que l'attention à porter aux possibilités de l'appareil
psychique ne peut être différée.176. La psychophysique sera véritablement déterminante pour
l'application de l'énergie psychique. On peut faire des observations
intéressantes dans le cadre du travail en usine. Tout travailleur
expérimenté sait que les machines ont besoin de repos. Il est difficile
d'expliquer ce fait plus en détail, mais il est bien connu, même de ceux qui
n'ont aucune idée de la psychophysique.
Nous avions coutume de faire des expériences dans des usines de
textiles, où il y avait des centaines de métiers, et près d'une centaine
d'ouvriers plus ou moins expérimentés. Les métiers, sans que l'expérience
de l'opérateur ne soit en cause, avaient besoin d'un arrêt au bout d'un
certain temps. En soumettant les opérateurs à un test psychique, il apparut
clairement qu'entre les mains de ceux qui avaient de l'énergie psychique,
les métiers nécessitaient un repos moins long, comme si un courant vital se
communiquait au métier et en prolongeait la vitalité. Cette vivante
coordination entre ouvrier et machine doit s'appliquer dans la communauté
du travail. Il n'est possible d'arriver à cette performance bénéfique que par
l'étude de la psychophysique.
Le gouvernement a pour mission de créer les conditions les plus
productives, donc de prendre les mesures nécessaires, et d'amener les
scientifiques à faciliter la vie de la collectivité pour en arriver à
l'anonymat.
Nous savons que le symbole que représente une personnalité
individuelle est parfois important pour des nations, mais, malgré tout,
l'anonymat reste l'idéal de la véritable évolution. C'est l'une des conditions
pour réaliser la brièveté de l'existence terrestre, et c'est la meilleure
manière de réussir pleinement à coopérer. L'antipode de l'anonymat fut
l'auto-glorification d'anciens rois dont nul ne se souvient. Ces inscriptions
n'évoquent qu'un sourire, et le plus souvent n'ont rien à voir avec une
intention pour le Bien Commun. Pour éviter un tel extrême, la
communauté devra vraiment s'efforcer de pratiquer l'anonymat. Sans
psychophysique, un tel anonymat sera déplaisant.
Seul, celui qui a déterminé son propre rôle par rapport aux objets et
aux réalisations concrètes, peut devenir anonyme. Qui est devenu
conscient de l'espace peut abandonner le "je". Les communautés peuvent
ainsi devenir presque indestructibles.
Nous n'apprécions guère les mites de la communauté. N'oublions pas
que l'ivrognerie est ennemie de la psycho-mécanique. Ne pensez pas que
celle-ci soit réservée aux élus ; c'est la propriété d'une collectivité
prudente, et elle s'éprouve dans toutes les réalisations quotidiennes.177. Est-il possible d'apprendre la psychotechnique sans Instructeur ?
Impossible. Cette technique s'accompagne de processus dangereux.
Envoyez-vous vos enfants dans un laboratoire de physique sans guide ?
Comment trouver l'Instructeur ? N'oublions pas que les lois de la
volonté ont la propriété d'attirer l'attention de quiconque est concerné par
l'appel. L'Instructeur ne se découvre pas forcément dans la maison du
voisin ; il est possible de guider à distance. Mais des moments se
présentent où un sage avertissement est inévitable.
Une série de manifestations psychiques est liée de près à des
événements atmosphériques et astrochimiques. Il existe des ouragans
magnétiques invisibles, dont on sait qu'ils peuvent tuer ; le guide physique
donnera des conseils utiles quant à la manière d'éviter le danger inhérent à
chaque métal. Il y a des tempêtes psychiques dans lesquelles la main de
l'Instructeur devient indispensable.
Vous savez que des manifestations physiques touchent de vastes
groupements humains. Vous ne pouvez qualifier cela de folie, il s'agit
d'une manifestation particulière de l'unité collective. On peut imaginer la
réaction de gaz souterrains et la poussière de corps atmosphériques
Certaines paralysent les actions psychiques, et d'un autre côté, il existe des
stimulants tels que le Pilote doit prendre des mesures urgentes. En parlant
des possibilités des psychotechniques, Nous n'avons aucune intention de
détruire les appareils de qui que ce soit. Nous avons à cur, en tant que
Membres de la Communauté, la véritable économie, et tout instrument
psychique doit être sauvegardé. La prudence est d'autant plus nécessaire
que, souvent, le potentiel psychique ne coïncide pas avec celui de
l'intellect, et il faut déterminer la nature des qualités psychiques.
Contraindre l'énergie psychique à emprunter une direction qui lui est
étrangère, sera un acte coercitif des plus dangereux.
Des précipitations de matière lumineuse et des rayons astrochimiques
communiquent une sensibilité inhabituelle à l'énergie psychique, et
l'imprègnent périodiquement de rayons. Bien sûr, la qualité de conscience
sera le facteur déterminant ; traitons donc l'énergie psychique avec
sollicitude.178. Rappelons les traits absolument inadmissibles dans la
communauté : ignorance, peur, mensonge, hypocrisie, cupidité, usurpation,
ivrognerie, tabagisme et obscénité. Quelqu'un peut dire : "Souhaitez-vous
une collection d'anges ?" Nous demanderons : "N'y a-t-il sur, terre que des
menteurs et des ivrognes ? Nous en connaissons beaucoup qui sont
sincères et courageux". Ils diront encore : "Les conditions requises sont
trop élevées". Nous répliquerons : "Se peut-il que vous ne connaissiez que
des mal embouchés et des égoïstes ? Toutes ces exigences n'effraient que
le citoyen le moins évolué, qui cache sa fortune sous le pas de sa porte.
Nous avons trouvé depuis longtemps, dans les Himalayas, des êtres pour
qui les stipulations ci-dessus ne sont pas un épouvantail".
Je conseille d'observer les membres de la communauté. Si quelqu'un
ne peut respecter toutes les conditions, qu'il soit privé de toute possibilité
de coopération. Qu'il agisse comme un animal jusqu'à ce qu'il soit attiré
vers le genre humain.
Tant que la conscience n'a pas accepté la communauté, la plus petite
embûche semble insurmontable. Il est possible de renoncer à chaque
faiblesse, si la tâche du futur est claire. Pensez que vous êtes associés au
futur, et la peur du présent se dissoudra. Ne prenez pas ce qui vient d'être
dit pour une phrase pompeuse ; maçons, équarrissez vos curs de pierre.
Après le cur, c'est le cerveau qui se pétrifie !
Peut-on douter que vous ne cherchiez à vaincre vos défauts ? Pour
commencer, ne mentez pas, n'ayez pas peur, et apprenez chaque jour. Il
n'est pas nécessaire de répéter cela aux membres de la communauté, mais
il se peut qu'il y ait des pseudo-membres, et ceux-ci doivent être isolés
comme s'ils étaient infectés par la syphilis.
Je souhaite que Mes conseils parviennent jusqu'aux écoles. Je souhaite
que les enfants puissent se souvenir des Amis qui se sont consacrés à la
Communauté Mondiale.179. Imaginons que vous voyez un homme faire du mal, et qui,
cependant, possède une étincelle d'énergie psychique. Vous commencerez
naturellement à lui parler des meilleures qualités de l'homme engagé dans
le processus de l'évolution. Votre interlocuteur, d'habitude, sera
immédiatement d'accord avec vous, sans penser que cela se réfère à luimême.
Il ne serait d'aucune utilité de lui dire qu'il agit à tort, mais vous
pouvez lui dire que son action ne s'accorde pas au cours de l'évolution. Ce
n'est pas une question de bien ou de mal, simplement sa conduite n'est pas
conforme au but, et elle n'est donc pas pratique. Si votre compagnon
prétend être un membre de la communauté, la conversation devient plus
simple. Car, en tant qu'adhérent à la communauté, vous pouvez alors lui
demander de protéger les fondements de l'évolution. Même l'élevage des
porcs requiert des conditions de vie définies. Comment un homme qui
décide de mener à bien sa vie sociale, peut-il rester dans ses anciens
repaires vulgaires ? Comment fausseté et lâcheté peuvent-elles vivre sous
le masque de la coopération ?
Les déclarations verbales ne Nous intéressent pas du tout. Pour Nous,
l'important se trouve dans l'état de conscience et dans l'action. De même
que les médecins observent les sensations intérieures et les fluctuations de
la forme du patient, sans faire attention à ses caprices, ainsi Nous ne
prêtons pas attention aux assurances verbales, mais pesons la qualité de
l'action. Nous utilisons d'anciennes méthodes de mise à l'épreuve.
L'épreuve est de longue durée, et inattendue. Vous souvenez-vous des
exercices concernant l'inattendu que le Bouddha faisait faire à ses
disciples ?
L'inattendu pourrait-il tester la peur ou le mensonge ? Précisément,
l'inattendu. L'obligation ne sera pas le facteur décisif. Un voleur peut
paraître un modèle d'honnêteté, devant un juge. Ne l'observez pas devant le
juge, mais dans l'obscurité d'une allée. Ne contestez pas les mises à
l'épreuve, car la résolution de l'accomplissement de la vie doit subir
l'épreuve du feu, comme l'acier. Ceux qui se fient aux paroles sont
inexpérimentés ou instables. Une expérience ne peut devenir immuabilité
que par un effort inaltérable.
Savez-vous ce qu'est l'effort ?180. Dans la hâte ou l'immobilité, je m'efforce. Dans l'étude ou la
diffusion de connaissances, je m'efforce. Dans la solitude ou au sein de la
foule, je m'efforce.
Comment intensifier l'effort ? Quelles en sont les bases et les racines
essentielles ? Je vous ai déjà parlé de la qualité du travail et de l'action.
Voici les bases : la totale surcharge et la réalisation de l'insécurité dans la
vie. La surcharge oriente le corps vers la tension. La réalisation du danger
inhérent à chaque heure de la vie produira sensibilité et connaissance de
l'irrévocabilité.
Si une paille dans l'il devient une poutre, alors une plume de l'aile
d'un oiseau dans l'espace produit un bruit de tonnerre dans les mondes
lointains. Comment expliquer à des esprits occidentaux la sensibilité de
l'instrument cosmique ? Comment expliquer que des explosions forcées
sont plus désastreuses que la destruction d'un corps céleste, car celle-ci a
lieu en conformité avec toutes les conditions environnantes. Vous-mêmes,
vous ne construisez pas une usine au-dessus d'une caverne dangereuse,
vous choisissez un meilleur site. Nous aussi, Nous parlons des meilleures
conditions.
Il est possible de créer une symphonie d'explosions, il est possible de
créer des harmonies de machines. Même ceux dont l'ouïe est défectueuse
remarquent parfois, qu'ils entendent mieux une voix basse qu'une clameur
ce qui signifie que la qualité est importante et pas seulement l'intensité.
Vraiment, la qualité de chaque action impose une profonde responsabilité,
et risque d'être un mal irréparable.
Il faudrait s'habituer à la proximité de l'abîme, en pleine conscience
des profondeurs environnantes, et ne pas avoir peur d'agir sous la
surcharge. Ainsi, des coolies expérimentés transportent leurs fardeaux tout
en haut de la montagne en chantant. Ce chant, purifié par le travail, ne
dérangera pas l'espace.
Nous sommes allés dans vos théâtres, et ne leur avons trouvé que peu
d'utilité. Chant, couleur et son ne doivent pas être enfermés dans des serres
artificielles. Ces valeurs doivent accompagner la vie, et entourer
anonymement les hommes de la caresse de la beauté.
Le grand artiste Ashvagosha préférait le bazar et le jardin public pour
trouver le chemin du cur du peuple. La beauté enseigne l'aspiration.
Vous connaissez et comprenez la notion élevée "d'Avatar" ; pour y
parvenir, il faut devenir "Avakara" l'ardemment inspiré.181. Juste, juste, juste il faut observer la précision du temps. Ne la
regardons pas seulement du point de vue de l'intégrité de principe, mais
aussi dans son aspect pratique. Celui qui détermine une date précise, émet
un ordre spatial ; celui qui accepte cette date ferme le circuit et fait passer
le courant. Un fleuve d'énergie de volonté fixe, pour ainsi dire, une forme
astrale de la décision. Vers ce pont s'acheminent des cargaisons de
possibilités qui renforcent et complètent la proposition originale. Il est
facile d'imaginer ce qui se passe si un côté du pont disparaît. Les dates
spatiales sont beaucoup plus précises que le mécanisme de vos horloges ;
de splendides possibilités peuvent s'effondrer comme du sable, et, n'étant
pas réitérables, disparaître.
Réfléchissez au problème statistique de comparer le succès de
décisions opportunes à l'échec des retards. De toute évidence, on
obtiendrait des résultats intéressants et on déplorerait l'ignorance, cause du
retard. Il est vrai que beaucoup de gens vivent comme des porcs, et
dévorent des fleurs précieuses. On ne peut que protéger l'espace contre leur
ignorance irréfléchie. S'ils pouvaient jeter un coup d'il dans l'espace,
qu'ils défigurent, ils diraient eux-mêmes, "que cette profanation soit
interdite !"
Sauvegardez la pureté de l'espace. Soyez responsables de la comesure.
Vous ne devez pas mettre le feu à des courants étrangers ! Tant de
merveilleux "vases sacrés" ont été perdus par négligence ! Et vous
ébranlerez l'espace de vos lamentations lorsque ce sera déjà irrémédiable.
Alors qu'il y eut une heure où un simple geste vous aurait préservé le
nécessaire et le souhaitable.
Apprenez à chaque enfant l'importance des délais. Sinon une
génération supplémentaire de mollassons invertébrés s'entre-dévorera.
L'exactitude dans le temps est un des fondements de la communauté.182. Juste, juste, juste les hommes doivent s'établir en des lieux
éprouvés. Même un ours met plus de soin à choisir sa tanière. Les plantes
signaleront les meilleures possibilités. Veillez à ce qu'il y ait des cèdres et
des pins, de la bruyère et des chênes, de l'herbe et des fleurs aux couleurs
vives. Une électrisation naturelle est nécessaire dans une localité. Les
grandes et longues aiguilles des résineux sont les meilleurs condensateurs
d'électricité. Les altitudes supérieures à trois mille cinq cents mètres,
dénuées de végétation, fourniront un prana utile.183. Qu'est-ce qui ressemble le plus à Notre Communauté un chur
de chanteurs de psaumes ou un camp armé ? Le deuxième plutôt. On peut
imaginer comme elle doit se conformer aux règles d'organisation et de
commandement militaires. Est-il possible d'instaurer les voies de la
progression de la Communauté, sans repousser ni attaquer ? Est-il possible
de prendre une forteresse d'assaut sans en connaître la position ? Les
moyens de défense et d'attaque doivent être évalués. Une connaissance
expérimentée et une vigilance aiguë sont nécessaires. Ceux qui considèrent
la Communauté comme une maison de prières se trompent. Ceux qui
appellent la Communauté un atelier se trompent. Ceux qui considèrent la
Communauté seulement comme un laboratoire se trompent. La
Communauté est une sentinelle aux cent yeux. La Communauté est
l'ouragan du messager. La Communauté est la bannière du conquérant. A
l'heure où la bannière est repliée, l'ennemi mine déjà les fondations des
tours. Alors, où est votre laboratoire ? Où sont votre travail et votre peine ?
En vérité, une patrouille en moins ouvre dix portes. Seule la vigilance
fournira un rempart à la Communauté.
La victoire est tout simplement une obligation. La consolidation des
forces n'est que la manifestation d'un nouveau vortex. La réalisation du
pouvoir n'est qu'une mise à l'épreuve. La provocation n'est que
superficialité. Telle une vague de l'océan, la Communauté avance. Tel le
grondement d'un tremblement de terre, l'Enseignement de l'immuabilité
résonne.
Avant le lever du Soleil, poursuivons notre veille incessante.184. Des membres de la Communauté demandent souvent d'où
viennent ces assauts d'angoisse qu'ils éprouvent parfois. Il faut savoir
qu'aucun progrès n'est possible sans ces spasmes d'angoisse. Après avoir
traversé un précipice, vous vous sentez les jambes faibles. Au cours de
l'expansion de conscience, vous traversez maints précipices invisibles. La
croissance nodale de la conscience procède par bonds, et les spasmes
psychiques contractent les centres nerveux. Il ne faudrait pas avoir peur de
ces spasmes ; un bref repos ajustera ces contractions. La croissance de la
conscience est plus difficile à définir que celle d'un cheveu. La conscience
conquiert et extirpe. Brûler les ponts traversés ne révèle pas les poteaux
indicateurs suivants, mais laisse ouverte la seule possibilité d'attaque. Il est
appréciable, non seulement de poursuivre son effort en avant, mais aussi
de détruire les déchets laissés derrière soi.
Actuellement, vous percevez comment la majorité de l'humanité aurait
pu progresser, mais elle se cramponne à de vétustes débris. Gardez Mes
deux signes le signe du Service et le signe de la Communauté. Le
premier est détachement de ce qui est ancien, le second est évolution.
On peut découvrir l'aspiration ne fermez pas la porte ! Lorsque vous
écrivez des livres, veillez à ce que chacun soit, à la fois, complémentaire et
indépendant des autres. De même, dans l'action, veillez à ce que chaque
membre individuellement puisse exprimer tout le groupe.185. Il est difficile de définir ce qu'est la concrétisation du labeur.
Nous savons que la réponse se trouve dans la qualité, et non dans le
volume ou la quantité. Mais, souvent, les nouveaux venus ne perçoivent
pas la qualité, pour eux, la taille extérieure masque la substance. Par
superficialité, ils s'occupent à faire des bulles, et prennent l'arc-en-ciel de
la décomposition de la lumière pour l'illumination. Même des esprits assez
expérimentés s'affairent à des calculs mécaniques, plutôt que de se
confronter à la substance. Comment leur dire que seule la qualité les
illuminera et les affirmera ? Faites la distinction entre les grandes uvres
et les cadavres.186. Toute communauté a besoin de ressources défensives. Nous ne
conquérons pas de force, pourtant Nous faisons le compte de Nos ennemis,
et ne Nous trompons pas quant à leur nombre. Rayons, gaz et avant-postes
aériens seront les meilleures mesures extérieures, mais les ressources les
plus effectives seront constituées des produits de l'énergie psychique. Nous
n'avons nullement l'intention de donner le spectacle de moutons sans
défense ! La vraie connaissance est toujours prête à répliquer ! Nous ne
souhaitons faire peur à personne, mais Nous devons émettre
l'avertissement : "Attention, ignorants !" Il est temps maintenant de
murmurer à tous ceux qui s'unissent à la communauté "Prenez conscience
de vos ordres psychiques". Il y a, il y aura, des cas où, en pleine
conscience, vous pourrez prendre sur vous la responsabilité d'un ordre
décisif. A ce moment-là, intensifiez toute votre acuité de vision, pour
percevoir clairement la circonférence de votre cible. D'un ordre mal dirigé
résultera une conséquence des plus désastreuse. En chemin, vous pourrez
rencontrer les manifestations les plus inattendues, et qui peut contrôler les
conséquences d'une flèche mal ajustée ? Il y a bien longtemps, J'ai dit à
l'ennemi : "Je recevrai toutes tes flèches sur Mon bouclier, mais Je ne t'en
enverrai qu'une". Ces mots résument la totalité de Notre Conseil.
Chaque membre de la communauté doit connaître la technique de
combat, et il est particulièrement important de discerner les pseudomembres
et de les expulser hors les murs. Ni la longueur de la barbe, ni le
nombre de chaînes, ni la claudication, ni les déclarations, ni les signes
fortuits n'ont valeur de témoignage. Seule une pleine conscience, claire
dans sa vigilance quotidienne, sincère dans le sommeil, présente la
physionomie du véritable désir ardent. Le sommeil est souvent plus sincère
que l'état de veille. Toute sincérité a le droit de s'armer. Un ordre
inaltérable, à la fois, engendre et frappe.187. Comment se sentir protégé au maximum ? Simplement en
établissant le lien le plus serré avec l'Instructeur. C'est seulement dans la
coopération active et la vénération que se cache la meilleure possibilité de
traverser les sphères dangereuses. Le lien avec l'Instructeur est une entrée
vivante dans le futur.
Il y a des ancêtres terrestres et des ancêtres cosmiques ; parfois les
deux coïncident, mais, à cause de l'imperfection, ils sont souvent séparés.
Ainsi, il existe une chaîne d'ancêtres terrestres, et un arc-en-ciel d'ancêtres
cosmiques. Il n'est pas difficile de discerner quel sera le chemin de
l'évolution.
Bien sûr, chaque Instructeur a son propre Guide, et l'évaluation de la
pensée s'élève jusqu'aux mondes lointains. Vénération de l'Instructeur et
construction de l'effort vers les mondes lointains forment comme un arcen-
ciel unifié par l'essence de la lumière.
Apprenez, comprenez comme est élevé le concept d'Instructeur. Tirez
cette ligne d'un bout de l'horizon à l'autre, et de l'arrivée au départ. Sachez
comment l'Enseignement de Lumière vous a été révélé, et souvenez-vous
du fil argenté du lien. Le lien avec l'Instructeur est léger comme l'aile de
l'aigle, et l'il d'aigle regarde en avant. Que pouvez-vous préférer d'autre
si votre conscience s'est ouverte ? La construction de la Communauté aide
à rassembler les pensées. Bien sûr, cette comparaison ne s'adresse pas aux
ânes d'une caravane, mais à des aigles.
La main de l'Instructeur indique le seuil de la communauté. Et de la
montagne, Nous voyons où vole la roue de la nécessité.188. Celui qui est entré dans la communauté par désespoir, se prétend
une victime de l'infortune. Avant subi un échec complet, un homme offrit
son infortune, et le malheur fut le salaire de l'échec. Mais vraiment, celui
qui enfanta l'échec se considère comme le plus grand déposant : il s'est
sacrifié, il a aussi renoncé, il a aussi choisi, et il attend en présentant sa
facture.
Nous préférons le sacrifice de la réussite. Celui qui a beaucoup à quoi
renoncer, ne compte sur aucune récompense. Ainsi, tracez le chemin de la
communauté en suivant les points de repère des sacrifices.189. Le pêcheur rentre joyeusement après un beau coup de filet. Le
genre humain n'était pas fait pour le malheur. L'homme est ce même
pêcheur joyeux, avec une prise multiforme. La prise est différente, il est
vrai, mais la joie est la même, inaliénable la Joie de penser au futur. Ni les
poissons, ni les oiseaux, ni les animaux ne connaissent l'avenir. L'homme,
lui, sait avec certitude que le futur est inévitable. Dans cet appel à l'espace
est contenue une joie immense. Celui qui a peur de l'avenir en est encore
au stade animal, et la fête du monde n'est pas encore pour lui.
Apprendre à embellir et à élever la pensée vers le futur, signifie y
prendre une place qui croîtra avec la conscience. Celui qui n'attend aucune
aide extérieure connaît la valeur de son propre marteau. Qui connaît le
chemin de l'avenir peut transporter sa prise sans crainte. Alors qu'une
partie de l'humanité ne voit même pas le fil menant au futur. Déracinée et
secouée comme une feuille d'automne, elle soulève la poussière de bazars
étranges. Un nuage de poussière cachera les portes de la communauté, et
une pensée poussiéreuse transformera tout en déchets.
Lorsqu'il fait sombre et menaçant, gardez alors la conscience tournée
vers l'avenir. Nous appelons le futur "un tapis volant". Apprenez aux
enfants à voler haut. Remplacez la légende de l'arche par un conte sur le
vaisseau aérien.190. On peut demander comment reconnaître un nouveau venu.
Certainement pas par des mots. Mieux vaut utiliser la vieille méthode de
l'Orient par les yeux, la démarche et la voix. Les yeux ne peuvent
décevoir et, bien que la démarche et la voix puissent camoufler la vérité
par une habileté particulière, la combinaison des trois est sans équivoque.
Les hommes peuvent-ils naïvement se croire capables de cacher un
mensonge simplement sous des paroles arrogantes ? Les mots ne valent
pas un hochement de tête. Le vol des oiseaux révèle l'espèce dont ils font
partie. L'oiseau de proie est repérable de loin. Le cri de l'aigle ne ressemble
pas à celui du rossignol.
Que faire alors, lorsque certains affirment que tous les hindous se
ressemblent qu'il est impossible de distinguer les chinois, les mongols et
les arabes les uns des autres ! Est-il possible de leur faire confiance pour
distinguer des différences dans les yeux et la démarche ? Pour eux, tous
marchent sur deux jambes et tous écarquillent des yeux.
Le manque de perspicacité peut choquer le guide le plus patient.
Beaucoup ne peuvent même pas déduire la profession d'une personne des
particularités de sa demeure. C'est un manque d'observation flagrant. Les
gens sont incapables de remarquer les objets qui menacent le sommet de
leur tête. Ils ne peuvent énumérer dix objets autour d'eux, ni indiquer les
plus simples détails de leur environnement. Pour eux, tout est rien nul,
zéro et nulle part. Ce n'est même pas là une marque d'indifférence, mais la
stupidité de l'ignorance. Eloignez-vous de tels bipèdes !
Il faudrait développer le sens de l'observation chez les enfants dès leur
plus jeune âge. En vérité, la conscience des enfants est vivante dès la
première heure, mais pas chez ceux pour qui tous les hindous se
ressemblent.
La puissance d'observation, ou plutôt l'acuité de vision, est le début de
l'il d'aigle que vous connaissez depuis longtemps. Evoquer l'acuité de
vision signifie déjà pour certains prévoir, et prévoir signifie percevoir le
cheminement du monde vers la communauté.191. Analyse, diagnostic, contrôle, coopération, pronostic, semblent
être les sujets favoris de l'Occident. Nous employons aussi ces termes. On
pourrait se demander en quoi consiste la différence. La différence est
grande : pour l'Occident, ces thèmes constituent des propos de table et, au
mieux, des stipulations qui ne sont observées par personne. Dans Notre
Communauté, ces termes ne sont pas prononcés, ils sont appliqués dans la
vie, à chaque heure.
Les concepts ci-dessus peuvent-ils s'appliquer à la vie urbaine ? A
l'instant, Nous parlions de l'absence du sens de l'observation, sans lequel
tout diagnostic est impossible. Nous parlions du manque de patience, et
ceci signifie que l'analyse est impossible. L'absence de fermeté courageuse
exclut toute maîtrise. Mensonge et hypocrisie n'admettront pas la
coopération. La peur voilera tout pronostic. Il reste à dresser les tables les
plus longues, et à répéter en chur des mots à demi compris.
Mieux vaut laisser aux cités corrompues ce privilège simiesque ; très
opportunément, ces citadins-là ont déjà commencé à se greffer des glandes
de singes. Personne ne leur a parlé d'un moyen plus adéquat de redonner
vigueur ; il consiste à placer le patient dans un bain prolongé d'une certaine
composition minérale et à le soumettre à un courant alternatif, le traitement
s'accompagnant de suggestion définie. Des moyens rationnels seront
divulgués lorsque la communauté prendra un caractère conscient, et rien
ne sera emprunté aux singes.
Lorsque se déploie la bannière de la communauté, telle une réalisation
de la nécessité, alors la vie prend des ailes dans les actes de chaque jour.
Aussi longtemps que l'on considérera la communauté comme
expérimentale, celle-ci ne se découvrira que dans la cornue de l'alchimiste.
Seule une ferme réalisation de la nécessité historique introduira la
communauté dans la vie.
Pensez, réfléchissez avec rigueur à l'immuabilité de la communauté.
La joie la meilleure émane de l'austérité.192. Une puissance d'observation développée permettra d'accorder
l'attention voulue aux conditions environnantes. Chacun comprendra que si
les murs de la chambre sont recouverts d'une préparation à l'arsenic, au
soufre, ou de résine, de mercure ou de musc, de tels revêtements ont alors
une influence sur l'organisme ceci est un exemple grossier. Maintenant,
demandez à vos biochimistes, à vos techniciens, quelle influence exerce
les matériaux de construction sur les comportements physiques et
psychiques. Quelle est la différence entre une maison de briques et une
maison de basalte, entre une en granit et une en marbre, entre celle en fer
et celle en bois, entre une maison en chêne et une en pin ? A quel type
d'organisme convient un lit en fer, auquel un lit en bois ? Qui a besoin d'un
tapis de laine, et qui d'un plancher en bois. Sur bien des points, la
technologie manque autant d'informations qu'à l'âge des cavernes.
Cependant, qui ne serait d'accord sur le fait que bois et minéraux ont une
importance médicinale certaine ? Cela signifie, qu'en l'absence
d'observation, l'analyse essentielle en est au point mort. L'investigation a
suivi le chemin de l'habitude et, quelque part, pour des chercheurs
débordant de zèle, un feu de joie est déjà préparé. Vous pouvez être sûr
que l'esprit de l'inquisition n'est pas encore très loin ; la différence sera
dans le mode et les moyens utilisés pour étouffer les nouvelles quêtes.193. L'Instructeur Milarepa parlait souvent avec les animaux. Près de
sa retraite, des abeilles construisaient leur ruche, des fourmis leurs villes,
des perroquets volaient alentour, et un singe avait coutume de se percher
en imitant l'Instructeur. Celui-ci disait aux fourmis : "Laboureurs et
constructeurs, personne ne sait que vous existez, pourtant vous érigez des
communautés de haut niveau". Il disait aux abeilles : "Vous récoltez le
miel de la sagesse et des meilleures formes, ne laissez personne
interrompre votre doux labeur". Il faisait observer au perroquet : "A ta voix
criarde, je devine que tu te prépares à être juge ou prédicateur". Et il
admonestait le singe malicieux : "Tu as détruit l'édifice des fourmis et volé
le miel d'autrui. Peut-être as-tu décidé de devenir usurpateur".
Qui, sinon l'usurpateur, s'approprie le travail des autres et fortuitement
bouleverse des structures sous ses talons ? Bien des siècles ont passé
depuis l'époque de l'Instructeur Milarepa, mais des usurpateurs à la
psychologie de singe continuent de sévir. A la base d'un tel état végétatif,
se trouve une épouvantable irresponsabilité. Et à la base de
l'irresponsabilité, qu'y a-t-il alors ? Précisément, toujours la même
ignorance, et la peur de l'avenir. Ni punitions, ni restrictions ne répareront
le tort causé par l'ignorance.
Grands et petits usurpateurs, il vous faut apprendre à reconnaître le
pouvoir curatif du miel et de la sueur de fourmi. Il semblerait que cette
pensée fût relativement ancienne, cependant, certaines articulations de la
conscience humaine se sont tellement rouillées que des dizaines de siècles
ne pourraient les dégripper.
Au dessert, vous parlerez de prévisions, mais les étoiles aperçues par
la fenêtre attireront moins l'attention qu'une phalène près de la bougie.
Détruisez ce qui est sans valeur, où qu'il se cache. Dévoilez
l'ignorance, quel que soit son masque. Le monde se répartit selon la qualité
de conscience, et le degré d'ignorance en est le critère. Certes, vous savez
que l'on ne remédie pas à l'ignorance en feuilletant des livres, mais par la
synthèse de la maîtrise.194. En visitant vos pays, J'ai remarqué que le terme de "contrôle" y
est très redouté. Alors que ce concept Nous est très aisément acceptable.
La main qui connaît son travail n'a pas peur de le partager avec un ami.
Cela signifie que bonne volonté et connaissance sont nécessaires ; on
comprend facilement que les psychotechniques pourraient alors exercer un
contrôle sur chaque action cachée. Il est déjà possible de voir à travers les
murs, il est déjà possible d'enregistrer tous les sons et toutes les pensées.
Pour ce qui est caché, il faut une conscience spécialement courageuse, elle
ne s'atteint que par une longue préparation. Parvenir à l'équilibre des divers
facteurs n'est possible qu'en améliorant la qualité du travail. Chacun peut
pratiquer la maîtrise de soi. Chacun peut alors demander à n'importe quel
vérificateur extérieur, de faire lui-même une meilleure démonstration. Le
contrôleur volontaire doit lui-même savoir comment travailler plus en
profondeur. Par conséquent, Nous avons démontré que toute critique doit
se baser sur une connaissance supérieure. Cette expérience crée une
conviction qui se répand largement.
Vous-mêmes, vous savez ce que signifie une mission. L'authenticité
crée la puissance, l'authenticité ignore la peur. En suivant la ligne de
l'authenticité, vous pouvez vous assurer de l'opportunité de la décision et
de l'ampleur des moyens.
Médiocre est le chef qui met en pratique un plan pour un jour ou une
nuit seulement. On ne peut aller de l'avant avec confiance, tout en songeant
à la médiocrité du leader. La sécurité peut être vérifiée, car la
Communauté ne craint aucun contrôle. La solution idoine ne vient pas en
se laissant choir dans l'obscurité, mais dans le sourire de l'expectative,
quelles que soient les apparences.
La connaissance met fin à la peur.195. Ecrivez sur l'infection psychique. C'est un thème ancien encore
inappliqué jusqu'à présent dans la vie. Comme toujours, les gens ont peur,
même à l'excès, de l'infection physique, et oublient son vecteur principal.
Est-il possible de continuer à tuer, à jurer, à se mettre en rage, sans qu'en
résultent des stratifications spatiales. Tout se cristallise en masse, comme
si des gaz nocifs formaient un linceul au-dessus du lieu d'un événement.
Peut-on s'attendre à ce que les émanations empoisonnées d'énergie maligne
se dispersent d'elles-mêmes ? Au contraire, elles se condenseront et
affecteront le prana. Ne vous fixez jamais en un lieu sanglant.
De nouveaux travaux doivent s'exécuter en un lieu nouveau.196. Les phénomènes doivent être acceptés dans leur entière réalité.
Cette condition est particulièrement nécessaire pour les matérialistes. Car
justement, les matérialistes, plus que d'autres, teintent certaines
manifestations de leur propre couleur, et gênent ainsi le processus évolutif'.
En tant que Constructeurs-réalistes expérimentés, Nous observons le tort
causé par l'intolérance fondée sur l'ignorance la plus grossière. Où se
trouve la réalité, lorsque la pensée est assujettie ? Au lieu d'un millier de
formules, cinq seulement sont découvertes ! L'affirmation devient
déformation si, auparavant, ont été forgés des stéréotypes conventionnels.
Le sourire de la connaissance libère du barrage de l'obstruction délibérée.
Le constructeur ne peut se permettre de fantaisies en ce qui concerne le
sous-sol de l'édifice. Une telle attitude serait criminelle puisque le point de
vue de la matière offre des possibilités illimitées en accord avec la loi.
De par sa nature, le fétichisme est limité. La matière manifeste la
victoire précisément en permettant de comprendre ce qu'est la liberté. Le
fait de pénétrer dans l'essence de l'esprit-matière, en tant que couronne
radiante de l'humanité, crée le joyau de la vie.
Hâtez-vous de mettre les vieilleries au rancart !